Archive de l'Auteur

Présentation de La Criée

jeudi 28 janvier 2021

Pour cette deuxième année de jumelage, La Criée poursuit le projet « Là d’où je viens, là où je suis, là où je vais » avec deux nouvelles classes : les 5e 6 et les 5e 3.

Les 14 et 15 janvier 2021, La Criée est venue à la rencontre des élèves au collège de la Binquenais pour leur présenter ce qu’est un centre d’art, les différences avec un musée, les métiers de l’exposition et des lieux patrimoniaux …

Les collégiens ont pu découvrir en images les coulisses du centre d’art, comment se fabrique une œuvre ou une exposition.  Un petit quizz leur a été remis pour noter ce qu’ils ont découvert :

En voici quelques extraits :

 

Qu’est-ce qu’un centre d’art ?

« C’est un lieu d’expositions. Un lieu qui aide les artistes à produire des œuvres. Un lieu de recherches, un lieu ouvert à tous publics » (Elye)

« Un lieu où on expose des œuvres d’art d’artistes vivants » (Malou)

 » Un centre d’art aide à la production d’œuvre d’art et les expose au public pendant 2/3 mois » (Enzo)

 » C’est un lieu qui aide les artistes à produire des œuvres et les expose au public » (Ismaël, Yazid)

 

Qu’est-ce qu’un musée ?

« Un musée collectionne des œuvres et objets du patrimoine, les conserve et les expose aux publics » (Assia)

« Il y a des tableaux, des sculptures qui sont souvent vieux mais aussi récents » (Julien)

À la fin de la présentation, les élèves ont découvert le projet à venir avec les artistes Ferruel & Guédon et leur proposition :

 

Nous aimerions que par groupe de 3, 4 ou 5, vous choisissiez un être vivant de petite taille. Plus particulièrement, un animal considéré comme « parasite », « mal-aimé », réel ou imaginaire. Que chacun se renseigne, comment il vit, où ? Ce qu’il aime, n’aime pas ?

Imaginez que vous êtes de vrais spécialistes de cet animal, que vous connaissez ses gestes, ses déplacements…

Pour vous aider, lors de vos visites à l’Écomusée et à La Criée, observez les animaux que vous ne connaissez pas, qui vous effraient ou vous surprennent.

Nous en parlerons de notre venue à Rennes, les 18 et 19 février !

Les élèves ont alors noté leurs premières idées d’animaux. C’est ainsi que des « coccinelle-serpentard », des « chauves-souris covid » ou encore des « fourmis serpent » sont apparues parmi d’autres petites bêtes plus connues comme les serpents, les fourmis, les araignées ou les rats.

 

 

LiZellBa, le jeu objet

mercredi 27 janvier 2021

Avec LiZellBa, découvrez les artistes exposé.e.s au centre d’art, enrichissez vos connaissances et devenez apprenti commissaire d’exposition !

Jeu coopératif, Lizellba invite le public à créer une exposition fictive. Il permet de découvrir et de s’approprier de façon ludique les oeuvres et les thèmes qui traversent le cycle artistique Lili, la rozell et le marimba, création contemporaine et vernaculaire (2019-2022). Le jeu objet se joue à même le sol, lancez le dé-visage à l’aide du pot-chapeaux sur le plateau en tissu coloré, en fonction de la zone où s’arrêtera le dé-visage vous répondrez aux questions autour des expositions avec les cartes questions, icônes, textes ou actions. Une bonne réponse donnera la possibilité de piocher une des œuvres-miniatures à positionner dans l’espace d’exposition. L’opération se répète jusqu’à ce que les commissaires soient satisfait·e·s de leur exposition.

Au cours d’une partie, les joueurs et joueuses seront amenés à :

  • découvrir des œuvres et les expositions du cycle Lili, la rozell et le marimba.
  • explorer les sources d’inspiration des artistes et les liens qu’ils et elles entretiennent avec les savoir-faire vernaculaires.
  • manipuler à plusieurs des œuvres-miniatures aux textures, formes et couleurs divers, inspirées des œuvres présentées à La Criée.

Le jeu a été crée par Léa Bénétou, Yann Baïzid et Fanny Martel. Il est évolutif tout au long du cycle artistique Lili, la rozell et le marimba.

