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Visite avec les CE2 et CM2 de l’école Moulin du Comte

lundi 11 décembre 2023

En ce mois de novembre, les élèves d’une classe de CE2 et de CM2 ont reçu la visite des médiatrices de La Criée dans leur école, dans le cadre du parcours Correspondances.

Les deux classes divisées en deux groupes d’environ 12 élèves, ont pu expérimenter le jeu LiZellBa. Cette première rencontre alliait à la fois découverte du centre d’art et initiation à l’art contemporain par le jeu.

À la suite d’une présentation commune de La Criée, chaque groupe d’enfants s’est réuni autour du tapis de jeu. À tour de rôle, les enfants devaient lancer un dé puis tirer une carte. Les cartes du jeu sont pour la plupart des questions à répondre ou des actions à effectuer. Celles-ci sont toutes en rapport avec des expositions passées, qui s’inscrivent dans le précédent cycle artistique Lili, la rozell et le marimba. Une fois la bonne réponse trouvée, les enfants pouvaient piocher une œuvre miniature, en référence avec celles présentées par le passé à la Criée. Une fois toutes les œuvres récoltées, les enfants étaient amenés à débattre sur la place des œuvres dans leur exposition miniature et à trouver ensemble un titre d’exposition et un nom de commissaire.

« Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? »,  » qu’est-ce qu’un socle ? », « En quelle matière est fait cet objet ? » sont autant de questions qui jalonnent le temps d’échange.

Ce jeu permet de présenter le centre d’art et ses expositions et de mettre en lumière les différents métiers exercés à la Criée.

 

 

Quelques semaines plus tard, les enfants des classes de CM2 et CE2 se sont rendus à la Criée pour une visite de l’exposition Avaler les cyclones d’Evariste Richer.

Cette visite a débuté par un petit jeu : les enfants recevaient chacun leur tour un petit mot en référence à l’exposition qu’ils devaient retrouver. Après avoir arpenter le centre d’art, les enfants se sont regroupés pour échanger sur ce qu’ils avaient trouvés. Ce temps a été rythmé par des questions posées aux enfants pour les inciter à partager leurs réflexions.
« Où le motif de la spirale est-il présent dans l’exposition ? Avez-vous trouver la foudre ? Qu’est-ce qu’une ammonite ? À quoi sert un paratonnerre ? »

 

 

Ces deux matinées se sont poursuivies par un temps de visite plus classique, puis les enfants se sont prêtés à deux ateliers, l’un les invitait à reconstituer une partie du Cyclone avec des dés et le second à colorier des montagnes à partir d’un lancer de dés.

 

Les CP/CE1 de l’école Jean Moulin en visite à La Criée

lundi 4 décembre 2023

Mercredi 15 et jeudi 16 novembre au matin, La Criée a accueilli 48 des élèves de l’école Jean Moulin.

Cette visite s’inscrit dans le contexte particulier qui lie la Criée à l’école Jean Moulin : la résidence Les Merveilles menée par l’artiste Gabrielle Manglou qui se déroulera au début de l’année 2024.
Dans le cadre de ce partenariat, les élèves des quatre classes de CP/CE1 qui participent à ce projet bénéficient d’un parcours particulier de découverte des différentes expositions de la Criée.

Après avoir visité l’exposition Art is Magic de Jeremy Deller en septembre et joué au jeu LiZellBa dans leur école au mois d’octobre, les élèves reviennent cette fois-ci à l’occasion de l’exposition d’Evariste Richer : Avaler les cyclones.

9h30 sous le ciel gris de novembre, des voix s’élèvent :
“Quelle est la règle à la Criée ?” “On ne met pas les mains !” s’écrient les enfants avec enthousiasme, groupés devant la grande porte en verre marquant l’entrée de la Criée.Avec leurs accompagnateurs et leurs institutrices, les enfants ont tout d’abord assisté à la présentation de l’exposition par la médiatrice culturelle. Celle-ci mobilise autant la mémoire et l’imagination pour leur permettre de s’ancrer dans l’univers de l’exposition. Le ciel, la foudre, les hélicoptères, la baguette de chef d’orchestre… Les objets et concepts que l’artiste a utilisés sont déjà familiers aux enfants.

