L’Œuf pondu deux fois

lundi 2 décembre 2019

Intitulée L’Œuf pondu deux fois, l’exposition d’Éléonore Saintagnan à La Criée centre d’art contemporain rassemble une sélection de films, présentés dans des cabanes construites à partir de techniques et de matériaux glanés aux alentours. Des objets, jeux et poteries fabriqués par l’artiste, complètent cet ensemble.

Le titre de l’exposition est emprunté à un roman de Richard Brautigan dans lequel l’écrivain dresse une liste de livres jamais publiés, que le personnage principal recueille dans une bibliothèque dont il est le gardien*. L’Œuf pondu deux fois, est l’un de ces livres. Pour Béatrice Quinn Porter, son auteure, « [il est] la quintessence de toute la sagesse et la philosophie qu’elle [a] acquises en vingt-six ans passés à s’occuper d’un élevage de poules, à San José »*. Éléonore Saintagnan avait déjà utilisé le titre d’un des livres imaginaires de ce roman pour sa première exposition monographique, Dieu et la Stéréo. Selon elle, les personnages de ses films sont un peu comme les auteurs de ces livres non publiés.

L’artiste s’est d’abord fait connaître par ses films. Fruits d’un long travail de terrain et d’un art de la rencontre et du partage, ceux-ci imbriquent avec humour et sagacité réalité et fiction, conte et ethnographie, communautés et individus. S’y déroulent des micro-histoires, bien réelles bien que souvent fantaisistes (Les Malchanceux, La grande nouvelle) ou librement inspirées de la réalité (Une fille de Ouessant, Les petites personnes), qui font écho à la grande Histoire. Elle y développe un goût pour l’absurde, mêlé à des saillies d’humour et de dérision, ainsi qu’une tendresse furtivement mélancolique, souvent liée à l’enfance.

Ce goût pour l’absurde, doublé d’un intérêt nouveau pour l’artisanat, se retrouve dans ses objets. Ainsi, elle présente pour la première fois un ensemble de pots qui ont formes de visages et dont les motifs empruntent aux vocabulaires à la fois moderniste et primitiviste, qu’elle métisse avec humour, voire insolence, et élégance. Un tapis de jeu, confectionné par l’artiste en Asie à partir de costumes traditionnels coréens et japonais, permet aux visiteurs d’expérimenter et de réapprendre des jeux folkloriques oubliés.

Une autre expérience proposée aux visiteur·se·s – des cabanes dans lesquelles il faut grimper et s’installer pour regarder les films –, donne à l’exposition un air de campement néolithique et/ou utopique. On retrouve dans ces constructions la volonté de l’artiste de faire avec les mains, mais aussi son art de la rencontre, puisqu’elle a imaginé et réalisé ces cabanes en étroite collaboration avec l’équipe technique de La Criée, des stagiaires et des artisans locaux.

Les œuvres de l’exposition d’Éléonore Saintagnan L’Œuf pondu deux fois sont comme les différentes portes d’entrée ou chapitres d’un récit plurimédia et pluridimensionnel, qui se regarde et s’écoute autant qu’il se pratique. Ce récit serait celui d’une bibliothécaire attachée à nous faire connaître des histoires inconnues, minorées et pourtant riches, épaisses et parfois miraculeuses.

* Richard Brautigan, L’avortement : une histoire romanesque en 1966, 1970 (traduit en 1973 par Georges Renard)

Le plus tôt c’est deux jours mieux

jeudi 29 août 2019

Intitulée LE PLUS TÔT C’EST DEUX JOURS MIEUX, d’après le proverbe breton ’N abretañ ar gwellañ (en français : Le plus tôt c’est toujours mieux), l’exposition de Seulgi Lee à La Criée centre d’art contemporain présente un ensemble d’œuvres nourries de collaborations proches ou lointaines. Elle explore la notion de trope, une figure de style entraînant un changement ou un détournement de sens. L’artiste emprunte la notion de trope à Richard Sennett1. Définissant l’artisanat au‑delà d’un savoir‑faire spécialisé, le sociologue réévalue la contribution fondamentale de celui‑ci au développement des pratiques, mais aussi des théories humaines. L’approche de Richard Sennett trouve un écho dans l’œuvre de Seulgi Lee, qui «travaille depuis quelques années en étroite collaboration avec des artisans, dans une tentative de rendre visible le lien entre l’artisanat et la culture orale »2.