 

 

Dans ce village, dans cette cabane…

lundi 11 janvier 2021

Au cours de la visite de l’exposition L’ Oeuf pondu deux fois d’Eléonore Saintagnan, les élèves de CM1-CM2 de l’école Trégain ont découvert un village de cabanes perchées, penchées, feuillues, trapues ainsi que des sculptures de personnages, qui pourraient être les habitants de ce village. Ils ont alors imaginé  la vie de ces habitants en terre coiffés de plantes :

« Il était une fois une famille un peu étrange mais on les aimait bien.La mère s’appelait Louise, le père Tom, leur fille s’appelait Emma.Emma faisait voler les objets, Louise se téléportait et Tom disparaissait à tous moments! »

« Il s’appelle Pierre, ses amis s’appellent Tom et Paul. Ils partent tous les jours en voyage et une fois ils ont vu un monstre. Il a transformé Pierre en statue. Ses amis étaient morts. Il a été ramené dans un musée et tout le monde a oublié Pierre. »

« Il y avait un village qui s’appelait Lommanji. C’était un village de sculpteurs. Évidemment Jonathan était un sculpteur. C’était le meilleur sculpteur du village. »

« Il était une fois deux meilleurs amis et un roi jaloux. Le roi était jaloux car il n’avait pas d’amis. Un jour il a eu un ami. Mais finalement , un jour le roi a été empoisonné. »

« Il était une fois un village où il y avait des gens bizarres car leurs têtes étaient si grosses que même un géant ne pouvait pas la porter. C’est pour ça qu’on les appelait les bizarres. Ils mangeaient plein d’insectes et buvaient l’eau des marécages. Ils ne faisaient rien à part manger et dormir. »

« Il était une fois Jean-Pierre, il pleurait parce qu’il était sourd. Il ne pouvait pas avoir un travail, ni d’amis. Il vivait seul. »

« Dans cette cabane habitait une vielle femme et un vieil homme qui vivaient pauvrement. Ils avaient un garçon qui s’appelait Max et une fille qui s’appelait Lilou. Ils travaillaient pour avoir de l’argent. »

« Vacances Fictions » avec le centre de loisirs Dominique Savio et L’Armada Productions

lundi 30 novembre 2020

Pendant les vacances d’automne, du 26 au 30 octobre 2020, plusieurs groupes d’enfants de 6-12 ans du centre de loisirs Dominique Savio ont participé à un parcours culturel associant La Criée centre d’art contemporain et l’Armada Productions : « Vacances fictions ».

Le mardi matin à la Criée, les enfants ont découvert l’exposition Mime qui réunit les œuvres de Mathis Collins et de son père, Paul Collins. L’attention s’est portée sur les tableaux de Mathis Collins, truffés de personnages de la Commedia dell’arte et du théâtre de rue. Les enfants ont remarqué des Polichinelles, des Pierrots, des marionnettes… mis en scène avec des motifs récurrents qui prêtent à la comédie : des chapeaux bicornes en mouvement, des jeux de cibles et de « passe-boule », des coups de bâtons (slapstick)… Après un temps de présentation, les enfants ont été invités à choisir une œuvre en binôme. L’idée était d’observer minutieusement un tableau et d’imaginer ce qu’il s’y passe. Justine de L’Armada Productions est ensuite passée parmi les duos avec son enregistreur portatif pour garder trace des différents récits et histoires inventées.

Le mercredi après-midi à La Casba, les enfants se sont rendus à Saint-Erblon pour découvrir les locaux de l’association l’Armada Productions. Au programme : raconter la suite des aventures des personnages d’une œuvre de Mathis Collins. Pour ce second atelier, les groupes ont été invités à conter leurs récits dans les studios d’enregistrement de L’Armada, afin de créer une émission de radio. Accompagnés de Justine, ils ont pu ainsi découvrir les coulisses de la création radiophonique. Comment parler dans un micro ? Le casque aux oreilles, tous les bruits sont amplifiés… il s’agit d’être très concentré·e. Pendant ce temps, les autres groupes ont préparé des questions à poser à Amandine pour une interview sur la Criée. Cet après-midi a été riche d’échanges et de rencontres. Toutes les histoires ont pu être enregistrées, pour ensuite être montées par Justine de L’Armada.

À découvrir également dans l’émission Mercredi ! : Mathilde, étudiante en Master Métiers et Art de l’exposition nous raconte d’où vient le conflit qui est au cœur de tous les tableaux gravés par Mathis Collins. Celui-ci opposa La Commedia dell’arte à la comédie française et marqua la naissance des arts forains. Justine, elle, nous dévoile quelques secrets des expressions et mots qui ont traversé l’histoire du théâtre  ! (Une erreur s’est glissée dans l’émission : Paroles, paroles, paroles , l’évènement prévu  le 12/12/2020 à La Criée n’aura pas lieu en présence du public. Il sera filmé et diffusé en vidéo sur le site internet de La Criée.)

