« Chère Marion,
Je n’arrête pas d’effacer ce que je viens
d’enregistrer, sans l’écouter, en recommençant
rien qu’avec le souvenir de ce que je viens
d’effacer.
J’ai du mal à décrire l’exposition ou ses œuvres.
J’ai du mal à les faire entrer dans l’espace du
langage de cette manière là, à cet endroit là.
Je préfère vous raconter autre chose. Je préfère
vous parler du titre par exemple. La sibylle est
une figure de la mythologie grecque. C’est une
prophétesse, dont les prédictions sont écrites
sous forme énigmatique sur des feuilles de chêne,
qui sont ensuite dispersées par le vent. Héraclite
parle de sa « bouche délirante ». Virgile décrit
les « cent portes immenses » de sa demeure qui
« s’ouvrent spontanément et lancent dans les airs
les réponses » de la sibylle.
Je voulais accrocher cette exposition à un
nom comme on accroche un manteau à un
portemanteau. Je voulais que ce nom soit celui
d’une figure et la figure qui m’est venue à l’esprit
fut celle de la sibylle. Il y en a en fait plusieurs.
Je pourrai vous décrire les oeuvres en cours.
Je pourrai vous dire qu’il y aura une vidéo, des
images, des objets, mais aussi des marques et
des traces au mur, au sol, aux fenêtres ou aux
portes. Et que je montrerai aussi des collections,
des collections de choses que je croise et que je
récolte, et qui prennent domicile dans mon atelier,
et servent de jalons à mes pensées.
Mais je préfère continuer à parler de la sibylle.
J’aime l’idée d’un texte qui est reçu, capté. J’aime
l’idée d’un texte en fragments dispersés. Il y a
une passivité dans ce qu’on appelle le processus
créatif. Une réceptivité qui permet de recevoir ou
de rencontrer une phrase, une forme, une idée.
Une chose aveugle, à tâtons de sa forme. »
Julien Bismuth, mai 2017
Spoken Word
mardi 21 mars 20171er couplet (l’héroïne)
C’est une femme, elle a 35 ans
Elle est artiste
Elle est musicienne
Elle est éditrice aussi
C’est Félicia Atkinson
Pour La Criée, elle a imaginé Spoken Word
Refrain
C’est une exposition
C’est un paysage où l’on n’arrive jamais
C’est une pièce sonore-île déserte dans laquelle on peut se promener
C’est un film muet qui cache une musique inouïe
C’est une série de sculptures activables sans objet
C’est un jeu à deux sans règles
C’est une frise de miroirs aux reflets déformés
2e couplet (celui de la salle blanche)
Il y a trois grandes sculptures
On peut s’y appuyer, on peut passer au‑dessous
Elles sont des rochers    des arbres  des instruments    des cactus    des totems    des meubles
Il y a le désert (rouge)
Il y a aussi une dizaine de sculptures qui tiennent dans la main
Et avec lesquelles on pourra jouer à deux, assis à une table
On peut saisir l’art, le toucher, le caresser
Il y a le désert (rocheux)
Il y encore des cartes sans mémoire, qui sont de grandes impressions numériques sur aluminium, accrochées au mur
Ce sont des collages de mots et de formes simples, des amorces d’histoires, des indices
On peut presque s’y voir
Et puis il y a des formes colorées qui poussent sur les murs
Refrain
C’est une exposition
C’est un paysage où l’on n’arrive jamais
C’est une pièce sonore-île déserte dans laquelle on peut se promener
C’est un film muet qui cache une musique inouïe
C’est une série de sculptures activables sans objet
C’est un jeu à deux sans règles
3e couplet (celui de l’espace entier)
Il y a une bande sonore
qui, chaque jour, dure aussi longtemps que l’exposition est ouverte
(le temps du voyage et du rêve)
Il y a le désert (Sonoran)
Cette bande est parfois électronique (un synthétiseur modulaire)
Parfois c’est le son du désert californien
Parfois c’est celui des îles sauvages bretonnes
Parfois ce sont des samples d’audio books
C’est une bande sonore qui chante un récit, éparpillé, sans début ni fin ni milieu ni intrigue
Il y a le désert (miraculeux)
Refrain
C’est une exposition
C’est un paysage où l’on n’arrive jamais
….
