C’est pas grave

lundi 18 juin 2018

La Criée centre d’art contemporain invite Vincent Gicquel pour sa première exposition personnelle dans un centre d’art. L’artiste réalise pour l’occasion une série inédite de grandes aquarelles.
C’est pas grave est produite par La Criée centre d’art contemporain en parallèle de l’exposition Debout ! de la Collection Pinault à Rennes, où l’artiste présente de nouvelles peintures.

Si la peinture coule dans les veines de Vincent Gicquel, comme l’artiste se plaît à le dire, la pratique du dessin lui est également chevillée au corps. Travailleur infatigable, le dessin, le plus souvent à l’aquarelle, est pour lui tour à tour étude préparatoire, exutoire momentané des ratés et autres impasses où la peinture le mène parfois, idée arrivée soudainement et jetée dans l’urgence, idée ruminée longuement et passée ici à tabac du trait, etc.
Dans la série de grandes aquarelles imaginées pour La Criée, Vincent Gicquel reprend et développe ses sujets de prédilections, à la fois sujets de peintre et sujets d’Homme : place du motif décoratif dans la peinture, place de la figure dans la composition, place tragico‑comique, misérable et risible, mais aussi et par là-même jubilatoire, de l’Homme dans la société et dans le monde : Ecce Homo.
En prolongement de sa peinture, les aquarelles de Vincent Gicquel permettent de prendre la mesure de l’extrême urgence à vivre et à peindre de l’artiste, observateur écorché et amusé de la comédie humaine, condensée ici dans son expression la plus nue.

Sculpter, faire à l’atelier

mercredi 7 mars 2018

« C’est une belle idée de donner la parole à la main »
Hugues Reip

Le Musée des beaux-arts, le Frac Bretagne et La Criée centre d’art contemporain s’associent pour proposer une exposition collective sur la sculpture depuis les années 80 en France.
Le faire et l’atelier sont au cœur de la problématique de cette manifestation, qui dessine les filiations, remises en jeux et extensions opérant d’une génération ou d’un contexte à l’autre, à travers les œuvres d’une soixantaine d’artistes français ou vivant en France.

Sculpter (faire à l’atelier) présente l’atelier du sculpteur comme le lieu du faire, mais également comme celui de la pensée, de l’expérimentation et de la recherche. Les artistes font feu de tout bois : ils utilisent aussi bien la pâte à modeler que le granit, le plastique que le végétal, des matériaux bruts autant que manufacturés, le geste aussi bien que le produit du geste, le corps, etc. Une place importante est ainsi accordée à la matière première qu’elle soit assemblée, déformée, composée ou recyclée. À l’atelier, on fabrique : parmi les artistes invités certains maîtrisent seuls la réalisation de leur œuvre, en s’appuyant parfois exclusivement sur la maîtrise d’une technique traditionnelle ou artisanale – le faire se revendique alors savoir-faire –, d’autres préfèrent s’entourer d’experts issus parfois du hors-champs de l’art pour réaliser leurs œuvres.

Sculpter (faire à l’atelier) se veut une exposition sans barrière ni de génération ni de matériaux ni de techniques, non plus que de « style ». Pour rendre compte de cette volonté, elle est conçue sans discontinuité entre les trois lieux et sans séparation ni cimaise à l’intérieur des salles ; elle privilégie donc la circulation d’œuvre en œuvre par capillarité plutôt que par thématiques ou générations. De ces proximités, naîtront, nous l’espérons, le même type d’accidents et autres miracles que ceux qui surviennent dans l’espace de l’atelier.

Résidence d’artiste à l’ESPE

mercredi 17 janvier 2018

Et si l’on envisageait la résidence d’artiste en établissement scolaire comme un espace d’expérimentation transdisciplinaire ? La Criée s’associe à l’École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE Bretagne) et au Réseau Canopé pour développer un projet de recherche, de création et de transmission avec l’artiste Éric Giraudet, les étudiants, enseignants en Master « Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation » et les élèves du collège de la Binquenais à Rennes.

L’enjeu du projet est d’expérimenter des dispositifs de médiation, d’éducation et de formation mêlant plusieurs disciplines en prenant appui sur la démarche de création d’un artiste invité en résidence à l’ESPE – site de Rennes, Éric Giraudet.
Les projets d’Éric Giraudet commencent généralement par un travail de terrain, une expérience ethnographique en dehors de l’atelier.