S’en est suivi un temps de découvertes des différentes œuvres de l’exposition. Le groupe attentif se laisse entraîner d’une œuvre à l’autre. C’est ainsi qu’ils découvrent Monument à la dernière plume et le paratonnerre qu’elle met en scène, mais aussi le Noyau du monde et le moulage que l’artiste propose de ses propres mains. Chaque œuvre apporte son lot de questions auxquelles la médiatrice répond avec pédagogie.Les enfants s’approchent du Cyclone, dont les dés, simplement disposés au sol, en font une œuvre très fragile.
“Il y a 300 dés ! ” “Là, il y en a au moins 1000 dés” “1 million !!”
Devant l’immensité des plus de 69 000 dés exposés, les enfants tentent d’en évaluer le nombre.

 

 

Ensuite, est venu le moment de la mise en action.
Les enfants ont pris part à différents ateliers directement inspirés des œuvres présentes à la criée. En prenant exemple sur les photos de la série Les promesses, les enfants ont colorié leur modèle en fonction d’une légende de couleurs obtenue d’après un lancer de dés.

Le deuxième atelier était tourné autour des dés. Inspirés par le Cyclone, ils ont pu utiliser les canevas qui ont servi à fabriquer l’ouvre afin d’eux-mêmes en fabriquer un morceau. Cette activité leur a permis de comprendre la manière avec laquelle il était possible de jouer avec les points des dés dans le but de former des dessins.

 

 

11h, les enfants s’emmitouflent dans leurs manteaux d’hiver et reprennent le chemin de l’école.

Visite avec les maternelles de l’école Champion de Cicé

jeudi 30 novembre 2023

Rencontre à l’école

Dans le cadre du parcours Correspondances, les élèves de l’école maternelle Champion de Cicé, ont découvert la Criée autour d’une présentation en classe. Les deux classes qui se sont succédé ont ainsi pu prendre connaissance du centre d’art contemporain à partir de la maquette de La Criée, utilisée dans le jeu LiZellBa. Les enfants étaient amenés à piocher une œuvre miniature, puis à la montrer à la classe. Certains objets passaient de main en main et suscitaient des interrogations pour certains ou émerveillement pour d’autres de par leur matérialité : bois, tissus, terre, couleurs…

À la suite de ce petit tour, les enfants devaient placer leurs œuvres dans l’espace d’exposition délimité par la maquette, sur le sol ou sur les murs, les enfants se sont aperçus que certaines pièces étaient aimantées !

« Que voyons-nous dans le ciel ? », « quand pouvons-nous voir la foudre ? » sont diverses questions qui ont animé cette rencontre, laquelle a permis aux enfants de faire un premier pas dans l’univers de l’exposition Avaler les cyclones.

 

 

Visite à la Criée

Le deuxième temps de rencontre s’est déroulé à la Criée. Les enfants ont ainsi pu explorer l’espace d’exposition et partir à la découverte des œuvres de l’artiste Evariste Richer. Ceux-ci, assis en cercle, étaient invités à imaginer qu’ils étaient dans le ciel. Dès lors certaines œuvres prenaient tout leur sens pour eux, le Cercle de Cues devenant par exemple un gros soleil orange.

Après s’être arrêtés autour de quelques œuvres, les enfants ont ensuite participé à deux ateliers. Un premier atelier faisait écho à l’installation Cyclone. Les enfants pouvaient manipuler des dés et reproduire une infime partie de l’œuvre. Le second atelier, quant à lui, faisait référence à la série de photographies Les Promesses. Le petit groupe avait en effet une image des montagnes présentes sur les photographies et étaient invités à rendre leurs couleurs à celles-ci, grâce à un dé.

 

Formation L’enfance de l’art

jeudi 30 novembre 2023

La Criée a contribué à la formation « L’enfance de l’art », portée par la Direction Culture, la Direction Éducation Enfance de la Ville de Rennes et Claire Lambert de l’AGECIF à destination des professionnel·les de l’animation. Les responsables Éducation Loisirs et animateurs, animatrices Loisirs sont des partenaires privilégiés des acteurs culturels, dans l’objectif de partager l’offre et la pratique artistique et culturelle avec les enfants fréquentant les temps péri et extrascolaires.
La formation « L’enfance de l’art » est pensée autour de la pratique culturelle et artistique comme outil de développement, d’accompagnement des enfants, constitutif d’une citoyenneté active.
Autour de la thématique « Nature et arts visuels », les professionnel·les de l’animation ont été invités à un parcours à La Criée et à l’édulab le 17 novembre 2023.