4e couplet (celui de la salle noire)
Il y a un film muet (derrière un rideau lourd    souple  de couleurs fondues)
Il y a les cactus géants du désert de Saguaro
Ils sont des totems des sculptures  des humains  des arbres  des instruments
Il y a le désert (écoutez-le)
Félicia joue pour les cactus
Félicia fait des gestes lents pour les cactus, des gestes de sculpteure
Félicia danse pour les cactus
Il y a le désert (regardez-le)
Il y a la beauté des gestes
La beauté est une décision et un désir inexplicable
Refrain
C’est une exposition
C’est un paysage où l’on n’arrive jamais
….
Â
5e couplet (les Rayons verts)
D’autres œuvres naissent de l’exposition
Le 10 mai, Félicia invite la poète et artiste Hanne Lippard pour qu’elle parle parmi les œuvres
Les litanies  les mélodies  le timbre  la tessiture
La voix est un instrument
L’invention du disuel
Le 20 mai, elle invite la danseuse Elise Ladoué pour qu’elle danse lentement parmi l’exposition
Elle l’accompagne de ses sons,
Presque un concert
Il y a encore un livre qu’elle a publié chez Shelter Press, sa maison d’édition,
qui s’appelle Audio Book,
qui est à la fois le croquis de l’exposition, ses sources et son prolongement
Sophie Kaplan, janvier 2017
Alors que j’écoutais moi aussi David, Eleanor, Mariana, …
mercredi 4 janvier 2017Récits fragmentés, récits invisibles,récits transformés, récits archivés,récits fabulés, récits capturés… avec cette exposition d’ouverture, nous souhaitons donner à voir la multiplicité et la polyphonie des formes du récit. Tout récit étant une transmission, il nous a paru important d’inviter parmi les treize artistes que compte l’exposition plusieurs figures légendaires, ayant un rapport à l’écriture ou à l’oralité et dont les œuvres et les actions se diffusent et se racontent d’une génération à l’autre.
Il s’agit de David et Eleanor Antin, Jean Dupuy et Delia Derbyshire. Tout récit étant un temps déroulé, nous avons également décidé de proposer une suite à cette exposition, qui en serait le récit apocryphe : la seconde exposition collective qui clôturera le cycle, présentera donc (quasiment) les mêmes artistes et des œuvres qui seront l’écho plus ou moins direct des œuvres
présentées ici. Pour choisir les œuvres et les artistes invités, nous avons tenu compte à la fois du dédoublement inhérent à ce projet (comme la face A et la face B d’un disque) et de la logique de réinterprétation qu’il suppose. Ainsi, certains artistes présenteront une même œuvre se déployant sur les deux expositions — et parfois dans l’interstice de temps les séparant — alors que d’autres montreront deux propositions complémentaires. Les notions de (re)découverte, de traduction et d’interprétation forment le fil rouge de cette exposition, qui mêle œuvres d’histoires (Mariana Castillo Deball, Jean Dupuy,
Simon Starling) et œuvres de légendes (Virginie Yassef, Zin Taylor), œuvres dérobées (Mark Geffriaud) oeuvres dites (David Antin, Delia Derbyshire),œuvres samplées (Pierre Paulin)et oeuvres trouvées (Shimabuku), œuvres dispersées (Eleanor Antin,
gerlach en koop) et œuvres rêvées (David Horvitz).
Le Monde aÌ€ l’envers / correspondances photographiques
jeudi 24 novembre 2016À l’occasion de l’exposition Incorporated ! (5e édition de la biennale d’art contemporain Les Ateliers de Rennes), La Criée invite l’artiste photographe Estelle Chaigne à développer un processus de création avec les élèves de GS / CP de l’école de Pléchâtel en correspondance avec le photographe Régis Binard et une école à Siem Reap au Cambodge. Ce projet propose d’étendre les « correspondances » de la Criée au sein d’un dispositif d’échanges internationaux « Des Clics et des classes », développé par le réseau Canopé en partenariat avec An Eye for Eye et Les Rencontres d’Arles.
Le domaine de recherche d’Estelle Chaigne se situe dans l’échange que suppose la photographie entre ce qu’elle montre, comment, et à qui. L’ambiguïté de la photographie, sa prolifération, sa circulation, ses usages, la fascination qu’elle exerce nourrissent ses recherches. « Je travaille le mode de fabrication et d’apparition des images, en cherchant à mettre en avant leur fragilité et leur immatérialité, tant dans le réel que dans la chimie-même, croisant les techniques argentiques et numériques. Mes recherches abordent la diffraction de l’image, en jouant sur le hasard et les processus de prise de vue ».