Après un temps d’immersion en octobre 2017, Eric Giraudet revient en janvier/ février 2018 à l’ESPE. En résidence, il propose d’explorer le récit de la transmission, le rapport au langage et la notion de rite de passage (de l’élève/ étudiant à l’enseignant). Comment verbaliser le savoir, faire du savoir un récit ?

Sa résidence donnera lieu à une exposition à la galerie Ec’arts et à la production d’un film basé sur des protocoles d’improvisation.

« Il s’agira de plonger les étudiants (M2 arts plastiques, CPE, documentalistes…) dans des «situations» rappelant l’établissement scolaire pour créer de nouvelles fictions reflétant les enjeux du rite de passage que constitue le chemin à l’ESPE, mais aussi la traversée du parcours scolaire. Ces fictions improvisées seront ponctuées par des expérimentations avec un travail autour du corps et de la voix. J’imagine un décor sculptural à mi-chemin entre une salle de classe et un gymnase (tableau, tables, chaises, tapis épais, formes géométriques empilables de couleur) qui permettront un jeu de superpositions à l’image comme dans les fictions. Lors de la prise de vue, plusieurs scènes pourront avoir lieu au même moment dans la salle de tournage. J’aimerais tourner à la steadycam de manière à sauter d’une scène à l’autre en toute fluidité, créant des « sauts » d’une fiction à l’autre comme dans le protocole de superpositions et d’incrustations. » (note d’intention d’Eric Giraudet, novembre 2017)

En parallèle, le projet comprend des temps de recherches appliquées autour de la question de la trace de la résidence et des outils pédagogiques, développés en atelier à La Criée.

Rendez-vous :

Résidence de recherche et de création à l’ESPE – site de Rennes : du 15 janvier au 26 février 2018

Finissage de la résidence avec les participants le jeudi 25 février à 16h à l’espace de convivialité

Vernissage le jeudi 7 février à 17h à la galerie Ec’arts

Exposition Yvain, mout fus or oublians du 8 au 16 février à la galerie Ec’arts

ESPE Bretagne – site de Rennes, 153 rue de St Malo

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Production
La Criée centre d’art contemporain
ESPE Bretagne
Réseau Canopé
avec le soutien du Ministère de la Culture / Drac Bretagne

 

Alors que j’écoutais moi aussi Simon, Zin, Virginie, etc

jeudi 14 décembre 2017

Alors que j’écoutais moi aussi David, Eleanor, Mariana, David, Jean, Mark, Genk, Daphne, Pierre, Shima, Simon, Zin, Christian et Virginie est la dernière exposition du cycle de La Criée centre d’art contemporain autour du récit.
Elle est la face B, le miroir légèrement déformé de la première exposition du cycle, qui présentait quasiment les mêmes artistes, exceptions faites de Daphne Oram, qui succède à Delia Derbyshire et de Christian Xatrec, proche de Jean Dupuy.
Des histoires sont arrivées aux oeuvres présentées dans la première exposition, qui les ont parfois transformées, parfois projetées dans le passé, dans le futur, dans les nuages même… et toujours épaissies.
Ainsi, certaines oeuvres sont simplement retournées et laissent apparaître leur face habituellement cachée : après avoir vu les rectos des cartes postales d’Eleanor Antin, nous en découvrons les versos et donc certains des destinataires auxquels ces cartes avaient été adressées.
L’exposition se compose par ailleurs de différentes archives, pour la plupart inédites, et pose ainsi la question de la pérennité de l’oeuvre par la trace, par ses marges aussi. Ainsi, après avoir écouté Delia Derbyshire, c’est une autre pionnière de la musique électronique, Daphne Oram, dont on peut découvrir quelques morceaux, partitions et projets ; après avoir présenté un ensemble d’oeuvres réalisées par Jean Dupuy à partir du souvenir de performances dont il fut acteur et initiateur dans le New York des années 80, sont présentées les affiches, de la main de l’artiste, qui annonçaient ces mêmes performances : back and forward donc. De David Antin, on découvre les archives du projet des Skypoems : deux poèmes écrits dans le ciel par des avions fumigènes publicitaires, dont chaque vers était écrit sur une distance d’environ un kilomètre et demi. Quant à David Horvitz, après avoir interrogé la connivence entre l’eau des nuages et celle des robinets, il rassemble ici un certain nombre d’indices témoignant du potentiel artistique de l’océan.
L’exposition prolonge également les rencontres entre destins individuels, histoire de l’art et histoire. Après avoir présenté des catalogues de musées découpés, Mariana Castillo Deball nous raconte ici, à travers l’histoire d’un (autre) livre, le difficile passage (ou rapt) de culture entre colonisateurs et colonisés ; 10 ans après sa première aventure en canoë, qui nous avait emmené à la recherche de l’okapi, Simon Starling nous propose quant à lui, dans une toute nouvelle vidéo, de tenter de traverser la Mer Morte, d’Israël en Jordanie.
Certains artistes ajoutent un nouveau chapitre aux histoires qu’ils avaient commencé l’hiver dernier : relisant une pièce de Ray Bradbury, Virginie Yassef nous en présente les premiers personnages, après nous en avoir laissé deviner le décor ; Zin Taylor nous dévoile ce qu’il est arrivé depuis un an aux figures et formes qu’il avait dessiné sur les murs du centre d’art ; gerlach en koop proposent de nouveaux Pillow Objects dont les formes et les sens découlent de celui exposé l’hiver dernier ; et l’on suit avec jubilation Shimabuku dans la suite de ses aventures avec les pieuvres.
Enfin, avec Mark Geffriaud, Christian Xatrec et Pierre Paulin, la question est à nouveau posée et toujours ouverte : est-ce qu’une oeuvre peut vivre seulement par les récits qu’on en fait ?
Pour renforcer et interroger cet effet de répétition dans les oeuvres, les oeuvres de chaque artiste sont placées aux mêmes endroits ou presque que dans la première exposition.
Avec Alors que j’écoutais moi aussi […], nous vous proposons donc de faire avec nous ce rêve étrange et pénétrant d’une exposition qui ne serait jamais ni tout à fait la même ni tout à fait une autre.
Et de nous demander : qu’est-ce qui varie d’une exposition, d’un récit, d’une oeuvre à l’autre? En quoi l’oeuvre d’art est-elle une variation, une traduction, une transmission, une attitude ?