Visite de la Criée le matin
La matinée a débuté par une série d’échanges sur l’art contemporain et ses représentations. Après un temps en immersion et d’observation des stagiaires en autonomie dans le lieu, chacun a formulé une question sur La Criée. Les médiatrices y ont répondu, permettant ainsi de rendre interactive la présentation de la Criée et de son projet artistique et culturel (ses ressources et services proposés). En retour l’équipe de la Criée a questionné les stagiaires sur leurs attentes, leurs besoins, leurs motivations et leur quotidien.
Après une visite de l’exposition Avaler les cyclones d’Evariste Richer, la matinée s’est poursuivie avec la découverte des outils de médiation déployés par La Criée, telle que l’édition « La Petite Fabrique » conçue avec l’artiste Line Simon. Les stagiaires ont également pu pratiquer le jeu coopératif LiZellBa créé par les artistes Léa Bénétou, Yann Baïzid et Fanny Martel, et imaginer deux expositions fictives, à l’aide  d’œuvres miniatures

Atelier avec l’artiste Line Simon l’après-midi
L’après-midi, les stagiaires se sont retrouvés à l’édulab-Pasteur. À la suite d’une présentation du lieu et des ressources mises à disposition, l’artiste Line Simon est intervenue pour proposer un atelier de risographie autour du duplicopieur présent à l’édulab.
L’artiste a invité les participants à créer une carte sensible de l’exposition en plusieurs étapes. À l’aide de papier, colles et ciseaux, ils ont travaillé en petits groupes pour formuler leur interprétation des œuvres de l’exposition avant de les disposer sur un plan. Les différents passages en Riso ont permis de créer une carte en 6 valeurs de rouge, sur fonds rose, en écho à la nouvelle identité visuelle de La Criée et aux 6 valeurs de gris utilisés par Évariste Richer dans sa pièce Cyclone.
Ces cartes, distribuées à chacun des participants, sont disponibles à l’accueil de La Criée.

 

Pistes d’ateliers artistiques autour de l’œuvre d’Évariste Richer

mardi 21 novembre 2023

Pistes d’ateliers artistiques autour des œuvres de l’exposition Avaler les cyclones d’Évariste Richer proposées par Olivia Blondel, professeure d’arts plastiques et conseillère relais pour les collèges, lycées et étudiant·es en arts appliqués.
Ces pistes sont adaptables ou à développer telles quelles pour les élèves plus jeunes.

  • Jeux graphiques autour d’Avaler les cyclones

Mallarmé, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, 1897.

Chaque élève lance un dé et note le numéro obtenu au dos d’un A5 de papier à dessin ou au format carte postale. Chaque chiffre correspond à un nombre de petits tracés plus ou moins serrés et orientés selon les possibilités des points cardinaux. À partir de cela, composez un paysage graphique évoquant les mouvements du souffle du vent en 15-20 minutes. Projet à effectuer au critérium ou au crayon graphique, puis à poursuivre en classe par un travail au feutre fin noir. Montrer une œuvre graphique en amont, basée sur la technique de la hachure.

Le choix de la composition du paysage est libre. Il peut s’agir d’un paysage de montagne comme avec les photographies Les Promesses qui sont présentes dans l’exposition. Les photographies peuvent être prises sur Internet. Il est possible de graduer les exigences en fonction de l’âge des élèves : quelque chose de tramé ou de déjà très guidant pour les plus jeunes. Peut-être proposer un petit visuel avec différentes techniques graphiques ou bien proposer une ligne de montagnes déjà tracée auxquelles il faudra donner du relief grâce aux petites hachures par exemple.

  • Les couleurs de la météo

À partir d’une image satellite, géologique, topographique photocopiée en noir et blanc, peu contrastée, avec suffisamment de parties « claires », qui servira de support aux élèves, réalise la carte météo imaginaire du lieu à une époque de ton choix. Aquarelle, pastels secs, feutres…

  • Les quatre éléments

Réalisation d’une carte postale (poème et image), à envoyer aux Dieux associés aux quatre éléments, à choisir selon différentes mythologies. Chaque élève choisit une des quatre divinités et lui envoie l’image d’un paysage accompagné d’un court poème/haïku sous forme de questionnement. Puis, réaliser en classe une enveloppe adéquate (Fluxus).