A partir de l’exposition Incorporated ! à la Criée abordant « l’ici et l’ailleurs » et du quotidien de l’école St Michel à Pléchâtel, Estelle Chaigne propose aux élèves d’expérimenter physiquement l’image photographique. Cette expérimentation sera mise en œuvre par la pratique du sténopé à différentes échelles pour une mise en abîme, de la boîte à l’espace habitable. Plusieurs échelles de travail seront explorées en ateliers avec les élèves (papier, salle de classe) afin d’expérimenter des « systèmes » de production et de perception de l’image, puis donner lieu à l’écriture d’histoires. Ce processus sera nourri des échanges avec le photographe Régis Binard et les élèves de l’école Siem Reap au Cambodge.
L’échange photographique donnera lieu à la production d’un diptyque qui sera présenté pendant le Festival des Rencontres d’Arles.
Ce projet est développé avec le soutien du Réseau CANOPE et du Ministère de la Culture / Drac Bretagne.
Remise en jeu
lundi 19 septembre 2016Dans le cadre d’un partenariat inédit avec l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), La Criée invite l’artiste Clémence Estève aÌ€ développer un projet de création autour du chantier de fouilles de l’Hôtel Dieu, ilôt de la Cochardière aÌ€ Rennes, en lien avec l’école élémentaire Torigné.
Depuis 2008, La Criée – Ville de Rennes produit des résidences d’artistes dans des écoles primaires rennaises, avec le soutien de la DRAC Bretagne et de la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale d’Ille-et-Vilaine. La résidence d’artiste en école est développée dans la perspective de soutenir la recherche, l’expérimentation, la production d’œuvres et d’inscrire durablement des projets d’éducation artistique et culturelle au cÅ“ur des quartiers rennais. Pour la première fois, La Criée s’associe aÌ€ l’Inrap proposant ainsi aÌ€ un artiste de travailler aÌ€ partir du contexte spécifique d’un chantier de fouilles et d’une école, en lien avec sa pratique artistique.
La fouille du site gallo-romain de l’Hôtel Dieu offre l’opportunité d’étudier l’évolution d’un quartier de la ville antique dans un secteur jusqu’alors archéologiquement méconnu : la partie nord de Condate (Rennes), fondée vers 10 avant notre ère.
Pour sa résidence sur le chantier et aÌ€ l’école Torigné, la jeune artiste rennaise Clémence Estève a imaginé le projet « Remise en jeu ». Celui-ci s’inspire de récits archéologiques qui ont mis en lumière les écarts d’interprétation possibles entre les utilisations et fonctions réelles des objets découverts et les hypothèses soulevées par les archéologues. L’artiste propose de questionner cette notion d’erreur avec les élèves, en les invitant aÌ€ créer des « éléments parasites » pouvant donner lieu aÌ€ diverses lectures ou interprétations du chantier de fouilles de l’hôtel Dieu.
En associant art et archéologie, ce projet cherche à lier compréhension du monde et des hommes, et développement de la créativité pour chaque enfant. Il offre l’opportunité de croiser les disciplines de recherche, de révéler la singularité et peut être la porosité des langages scientifiques et artistiques.
Ce projet comprend des visites du chantier de fouilles et aÌ€ la Criée, des ateliers de recherche et de pratique avec l’artiste et des rencontres avec les archéologues et professionnels de l’Inrap. Il donnera lieu aÌ€ une restitution prenant la forme d’une exposition aÌ€ l’Hôtel Pasteur du 6 au 23 avril 2017.
Incorporated!
mercredi 14 septembre 2016Incorporated ! est le titre de la 5e édition des Ateliers de Rennes – biennale d’art contemporain. Il signifie en anglais « incorporé » ou intégré. Les 29 artistes réunis dans cette grande exposition travaillent sur des Å“uvres diverses dans leurs formes : peintures, sculptures, installations… mais ils ont tous en commun le désir de partager de façon sensible leur rapport aÌ€ notre monde d’aujourd’hui envahi par l’économie.