Le vendredi après-midi, au centre de loisirs Dominique Savio, les enfants inscrits au parcours, mais aussi d’autres curieux et curieuses de l’univers de Mathis Collins et de ses personnages grotesques et carnavalesques ont organisé une exposition des dessins, collages et peintures qu’ils ont pu réalisé avec Moustapha et Maëva,  animateur et animatrice du centre de loisirs Dominique Savio : chapeaux bicornes, clown, personnages de la commedia dell’arte, masques du carnaval de Venise étaient à l’honneur !

Merci à tous les participant·e·s !

Biographie Mathis Collins

mercredi 11 novembre 2020

Mathis Collins

Né en 1986 à Paris
Vit et travaille à Paris
Représenté par la galerie Crèvecoeur à Paris
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Mathis Collins a réalisé ses études d’art entre Cergy, Metz, Montréal et Bruxelles avant de participer à Open School East à Londres. Sculpteur et performeur franco-canadien, il organise des ateliers collectifs et des manifestations publiques autour d’objets ou de pratiques artisanales populaires et grotesques qui tentent de repenser les modes d’exposition des arts populaires. Les sujets et les matériaux explorés dans son œuvre vont de la récolte du chêne-liège à l’ornementation d’une bouteille d’alcool, du guéridon de café à la chaussure de clown, des bas-reliefs polychromes aux Poulbots de Paris, de la caricature du Second Empire aux méthodologies d’éducation artistique expérimentales contemporaines.

Ses œuvres ont été montrées au Palais de Tokyo, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, à la Fondation Lafayette Anticipations, Paris, à la Friche Belle de Mai à Marseille, à la Rijksakademie d’Amsterdam, à 1m3 à Lausanne et à Longtang, Zürich.
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MIME

Œuvres exposées

 

Bicornes (stand de tir), 2020
tilleul, teinte à bois, moteur
200 × 360 × 6 cm
Fabrication : ateliers Nathanaël Moix

 

Artiste policier à la fête à neuneu, 2020

Artiste policier en procès, 2020

Artiste policier mime, 2020

Artiste policier surpris par la mort, 2020

Artiste policier contre l’art et l’artisanat, 2020

Artiste policier danseur de corde, 2020

Artiste policier quittant Paris, 2020

Artiste policier et le Guignol’s Band, 2020

Artiste policier contre Poulbot, 2020

Artiste policier cible de toutes les critiques, 2020

Artiste policier hué, 2020

Artiste policier mort de rire, 2020

tilleul, teinte à bois
chaque panneau : 200 × 120 × 3 cm

 

Paul Collins et Mathis Collins, History of Modern Art (for D. R.), 2020

acrylique sur lin, tilleul, teinte à bois
146 × 97 cm

 

Toutes les œuvres de Mathis Collins : courtesy de l’artiste et de la galerie Crèvecœur, Paris.
Production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes.

La fête foraine, véritable phénomène social

mardi 10 novembre 2020

L’univers que Mathis Collins déploie pour Mime s’inspire des jeux et de l’esthétique des arts forains. Il est intéressant de revenir plus précisément sur ces références. [1]

  • Bref historique de la fête foraine

Les fêtes foraines trouvent leur origine dans les foires, espaces privilégiés d’échanges qui deviennent au XIXe siècle des lieux festifs de divertissement. La Révolution française insuffle un esprit libre et laïc aux manifestations populaires succédant aux fêtes religieuses, puis la révolution industrielle entraîne des déplacements massifs des populations rurales vers les grandes villes. De ces mouvements d’urbanisation, déracinant des populations locales depuis longtemps établies, résulte la perte de valeurs traditionnelles. Ce vide sera comblé par de nouvelles idées laïques basées sur la modernité. C’est la naissance de la fête foraine, véritable phénomène social.

Produits de la société moderne, ces endroits festifs véhiculent une nouvelle idée du bonheur, en lien avec la notion de progrès qui fleurit au moment de l’ère industrielle entre 1850 et 1900. La fête foraine est comme une échappatoire à la vie qui se fait rude en ville, pour aller vers un univers de liberté et de rêverie, bien souvent d’excès. Ces lieux hors normes connaissent leur apogée à la « Belle époque », période allant de la fin du XIXe siècle au début de la première guerre mondiale.

Après la seconde guerre mondiale, les fêtes foraines connaissent un déclin car les spectacles jusqu’alors nomades se sédentarisent. Désormais, les manèges à sensations sont au cœur des animations. L’invitation au voyage hors du temps d’autrefois s’est transformée en une aventure physique suscitant des sensations extrêmes.