  • Atelier d’écriture presque hasardeuse

À partir d’une liste de mots inscrits sur des étiquettes en lien avec le climat, le paysage, etc. Des verbes, des noms et des adjectifs seront proposés dans trois sacs différents. Chaque élève tire au sort trois mots et doit composer un court poème à partir de ceux-ci. À poursuivre en classe en arts plastiques : Mettez vos mots en images !

  • « Casanova foudroyé »

Mise en lien les œuvres Voyageurs surpris par un orage de Casanova au musée et Le monde foudroyé d’Evariste Richer. En partant d’une carte météo, réaliser le visuel possible d’un des paysages de la carte, à partir de photomontage, de collage, d’aquarelle, ou encore de peinture.

  • Le catalogue des couleurs promises

Vert-de-gris, rouge cardinal, bleu roi, jaune cadmium, vert véronèse, laque de Garance, bleu de Prusse… « Inventez des couleurs par petits mélanges de peinture et donnez-leur un nom ».

Le dé comme jeu de hasard

jeudi 26 octobre 2023

Les dés, objets de jeu et de hasard, apparaissent dès l’Antiquité, au Vème siècle avant JC. Ceux-ci étaient constitués de différentes matières : os, ivoire, bronze, verre ou diverses pierres et étaient pour la plupart numérotés de 1 à 6. Très prisés, les dés possédaient en eux-mêmes, une certaine valeur. L’utilisation du dé introduit dans l’art la notion d’aléatoire. Le hasard et les dés sont intimement liés comme en témoigne le célèbre poème de Mallarmé, intitulé Un coup de dés jamais n’abolira le hasard (1897). Le lancer de dés fait référence à l’imprévisible qui serait d’une certaine manière maitrisée.

La symbolique du dé à jouer offre aux artistes plasticiens un champ des possibles. Comme simple évocation du jeu, ou comme incarnation matérielle de l’aléatoire, le dé manifeste de nombreuses possibilités plastiques. Il peut être perçu comme un élément qui construit une image, à la façon de petits cubes qui pourraient s’imbriquer les uns dans les autres ou tout simplement être juxtaposé, donnant ainsi l’effet d’une mosaïque. Par exemple, les points sur les dés peuvent permettre de rendre compte d’une image, en reprenant le principe du pointillisme. Dans l’exposition Avaler les cyclones, Evariste Richer choisit de représenter l’image d’un cyclone, à l’aide d’une multitude de dés (70000 dés) posés au sol les uns à côté des autres. L’artiste utilise ainsi la plasticité des dés pour proposer un dessin en nuance de blanc et de noir. Si Evariste Richer a choisi d’installer les dés sur une surface plane, d’autres artistes ont fait le choix de s’approprier les dés pour en faire une sculpture en trois-dimension. Dès lors nous pouvons citer l’artiste Tony Cragg qui propose plusieurs sculptures faites à partir de dés. Il s’agit pour cet artiste de ne pas laisser de place au hasard, en choisissant méticuleusement la place de chaque dé, avant de les coller entre eux sur une structure. Par exemple dans la série Secretions, Tony Cragg matérialise des formes organiques grâce à des dés, soigneusement choisis et agencés.

 

Vue de l’œuvre Cyclone,  Evariste Richer,  2023, photographie Marc Domage

 

Dans l’exposition actuellement présentée à la Criée, deux œuvres présentent des dés : Cyclone et Métagrêle. Le dé comme jeu de hasard se reflète dans Métagrêle, composée d’une main en plâtre tenant aux creux de la paume six dés, issus d’un prototype de jeu. Ce n’est pas la première fois qu’Évariste Richer présente des œuvres réalisées à partir de dés. En 2020, l’artiste a participé à une exposition intitulée Par Hasard, à la Friche la Belle de Mai de Marseille, où il a présenté l’œuvre Avalanche. Celle-ci ressemble fortement à l’œuvre Cyclone, car elle matérialise elle aussi avec des dés, l’image d’un phénomène naturel, ici, une avalanche. Évariste Richer a également utilisé des dés pour la réalisation de son œuvre Cumulocumulonimbus capillatus incus. Il s’agit d’un cube conçu à partir de 8 000 dés à jouer, posés les uns sur les autres de manière aléatoire. De fait, cette installation n’est jamais reconstruite à l’identique, la part de hasard est indissociable de l’œuvre.