François Piron est le commissaire d’exposition de cette 5e édition des Ateliers de Rennes. Un accent particulier est mis sur la production d’œuvres nouvelles et l’exposition d’ensembles importants, aÌ€ caractère rétrospectifs ou réalisés spécialement. Il a également souhaité développer un projet artistique d’envergure, sous la forme d’un parcours dense d’expositions définies en complicité et partenariat avec les lieux et acteurs invités aÌ€ participer. Dix structures sont ainsi associées aÌ€ la biennale aÌ€ Rennes, auxquelles s’ajoutent deux lieux en Bretagne (aÌ€ Brest et Saint-Brieuc).
L’exposition de La Criée réunit cinq artistes qui tous entretiennent une relation à l’ici et l’ailleurs. Ismaïl Bahri, Karolina Krasouli, Jean-Marie Perdrix, Lucy Skaer, Darielle Tillon présentent de nouvelles productions qui ont en commun le rapport à l’origine, au voyage, à la migration. Ces artistes sont producteurs de gestes autant que de formes. Ils observent ce qui émerge des matériaux qu’ils transforment avec insistance. Tous inscrivent leur travail dans l’espace et le temps vécu en s’inspirant d’éléments biographiques.
Lichens Never Lie (Les lichens ne mentent jamais)
jeudi 9 juin 2016Lichens Never Lie (Les lichens ne mentent jamais) est la première exposition personnelle hors de la péninsule ibérique de la jeune lisboète Joana Escoval.
Ses œuvres résultent de gestes minimaux et sont en général composées par assemblage de matériaux bruts (chevrons, tiges de cuivres, terre cuite…) et/ou collectés dans la nature (feuilles, coquillages, pierres, arbres entiers parfois).
L’artiste présente un ensemble d’Å“uvres pour la plupart inédites construit autour de l’idée de passage, de transition, de contagion : d’un état aÌ€ un autre, d’une croyance ou d’un savoir aÌ€ un-e autre, d’une culture aÌ€ une autre, etc.
Joana Escoval porte une attention particulière aux lieux dans lequel ses œuvres prennent place, ainsi qu’aux flux visibles ou invisibles qui les traversent et qui font partie intégrante de ses propositions. Son exposition à La Criée prend autant en compte la spécificité de ses espaces que le chemin de la lumière estivale et de l’air qui les parcourent.
Les formes de Joana Escoval sont à la fois suffisamment suggestives pour que notre pensée s’y accroche et s’y déploie aisément et suffisamment flottantes pour qu’elle puisse ensuite y vagabonder : des œuvres ouvertes pour des pensées sauvages en quelque sorte.
La Rhétorique des marées -Vol.2
jeudi 18 février 2016L’Épais Réel
mercredi 18 novembre 2015Bas Jan Ader, Dominique Blais, Katinka Bock, Simon Faithfull, Nicolas Floc’h, Ellie Ga, Giovanni Giaretta / Renato Leotta, Július Koller, Helen Mirra, Abraham Poincheval, Thomas Salvador, Jessica Warboys, Guido van der Werve
L’exposition collective L’Épais Réel s’intéresse aux rapports qu’entretiennent les artistes avec la force des éléments et la tangibilité du monde. Elle interroge la nécessité de s’enfoncer dans l’épaisseur des choses pour qu’émerge une œuvre ; le désir de basculement de l’immobilité à l’action. Regroupant des traversées mouvementées et des voyages immobiles, elle questionne la place de l’expérience sensible.
Plonger ou ne pas plonger ? Comment l’artiste entre en contact avec les choses, avec quelle énergie, quel courage ? En quoi la volonté est-elle un moyen artistique et comment l’expérience est-elle porteuse de forme ? Quelle est la place de l’épreuve, du danger ?
Bas Jan Ader est un point d’ancrage et d’inspiration de l’exposition. Artiste emblématique, disparu en mer dans l’accomplissement de son œuvre, sa manière de chercher une forme dans la confrontation de son corps avec la matérialité du monde trouve dans les œuvres présentées des échos différenciés.
Deux pôles aimantent les travaux présentés, qui mettent graduellement en question la présence de l’artiste.