Professionnelles de la vie quotidienne

mercredi 22 novembre 2017

 

La recherche artistique de Thomas Tudoux prend de multiples formes (dessin, vidéo, texte, installation…) et explore essentiellement notre rapport à l’hyperactivité telle qu’elle se manifeste dans le monde de l’entreprise, le système éducatif, dans l’espace urbain, ou à travers des fictions. A l’invitation de La Criée, Thomas Tudoux propose de développer un processus de recherche et de création autour des temps de vie avec les étudiant.e.s en BTS et Diplôme d’État Économie sociale familiale du lycée professionnel Jeanne d’Arc à Rennes.

« Dans notre société où le temps est présenté comme une matière première en train de s’épuiser, il semble exister une hiérarchisation du bon usage de son temps. Par le biais d’une grille d’évaluation tacitement partagée, un certain nombre de questions est appliqué aux activités de chacun : est-ce utile ? Est-ce source de création de valeur ? Est-ce du temps de gagné ou du temps perdu ? D’après quels critères ? Sont-ils appliqués à tous et à toutes ?

À travers ce projet, je souhaite créer une nuance dans nos temps – temps du quotidien comme temps de la vie – afin d’interroger cette hiérarchisation implicite de nos activités.

Le projet se découpe en trois parties : la réalisation d’un nuancier de nos temps quotidiens, une rencontre entre le temps des études et le temps de la retraite et enfin une création vidéo comme brouillage des temps ».

Thomas Tudoux, septembre 2017

Sibyl Sybil

mardi 13 juin 2017

« Chère Marion,
Je n’arrête pas d’effacer ce que je viens
d’enregistrer, sans l’écouter, en recommençant
rien qu’avec le souvenir de ce que je viens
d’effacer.
J’ai du mal à décrire l’exposition ou ses œuvres.
J’ai du mal à les faire entrer dans l’espace du
langage de cette manière là, à cet endroit là.
Je préfère vous raconter autre chose. Je préfère
vous parler du titre par exemple. La sibylle est
une figure de la mythologie grecque. C’est une
prophétesse, dont les prédictions sont écrites
sous forme énigmatique sur des feuilles de chêne,
qui sont ensuite dispersées par le vent. Héraclite
parle de sa « bouche délirante ». Virgile décrit
les « cent portes immenses » de sa demeure qui
« s’ouvrent spontanément et lancent dans les airs
les réponses » de la sibylle.
Je voulais accrocher cette exposition à un
nom comme on accroche un manteau à un
portemanteau. Je voulais que ce nom soit celui
d’une figure et la figure qui m’est venue à l’esprit
fut celle de la sibylle. Il y en a en fait plusieurs.
Je pourrai vous décrire les oeuvres en cours.
Je pourrai vous dire qu’il y aura une vidéo, des
images, des objets, mais aussi des marques et
des traces au mur, au sol, aux fenêtres ou aux
portes. Et que je montrerai aussi des collections,
des collections de choses que je croise et que je
récolte, et qui prennent domicile dans mon atelier,
et servent de jalons à mes pensées.
Mais je préfère continuer à parler de la sibylle.
J’aime l’idée d’un texte qui est reçu, capté. J’aime
l’idée d’un texte en fragments dispersés. Il y a
une passivité dans ce qu’on appelle le processus
créatif. Une réceptivité qui permet de recevoir ou
de rencontrer une phrase, une forme, une idée.
Une chose aveugle, à tâtons de sa forme. »
Julien Bismuth, mai 2017