Un parallèle peut se faire entre le travail d’Évariste Richer et l’œuvre Eins. Un. One de Robert Filliou (1984). Cette œuvre est un déploiement au sol de 16 000 dés, qui sont de couleurs, mais surtout de formes différentes. À travers cette œuvre Robert Filliou prend le hasard comme sujet de son œuvre. Si le travail de celui-ci fait écho au Cyclone d’Évariste Richer, il est important de souligner qu’il ne s’agit pas de la même démarche artistique. En effet, dans l’œuvre de Robert Filliou, les dés sont jetés au hasard au milieu d’un cercle en bois. À l’inverse, dans l’œuvre d’Évariste Richer, le hasard est maitrisé car les dés sont triés et ordonnés selon leur valeur. L’artiste prend l’idée de l’aléatoire à contre-pied.

 

Références :

Robert Filliou, Un coup de dé jamais n’abolira le hasard

Article Correspondances, le hasard dans l’art

Abécédaire

jeudi 26 octobre 2023

A mmonite : fossile d’un animal marin dont la coquille est en forme de spirale. Dans l’œuvre Festina Lente, une ammonite obstrue le porte-voix d’un mégaphone de même diamètre.

A pocalypse : évoque la destruction du monde, une grande catastrophe. La notion de fin du monde figure dans plusieurs mythes (mythologie grecque, mythologie nordique) mais aussi dans la Bible ou encore dans le Coran. Ce thème est présent dans l’exposition Avaler les cyclones, notamment avec l’image du cyclone qui peut évoquer le danger ou les catastrophes naturelles, comme en témoigne l’œuvre Apocalypse. Composée d’une pale d’hélicoptère et d’une baguette de direction d’orchestre, elle induit la chute et évoque l’accident.

A quarelle : technique de peinture à l’eau sur un support papier. Il s’agit d’une peinture légère, qui permet de jouer sur des effets de transparence. Cette technique est employée par Evariste Richer pour Le monde foudroyé, qui s’apparente à une carte du monde colorée et qui contraste par l’utilisation de l’aquarelle, avec la rigueur scientifique d’une carte météorologique.

C atastrophe naturelle : phénomène naturel qui peut être très violent et peut causer beaucoup de dégâts. Elle peut prendre différentes formes telles que les inondations, les séismes, les orages, les cyclones ou encore les éruptions volcaniques. Il en est question par exemple dans l’œuvre Monument à la dernière plume présentée dans l’exposition. Le paratonnerre qui figure dans l’œuvre, évoque la foudre et l’orage.

C artographie : étude et réalisation de carte géographique. Evariste Richer pour son œuvre Le monde foudroyé, cartographie les impacts de foudre en aquarelle. Il s’appuie sur une carte déjà existante, rendant ainsi compte d’une topographie aux motifs abstraits.

C yclone : phénomène météorologique qui survient dans les régions tropicales et qui se caractérise par des pluies importantes et des vents puissants qui se rencontrent pour former une spirale, avec pour centre « l’œil du cyclone ». Le thème du cyclone est très présent dans le travail d’Evariste Richer, comme en témoigne l’œuvre éponyme Cyclone, composée de plusieurs milliers de dés formant ce même motif.

C ercles de Cues : renvoie aux travaux du mathématicien allemand Nicolas de Cues (15e siècle), axés sur la résolution du problème antique de la quadrature du cercle. Ce problème géométrique met en évidence l’incapacité des outils de mesures mathématiques (le compas et la règle) à rendre compte de la perfection. Evariste Richer propose sa résolution du problème à travers une illusion d’optique induite par le support utilisé (des plaques de métal émaillées), sur lequel est dessiné un polygone coloré.

Dérèglements climatiques : conséquences du réchauffement climatique, qui sont données à voir par les nombreux changements en lien avec le climat. Cela peut prendre la forme d’épisodes de sécheresses, mais aussi de pluies de plus en plus nombreuses, ou encore d’un décalage des saisons.

D étournement : utiliser un objet d’une autre manière que ce pourquoi il a été inventé. Evariste Richer utilise notamment des objets issus de la vie quotidienne pour leur donner un nouveau sens, comme en témoigne l’œuvre Festina Lente, qui est l’assemblage d’un mégaphone et d’une ammonite. Ces objets et ce minéral n’étaient pas destinés à leur origine à être une œuvre d’art. Ils le deviennent ainsi par le choix de l’artiste et par leur exposition sur socle et sous verre.

E nvironnement : ensemble d’éléments naturels qui nous entourent. Évariste Richer invite le spectateur à réfléchir sur sa perception de l’environnement, en abordant des questions en lien avec les dérèglements climatiques.