  • Les sens à l’affût dans les attractions

Pionnier.ère.s dans l’invention de la publicité, les forain.e.s utilisent des techniques pour envouter nos sens. Par exemple, l’ouïe est sollicitée par les voix éloquentes, la musique diffusée ou encore par les bruits des stands de tirs, des roues de loterie ; la vue est excitée par les nombreuses affiches, les lumières étourdissantes, les décors aux torsades et volutes hypnotisantes ; l’odorat est quant à lui stimulé par des senteurs propres à ces lieux, les confiseries telles que les barbes à papa, guimauves et autres pommes d’amour.

Les arts forains, considérés comme un art populaire, sont perméables à tous les courants. Ils se nourrissent à la fois de l’universel et des traditions locales, pourvu que le résultat soit extravagant, excessif et flamboyant, parfois nostalgique. La sculpture, centrale dans les décors, est caractéristique de la surcharge de l’art forain. Toujours figuratives, se jouant de nos sens avec des trompes l’œil, ces sculptures polychromes sont réalisées sur du bois tendre comme le tilleul ou le sapin. On retrouve de nombreuses références à ces éléments dans le travail de Mathis Collins, notamment dans sa technique de sculpture sur tilleul, dans ses compositions denses ainsi que par son style figuratif caricatural – que l’on pourrait rapprocher de l’art brut. À propos des jeux forains auxquels l’artiste fait référence on peut citer cette idée : « Au même titre que les cibles, les massacres sont très proches de l’art brut[2] ». Les cibles de tir et les jeux de massacre désignent des attractions présentes dans les fêtes foraines.

  • Les arts forains dans le travail de Mathis Collins

L’univers de Mathis Collins emprunte aux arts forains ces deux types de jeux, ainsi que les théâtres de marionnettes. Dans les fêtes foraines, de nombreux stands permettent au public de tenter sa chance en se défoulant et en exerçant son adresse sur des jeux de cibles. Dans Mime, des cibles sont présentes sur toutes les œuvres de Mathis Collins, notamment dans Bicornes (stand de tirs) (2020) qui reproduit le fonctionnement de cibles mécaniques[3]. Mime convoque également l’univers des théâtres de marionnettes[4]. Outre ces éléments, Mathis Collins fait référence aux jeux de massacre. Le but varie selon chaque jeu. Par exemple dans le passe-boule[5], il s’agit de jeter des balles dans la bouche de personnages caricaturés. L’artiste fait référence à ces jeux dans Artiste policier mime (2020) et dans l’œuvre qu’il réalise avec son père, History of Modern Art (for D. R.) (2020).

Mathis Collins organise des ateliers collectifs et des manifestations publiques autour de pratiques artisanales populaires. De ces moments collectifs naissent des créations qui contribuent à renouveler les arts populaires. Par exemple, en 2018-2019 l’artiste est invité par Lafayette Anticipations pour imaginer des ateliers autour de l’histoire des arts forains. À l’issu de ce travail collectif, deux stands de tirs ont été créés et ouverts au public, le Clash-Boule et le Passe-Boule des Maboules.

© Musée des arts forains des pavillons de Bercy

© Lafayette Anticipations

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[1] Cet article s’appuie sur le site du Musée des arts forains des pavillons de Bercy, qui propose une présentation développée des arts forains : http://arts-forains.com/notre-histoire/histoire-de-la-fete-foraine

[2] Site internet du musée des arts forains, pavillons de Bercy, http://arts-forains.com/notre-histoire/histoire-de-la-fete-foraine.

[3] Voir l’article sur le blog Correspondances : « Le bicorne et la cocarde ».

[4] Voir l’article sur le blog Correspondances : « Théâtre de marionnettes et Guignol ».

[5] Voir l’article sur le blog Correspondances : « Le bicorne et la cocarde ».

Francisque Poulbot et les poulbots

mardi 10 novembre 2020

L’une des œuvres de Mathis Collins est titrée Artiste policier contre Poulbot (2020). Qui est Poulbot ?

  • Francisque Poulbot et la pauvreté à Montmartre

Francisque Poulbot (1879-1946) est un dessinateur, affichiste et illustrateur français du début du XXe siècle. Il s’est rendu célèbre par ses nombreuses représentations des enfants de la butte Montmartre. Durant sa jeunesse, Francisque Poulbot fréquente le « maquis » de Montmartre, bidonville parisien où il côtoie la misère des enfants démuni.e.s. En s’intéressant à la pauvreté qui existe dans ces rues parisiennes, Poulbot adopte une posture avant-gardiste pour l’époque. Installé à Montmartre avec sa femme Léona en 1901, ses dessins sont publiés dans la presse dès 1900. Ses créations paraissent dans des journaux humoristiques, sur des affiches, dans des publicités, etc. Attaché à la vie montmartroise, il s’associe à la création de la « République de Montmartre », association d’entraide, en 1920-1921. En 1923, il ouvre Les P’tits Poulbots, un dispensaire rue Lepic qui vient en aide aux enfants nécessiteux de Montmartre. Transformé en association en 1939, cet endroit existe encore aujourd’hui.