Le premier est constitué d’œuvres dans lesquelles l’artiste met directement son corps à l’épreuve des éléments. En dépit de leur paradoxale et apparente fluidité, les œuvres de Thomas Salvador et Guido Van der Werve relèvent d’un vrai défi, sinon d’un danger. Le film de Giovanni Giaretta et Renato Leotta joue de la disparition ; ceux de Nicolas Floc’h et de Bas Jan Ader de la résistance. D’autres artistes, comme Abraham Poincheval ou Simon Faithfull, repoussent les frontières de l’impossible pour aller marcher au-dessus des nuages ou au fond des mers.
Július Koller est un centre de gravité de l’exposition. Par ses anti-performances, il provoque des situations minimales. La photographie qui en résulte propose des énigmes irrésolues qui replacent le geste artistique et la présence de l’artiste à une sorte de point de départ.
Le second pôle est constitué d’œuvres-traces ou résultant d’un processus. On y trouve les sténopés d’Ellie Ga, qui a résidé sur un navire pris dans les glaces et la nuit polaire. Ceux-ci introduisent dans l’exposition un présent silencieux où les noirs donnent aÌ€ voir l’épaisseur de l’air autour d’elle. Les empreintes d’Helen Mirra, artiste qui marche, attestent d’une relation cherchée avec le fil des heures. Les toiles maritimes et processuelles de Jessica Warboys éprouvent la picturalité de la mer. Le film de Katinka Bock sonde la densité de l’eau et questionne la disparition de l’objet. La pièce sonore de Dominique Blais, parti au Svalbard pour récolter des fréquences radio naturelles gomme en quelque sorte le souvenir de sa présence, pour rendre audible le son d’un paysage polaire. L’expérience du réel imprime ici, littéralement autant que métaphoriquement les artistes et les Å“uvres rapportées.
C’est en tous ces endroits que l’exposition se pose : dans la fragilité d’une renverse, sur le fil d’une incertitude qui devient geste, là où le centre de gravité dérape et marque le réel, volontairement et pour faire sens.
Humano Plancton
mardi 3 novembre 2015En écho à la saison « Fendre les Flots », La Criée invite l’artiste Antoine Martinet (dit Mioshe) à développer un projet inédit en lien avec sa pratique du dessin et de l’illustration, entre Rennes et Saint-Malo. Inspiré par des recherches sur le milieu marin et sa sauvegarde, Antoine Martinet a imaginé le projet « Humano Plancton ». Le projet consiste à explorer l’infiniment petit et la biodiversité marine comme matière graphique afin de la décliner sur papier, sur les murs dans l’espace public et sur la « toile », en version numérique.
Pour l’artiste Antoine Martinet, « le plancton aussi appelé le « poumon bleu », présente l’avantage d’eÌ‚tre versatile et graphiquement puissant : il peut eÌ‚tre aÌ€ la fois minimal, géométrique ou très exubérant ».
La première étape est de réaliser des « nuées » de planctons dessinées avec les élèves dans les établissements scolaires de Rennes et Saint-Malo. « Si l’on imagine le collage de centaines de planctons sur une grande surface, « la nuée » sera lisible de loin comme une forme étrange constituée de taches géantes, et de près, on distinguera des formes complexes, le foisonnement de tout petits éléments marins. »
Les composantes de ces nuées seront ensuite rassemblées au sein d’une gigantesque figure murale dessinée par Mioshe, intitulée « Humano Plancton ». Antoine Martinet propose de réunir tous les planctons dessinés avec les élèves au sein d’une peinture de sa composition et de la réaliser sur un mur dans l’espace public à Saint-Malo, lors d’une résidence.
Le projet « Humano-Plancton » prévoit enfin la production d’une création numérique. Les familles de plancton sont mises en mouvement et en son par Antoine Martinet et le game/ sound designer Thomas Rougeron au sein d’une application pour tablettes et smartphones, scénarisée à partir des propositions des élèves. Cette création interactive, pédagogique et ludique (téléchargeable sur GooglePlay) est accompagnée d’une vidéo de présentation mise en ligne dans « La Fabrique » du blog Correspondances de La Criée.
L’application fera l’objet d’une présentation publique lors de la restitution du projet en juin à Saint-Malo à l’occasion de l’inauguration de la peinture murale « Humano-plancton » réalisée par Mioshe.
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Établissements scolaires associés :
- École maternelle Daniel Gélin, Saint-Malo
- École élémentaire Rocabey, Saint-Malo
- École élémentaire Liberté, Rennes
- Lycée Bréquigny, Rennes.