G éométrie : part des mathématiques qui permet l’étude de l’espace. Dans l’exposition Avaler les cyclones, la géométrie est au centre de l’œuvre Cercle de Cues#5, qui évoque un problème mathématique. Si l’image représentée donne l’illusion d’un cercle, il s’agit en réalité d’un polygone, une autre forme géométrique qui possède plusieurs côtés.

G éologie : science qui a pour objet l’étude la Terre et qui s’intéresse tout particulièrement aux différents éléments qui la composent, en observant les roches, leur composition et leur répartition. Le travail d’Evariste Richer prend appui sur l’observation des données scientifiques issues de cette discipline, comme en témoigne l’œuvre Noyau du monde, composée de deux pierres placées dans des mains moulées en plâtre, qui rappellent l’action du géologue.

H asard : idée de quelque chose d’imprévisible et qui ne se contrôle pas, souvent rattachée à l’image du dé comme étant un jeu de hasard.

Histoire : évènement du passé ou fait, récit que l’on raconte. Dans l’exposition, Evariste Richer rend compte de grands récits à travers le choix des titres de ses deux œuvres Histoire et Apocalypse. D’une part, la grande histoire des Hommes et d’une autre, le mythe de l’Apocalypse.

I nstallation : agencement, placement de différents objets et œuvres d’art en trois dimensions dans un espace d’exposition qui participe à donner un sens aux œuvres. Dans l’exposition Avaler les cyclones, Evariste Richer propose plusieurs installations comme par exemple l’œuvre Cyclone qui réunit 69750 dés à jouer posés au sol.

M obile : Un mobile est composé de plusieurs éléments en suspension, qui peuvent se balancer dans l’espace. Le Monument à la dernière plume, qui est une œuvre en suspension, peut renvoyer à cette image du mobile, jouant entre l’équilibre et le déséquilibre des éléments qui la constituent, entre le paratonnerre et la canne d’aveugle.

M étéorologie : science axée sur l’étude des phénomènes climatiques et atmosphériques. La météorologie prend une place importante dans le travail d’Évariste Richer, comme il est possible de le voir avec le Monde foudroyé, qui dépeint les impacts de foudre dans le monde.

M étrologie : science de la mesure. Ce terme a toute son importance dans l’exposition car, Évariste Richer utilise des outils de mesure dans ses œuvres, comme dans Apocalypse et Histoire, où le crayon de l’architecte incarne la mesure de l’espace et la baguette de direction d’orchestre renvoie quant à elle à la rythmique, à la mesure du temps.

N amacalathus : fossile d’origine animale provenant de Namibie, associé à une autre pierre, la Sphérosidérite, dans l’œuvre Le Noyau du monde. Les deux pierres s’emboîtent parfaitement.

Oxymore : Figure de style qui consiste à associer deux mots contradictoires. Il est possible de parler d’oxymore dans l’exposition car l’artiste joue sur des contrastes et des oppositions de sens. Par exemple pour l’œuvre Festina Lente, Évariste Richer assemble une ammonite et un mégaphone. Ces deux objets présentés ensemble témoignent d’un oxymore, entre le silence imposé par le fossile et le bruit sous-entendu par le mégaphone.

P aysage : représentation d’un lieu à partir d’un point de vue. Par exemple, Les Promesses, qui sont une série de photographies, prend comme sujet le paysage du parc géologique Zhangye Danxia en Chine, auquel est associé la main de l’artiste tenant une mire de réglage kodak. Ce montage et les couleurs vives qui composent l’œuvre, donnent l’impression d’un camouflage, la mire se confondant avec le paysage.

P aratonnerre : dispositif ayant pour objectif de protéger les bâtiments de la foudre lors d’orages. Il est composé d’une ou plusieurs tiges en hauteur, placées le plus souvent sur les toits, elles-mêmes reliées à la terre par un système conducteur. Le paratonnerre apparaît comme un élément clé de l’œuvre Monument à la dernière plume, et rend compte dans l’exposition de sa grande taille, ce qui crée un effet de déséquilibre avec la canne blanche qui lui est associé sous la forme du mobile.

S phérosidérite : minéral, variété de sidérite (pierre composée de fer). Dans l’œuvre Le noyau du monde, cette pierre est associée à un fossile, le Namacalathus.