Spoken Word

mardi 21 mars 2017

1er couplet (l’héroïne)

C’est une femme, elle a 35 ans

Elle est artiste

Elle est musicienne

Elle est éditrice aussi

C’est Félicia Atkinson

Pour La Criée, elle a imaginé Spoken Word

 

Refrain

C’est une exposition

C’est un paysage où l’on n’arrive jamais

C’est une pièce sonore-île déserte dans laquelle on peut se promener

C’est un film muet qui cache une musique inouïe

C’est une série de sculptures activables sans objet

C’est un jeu à deux sans règles

C’est une frise de miroirs aux reflets déformés

 

2e couplet (celui de la salle blanche)

Il y a trois grandes sculptures

On peut s’y appuyer, on peut passer au‑dessous

Elles sont des rochers     des arbres   des instruments     des cactus    des totems     des meubles

Il y a le désert (rouge)

Il y a aussi une dizaine de sculptures qui tiennent dans la main

Et avec lesquelles on pourra jouer à deux, assis à une table

On peut saisir l’art, le toucher, le caresser

Il y a le désert (rocheux)

Il y encore des cartes sans mémoire, qui sont de grandes impressions numériques sur aluminium, accrochées au mur

Ce sont des collages de mots et de formes simples, des amorces d’histoires, des indices

On peut presque s’y voir

Et puis il y a des formes colorées qui poussent sur les murs

 

Refrain

C’est une exposition

C’est un paysage où l’on n’arrive jamais

C’est une pièce sonore-île déserte dans laquelle on peut se promener

C’est un film muet qui cache une musique inouïe

C’est une série de sculptures activables sans objet

C’est un jeu à deux sans règles

 

3e couplet (celui de l’espace entier)

Il y a une bande sonore

qui, chaque jour, dure aussi longtemps que l’exposition est ouverte

(le temps du voyage et du rêve)

Il y a le désert (Sonoran)

Cette bande est parfois électronique (un synthétiseur modulaire)

Parfois c’est le son du désert californien

Parfois c’est celui des îles sauvages bretonnes

Parfois ce sont des samples d’audio books

C’est une bande sonore qui chante un récit, éparpillé, sans début ni fin ni milieu ni intrigue

Il y a le désert (miraculeux)

 

Refrain

C’est une exposition

C’est un paysage où l’on n’arrive jamais

….

 

4e couplet (celui de la salle noire)

Il y a un film muet (derrière un rideau lourd     souple   de couleurs fondues)

Il y a les cactus géants du désert de Saguaro

Ils sont des totems des sculptures   des humains   des arbres   des instruments

Il y a le désert (écoutez-le)

Félicia joue pour les cactus

Félicia fait des gestes lents pour les cactus, des gestes de sculpteure

Félicia danse pour les cactus

Il y a le désert (regardez-le)

Il y a la beauté des gestes

La beauté est une décision et un désir inexplicable

 

Refrain

C’est une exposition

C’est un paysage où l’on n’arrive jamais

….