  • De Poulbot à poulbot

Mettant en scène des enfants pauvres des rues parisiennes, les productions de Francisque Poulbot deviennent très populaires. Durant la première guerre mondiale, il dessine deux personnages qui deviendront un célèbre couple de poupées : Nénette et Rintintin. Garçons ou fillettes, les personnages qu’il dépeint sont en haillons, l’air rieur, cherchant à s’amuser, mais toujours débrouillard.e.s. Ainsi et par extension, un « poulbot » désigne un gamin de Paris, un titi parisien. Gavroche, célèbre personnage des Misérables de Victor Hugo (1862), deviendra aussi un terme pour désigner un gamin de Paris.

  • La représentation des « poulbots »

Dans les années 1960 à 1980, le terme « poulbot » est largement associé aux illustrations des enfants parisiens pauvres, possédant une large tête sur laquelle se dessine de grands yeux bleus. Cette représentation ne correspond pas à celle de son créateur originel, il s’agit de celle de Stanislas Pozar, artiste connu sous le pseudonyme de Michel Thomas (1937-2014). La célébrité de ces titis parisiens aux grands yeux est telle que les marchand.e.s de ces dessins fleurissent dans les quartiers de Paris. Ces « poulbots » sont devenus un véritable symbole de Montmartre. Dans son œuvre Artiste policier contre Poulbot, Mathis Collins fait référence au nom propre donc à l’artiste Francisque Poulbot. Toutefois, dans cette œuvre les grands yeux scintillants du guignol évoquent l’imagerie populaire des « poulbots » de Montmartre.

Pour voir des images de poulbots, rendez-vous ici.

À pieds d’œuvres

jeudi 5 novembre 2020

Pour aller plus loin dans l’exploration de l’exposition Mime de Mathis Colins et Paul Colins, retrouvez le dossier pédagogique À pieds d’œuvres, rédigé par Fabrice Anzemberg et Yannick Louis, respectivement professeur d’arts plastiques et professeur d’histoire et géographie, tous deux conseillers relais de la DAAC (Délégation académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle) pour le musée des beaux-arts et La Criée centre d’art contemporain.

Le dossier pédagogique est accessible en cliquant sur le lien suivant :

À pieds d’œuvres – Mime

Visuel : Portrait de ma nourrice, François Narcisse Chaillou, v.1882, huile sur toile, 70×54 cm, musée des beaux-arts de Rennes.

Un atelier avec Line Simon

vendredi 16 octobre 2020

L’atelier en famille est l’occasion de prolonger la découverte de l’exposition Mime de Mathis Collins & Paul Collins au cours d’un atelier d’expérimentation plastique mené par l’artiste Line Simon.

Line Simon propose de réaliser sous la forme d’un puzzle, une image modulable révélant un Polichinelle, un mime, un artiste ou tout autre personnage imaginaire qui ferait écho à l’artiste-policier identifiable dans les œuvres de Mathis Collins par son couvre-chef à deux pointes : le bicorne.

Sur un support en bois, la technique consiste à créer une image- puzzle par superposition de couches colorées :

  • Découper six morceaux de bois répartis en 3 bandes et 2 colonnes
  • Peindre un motif par bande de bois
  • Dessiner et découper une silhouette de personnage coiffée d’un couvre -chef (chaque partie de la silhouette doit toucher le haut et le bas de la planche de bois)
  • Appliquer une couche de peinture noire sur l’ensemble
  • Retirer la découpe de papier
  • L’image apparait !

 

Paroles d’artistes

vendredi 16 octobre 2020

Mathis Collins présente une nouvelle série de tableaux en bois peuplés de figures comiques et solitaires, alter ego de l’artiste-clown, -éducateur, -flic, archétypes d’une imagerie populaire née dans la commedia dell’arte, les carnavals, les bistrots, la nuit d’aujourd’hui.
Avec lui, Paul Collins expose « History of Modern Art » (2020), un retour sur quelques sources d’une histoire de l’art à la fois personnelle et collective.

Ci-dessous, la parole aux deux artistes et à la commissaire d’exposition Émilie Renard :

L’exposition « Mime » par Mathis Collins

L’exposition « Mime » par Paul Collins

L’exposition « Mime » par Émilie Renard, commissaire