S pirale : motif en forme de courbe hélicoïdale. La spirale est le motif qui apparaît dans l’œuvre Cyclone. À partir des dés, Evariste Richer tend à reproduire ce motif qui caractérise un cyclone

 

Les artistes et les nuages

jeudi 26 octobre 2023

 

Les nuages fascinent, émerveillent et stimulent notre imaginaire. De différentes formes et couleurs, ces phénomènes météorologiques représentent l’immatérielle, le lointain, la rêverie, mais ils peuvent aussi susciter la peur ou encore le cauchemar. Il existe toute une diversité de nuages, allant du Cumulonimbus au Cirrostratus, en passant par les Nimbostratus. Cette pluralité offre aux artistes une large gamme de représentations possibles.

Simple détail ou sujet de l’œuvre ?
Très souvent représentés dans l’art, notamment en peinture, les nuages sont souvent présents dans les paysages et les scènes d’extérieur. Ils permettent à la fois d’apporter du réalisme aux œuvres, en aidant le spectateur à plonger dans le décor peint. Ceux-ci peuvent aussi être porteurs de symboles, oniriques ou divins.

À l’époque Baroque
Dès la Renaissance, les peintres se plaisent à peindre des nuages. À l’époque Baroque, ceux-ci les utilisent afin de rompre avec les limites des contours. À titre d’exemple, l‘Assomption de la Vierge du Corrège (1526) rend bien compte de cette idée avec la présence de nuages qui viennent brouiller les limites du dôme de la Cathédrale de Parme et jouer avec la perspective, donnant ainsi l’impression que le dôme est ouvert sur l’extérieur, mais surtout qu’il dévoile le sacré.

 

Époque du Romantisme
Les peintures du Romantisme témoignent quant à elles d’une volonté de donner à voir la nature, de s’approprier celle-ci, comme une source d’inspiration. Les paysages deviennent ainsi à cette époque de véritables sujets. La présence des nuages dans ce genre de peintures, participe à créer une certaine atmosphère, jouant sur les émotions qu’elle suscite. Des œuvres, comme par exemple Fishermen at Sea de William Turner (1796), peuvent témoigner de la place des nuages au sein d’un paysage. En effet cette marine montre une scène nocturne, éclairée par la lumière de la lune, elle-même cachée par les nuages qui composent le ciel. Ces nuages donnent l’impression qu’une tempête se prépare, faisant écho à la mer qui devient houleuse et participe ainsi à assombrir le tableau et à créer un climat d’inquiétude à travers un clair-obscur.

Bien que les nuages dans certaines œuvres prennent l’apparence de simples détails, ils peuvent également être des sujets d’étude à part entière. C’est ainsi que le peintre britannique John Constable s’est spécialisé dans les peintures de paysage, avec comme sujet de prédilection les nuages. Il étudie les nuages en Angleterre, à Hampstead où il devient en quelque sorte un peintre de la météorologie, avec une approche presque scientifique.

 

Dans l’art contemporain
De nos jours, les nuages et autres phénomènes météorologiques intéressent encore beaucoup les artistes. Les nuages offrent en effet un large éventail de représentations plastiques. Certains artistes jouent justement avec la matérialité de ceux-ci, proposant une œuvre sensible, tout en questionnant également le nuage en tant qu’élément poétique mais aussi scientifique. À titre d’exemple le projet Nimbus de l’artiste Berndnaut Smilde s’inscrit dans cette optique en proposant des sculptures éphémères, de véritables nuages qui prennent place dans différents lieux, à l’aide de fumée et de vapeur d’eau. À travers ce travail, l’artiste joue avec la météorologie en recréant un nuage. Cette démarche fait écho à l’exposition Avaler les Cyclones puisqu’il s’agit aussi pour l’artiste de reconstituer le dessin d’un phénomène naturel, le cyclone. Ce cyclone, matérialisé par les milliers de dés qui le compose, peut être perçu comme un condensé de nuages prenant la forme d’une spirale.

Ce n’est pas la première fois qu’un artiste présente une œuvre en rapport avec les nuages à la Criée. En effet, en 2015, Abraham Pointcheval a exposé son projet de performance, intitulée Études pour marcher sur la canopée nuageuse. Il y présentait son souhait de marcher sur les nuages, suspendu à un hélicoptère en exposant des données climatiques et scientifiques. Il a par ailleurs pu réaliser cette performance quelque temps après et présenter la vidéo de celle-ci à la Biennale de Lyon en 2019.