 

5e couplet (les Rayons verts)

D’autres œuvres naissent de l’exposition

Le 10 mai, Félicia invite la poète et artiste Hanne Lippard pour qu’elle parle parmi les œuvres

Les litanies   les mélodies   le timbre   la tessiture

La voix est un instrument

L’invention du disuel

Le 20 mai, elle invite la danseuse Elise Ladoué pour qu’elle danse lentement parmi l’exposition

Elle l’accompagne de ses sons,

Presque un concert

Il y a encore un livre qu’elle a publié chez Shelter Press, sa maison d’édition,

qui s’appelle Audio Book,

qui est à la fois le croquis de l’exposition, ses sources et son prolongement

 

Sophie Kaplan, janvier 2017

Alors que j’écoutais moi aussi David, Eleanor, Mariana, …

mercredi 4 janvier 2017

Récits fragmentés, récits invisibles,récits transformés, récits archivés,récits fabulés, récits capturés… avec cette exposition d’ouverture, nous souhaitons donner à voir la multiplicité et la polyphonie des formes du récit. Tout récit étant une transmission, il nous a paru important d’inviter parmi les treize artistes que compte l’exposition plusieurs figures légendaires, ayant un rapport à l’écriture ou à l’oralité et dont les œuvres et les actions se diffusent et se racontent d’une génération à l’autre.
Il s’agit de David et Eleanor Antin, Jean Dupuy et Delia Derbyshire. Tout récit étant un temps déroulé, nous avons également décidé de proposer une suite à cette exposition, qui en serait le récit apocryphe : la seconde exposition collective qui clôturera le cycle, présentera donc (quasiment) les mêmes artistes et des œuvres qui seront l’écho plus ou moins direct des œuvres
présentées ici. Pour choisir les œuvres et les artistes invités, nous avons tenu compte à la fois du dédoublement inhérent à ce projet (comme la face A et la face B d’un disque) et de la logique de réinterprétation qu’il suppose. Ainsi, certains artistes présenteront une même œuvre se déployant sur les deux expositions — et parfois dans l’interstice de temps les séparant — alors que d’autres montreront deux propositions complémentaires. Les notions de (re)découverte, de traduction et d’interprétation forment le fil rouge de cette exposition, qui mêle œuvres d’histoires (Mariana Castillo Deball, Jean Dupuy,
Simon Starling) et œuvres de légendes (Virginie Yassef, Zin Taylor), œuvres dérobées (Mark Geffriaud) oeuvres dites (David Antin, Delia Derbyshire),œuvres samplées (Pierre Paulin)et oeuvres trouvées (Shimabuku), œuvres dispersées (Eleanor Antin,
gerlach en koop) et œuvres rêvées (David Horvitz).

Le Monde aÌ€ l’envers / correspondances photographiques

jeudi 24 novembre 2016

À l’occasion de l’exposition Incorporated ! (5e édition de la biennale d’art contemporain Les Ateliers de Rennes), La Criée invite l’artiste photographe Estelle Chaigne à développer un processus de création avec les élèves de GS / CP de l’école de Pléchâtel en correspondance avec le photographe Régis Binard et une école à Siem Reap au Cambodge. Ce projet propose d’étendre les « correspondances » de la Criée au sein d’un dispositif d’échanges internationaux « Des Clics et des classes », développé par le réseau Canopé en partenariat avec An Eye for Eye et Les Rencontres d’Arles.

Le domaine de recherche d’Estelle Chaigne se situe dans l’échange que suppose la photographie entre ce qu’elle montre, comment, et à qui. L’ambiguïté de la photographie, sa prolifération, sa circulation, ses usages, la fascination qu’elle exerce nourrissent ses recherches. « Je travaille le mode de fabrication et d’apparition des images, en cherchant à mettre en avant leur fragilité et leur immatérialité, tant dans le réel que dans la chimie-même, croisant les techniques argentiques et numériques. Mes recherches abordent la diffraction de l’image, en jouant sur le hasard et les processus de prise de vue ».

A partir de l’exposition Incorporated ! à la Criée abordant « l’ici et l’ailleurs » et du quotidien de l’école St Michel à Pléchâtel, Estelle Chaigne propose aux élèves d’expérimenter physiquement l’image photographique. Cette expérimentation sera mise en œuvre par la pratique du sténopé à différentes échelles pour une mise en abîme, de la boîte à l’espace habitable. Plusieurs échelles de travail seront explorées en ateliers avec les élèves (papier, salle de classe) afin d’expérimenter des « systèmes » de production et de perception de l’image, puis donner lieu à l’écriture d’histoires. Ce processus sera nourri des échanges avec le photographe Régis Binard et les élèves de l’école Siem Reap au Cambodge.

L’échange photographique donnera lieu à la production d’un diptyque qui sera présenté pendant le Festival des Rencontres d’Arles.

Ce projet est développé avec le soutien du Réseau CANOPE et du Ministère de la Culture / Drac Bretagne.