 

Références: 

Article National Geographic – Cet artiste fait apparaître des nuages dans des lieux inattendus 

Article Radio France – Les peintres météorologues : comment attraper les nuages avec un pinceau 

Le ready-made

jeudi 26 octobre 2023

En histoire de l’art, le ready-made renvoie à l’utilisation d’objets manufacturés, de la vie quotidienne qui sont érigés au rang d’œuvre d’art. Le terme de ready-made provient de l’anglais « already made » qui signifie « déjà fait ».

Les ready-made apparaissent dans le premier quart du XXème siècle dans le travail de Marcel Duchamp. En 1913, celui-ci propose son premier ready-made. Il s’agit de la célèbre Roue de bicyclette, qui comme son nom l’indique est une roue de bicyclette posée à l’envers sur un tabouret. À travers cette œuvre Marcel Duchamp s’inscrit dans une volonté de révolutionner l’art du XXème siècle. En effet, la juxtaposition de deux objets qui n’ont rien à voir ensemble pour en faire une œuvre d’art à part entière, questionne la nature même des œuvres et de l’art en général. Les ready-made bouleversent le monde artistique, en instaurant un autre regard sur les œuvres, tout en rompant avec un certain esthétisme de la beauté. Ainsi, ce n’est pas l’objet en lui-même qui est important et qui fait l’œuvre, mais bien le concept dont il découle.

Les ready-made peuvent être très controversés, comme en témoigne le plus célèbre de Marcel Duchamp : Fontaine (1917), qui est un urinoir renversé possédant une simple signature, « R. Mutt » (signature de Marcel Duchamp). Cette œuvre, initialement prévue pour être exposée au premier Salon de la Société des artistes indépendants de New York, a fait scandale. En effet, La Société, en marge des salons officiels, avait pour ambition d’accepter toutes les œuvres proposées, néanmoins, lorsque Marcel Duchamp a soumis cette œuvre sous couvert d’anonymat, un vote a été organisé pour savoir s’il était préférable ou non de l’exposer. La décision prise sera de placer la Fontaine derrière une cloison, au sein de l’exposition.

 

L’urinoir considéré comme un objet sale et vulgaire a été décrit comme étant une simple provocation de l’artiste, cependant, il faut noter que les œuvres de Marcel Duchamp et de tous les autres artistes qui s’en sont inspirés, ont contribué à une remise en cause de la place des artistes dans le processus de fabrication de l’œuvre.

Aujourd’hui, l’impact du ready-made résonne encore dans l’art contemporain. De nombreux artistes les utilisent. Dans l’exposition Avaler les Cyclones, Evariste Richer propose à travers son œuvre Festina Lente, un ready-made, associant une ammonite à un mégaphone. L’un est un minéral préfabriqué par la nature et l’autre, un objet produit de l’industrie. Ces deux éléments ainsi présentés ensemble, témoignent en un sens d’un oxymore, entre le silence imposé par le fossile et le bruit sous-entendu par le mégaphone. Leur exposition sur un socle et sous-verre, renforce leur caractère d’œuvre d’art.

 

Parcours de La Criée au musée des beaux-arts

vendredi 13 octobre 2023

Pour prolonger votre visite de l’exposition Avaler les cyclones, les professeurs-relais vous proposent une sélection d’œuvres présentes au Musée des Beaux-arts de Rennes, en écho au travail d’Evariste Richer : 

Art ancien (1er étage, salle 12)

  • CASANOVA Francesco, Voyageurs surpris par un orage, 1770
  • CASANOVA Francesco, Scène d’ouragan, 1770

Art Cinétique (1er étage, salle 28)

  • DEMARCO Hugo, Circulation, 1960-1991
  • BENTLEY Claude, Positive-négative, noir et blanc, 1968
  • BOTO Martha, Alternances Instantanées, 1970

Art moderne et contemporain (1er étage, salles 31 et 32)

  • HUBER Thomas, Halle, Massgaben II, 2013
  • MORELLET François, Lunatique neonly n°2, 1997
  • MOLNAR Vera, 9 carrés/502, 1990
  • NEMOURS Aurélie, Structure du silence (Binaire ternaire soixante et un carrés), 1987
  • NEMOURS Aurélie, Rythme du millimètre – SB30, 1978

Les visuels sont disponibles sur le portail du Musée des beaux-arts : https://collections.mba.rennes.fr/