Le titre est le premier trope de l’exposition : l’écart de sens est lié ici à une appréhension décalée du proverbe par l’artiste, qui joue avec humour de son rapport d’étrangeté à la langue française. On retrouve également la figure de style dans l’ensemble d’œuvres U, dont six couvertures sont présentées à La Criée. Sur celles-ci, des compositions géométriques sont réalisées dans la technique traditionnelle du Nubi, chacune figure un proverbe très usité en Corée. Deux détournements se produisent simultanément via le traitement imagé de la langue et la puissance symbolique des dessins. Ainsi, dans Même la sandale en paille trouve sa paire, qui veut dire, une âme sœur existe pour chacun·e (짚신도짝 이있다 se lit en coréen, Jip Sin Do Jjak I It Da), on peut effectivement voir deux sandales dans les ovales en tissus colorés de la couverture qui se superposent légèrement.

L’intérêt pour la transmission orale amène Seulgi Lee à s’intéresser à la culture immatérielle des régions françaises à travers leurs répertoires de chansons traditionnelles. Les deux films présentés dans l’exposition en témoignent. Le premier, intitulé DEPATTURE, proche du documentaire, recueille les chants et témoignages de chanteuses et chanteurs du Poitou, animés par leur goût pour le chant autant que par la défense de leur répertoire. Y fait écho la fiction ÎLE AUX FEMMES, tournée cet été dans le Trégor, dans laquelle deux femmes chantent et dansent dans le crépuscule qui s’épaissit.
L’exposition de Seulgi Lee à La Criée floute les frontières et opère à des glissements multiples de l’artisanat à l’art, de la transmission orale à sa fixation, de l’universel au singulier, de l’immémorial passé au fugace contemporain. L’artiste transforme La Criée par la couleur et réunit pour la première fois des couvertures de Tongyeong, des papiers chamans du mont Gyeryong ou de l’île Jéju en Corée, de la vannerie Ixcatèque du Mexique, de la poterie rifaine du Maroc ou des chants des pays de Gargantua, ponctués par deux grands stabiles en métal peint – représentations abstraites et géantes de sexes féminins. Seulgi Lee propose de plier l’espace de La Criée pour ensuite le déplier lentement afin de faire (re)sortir les lumières du crépuscule.

1 – Richard Sennett, Ce que sait la main : La culture de l’artisanat, Albin Michel, 2010
2 – Seulgi Lee, correspondance avec l’anthropologue Pierre Déléage, 17 juillet 2019

At The Gates

mardi 11 juin 2019

At the Gates met à l’honneur les voix puissantes et singulières d’artistes engagées dans les histoires sociales et la politique de l’intime. Défiant la loi et les institutions, les œuvres se font ici l’écho de la lutte pour l’émancipation des femmes et pour leur droit à disposer de leur corps. La loi Veil de 1975 en France, la révocation historique du huitième amendement de la Constitution et la légalisation de l’avortement en 2018 en Irlande, ainsi que toutes les luttes qui les ont précédées, sont parmi les sources à partir desquelles l’exposition prend corps.

Commissariat

Tessa Giblin, directrice de la Talbot Rice Gallery d’Édimbourg, avec Sophie Kaplan pour l’adaptation à La Criée centre d’art contemporain

Yvain!

mercredi 22 mai 2019

Dans le prolongement de la résidence d’Éric Giraudet de Boudemange à l’ESPE de Rennes, La Criée a invité l’artiste à développer ses recherches sous la forme d’une création numérique, en collaboration avec le game designer Tomavatars.

Ensemble ils ont imaginé le premier volet d’un jeu vidéo inspiré de l’univers de l’artiste. Intitulé Yvain !, ce jeu d’aventure est une libre interprétation du roman courtois Yvain, le chevalier au lion de Chrétien de Troyes. On y découvre des références à la littérature médiévale, la figure de l’homme sauvage et de l’amoureux désabusé, mêlées à différents langages de la culture populaire (graffitis, films, séries TV).

Le jeu a été présenté sous forme de performances avec Éric Giraudet et Tomavatars en janvier 2019 à la Fondation Ricard (Paris) et en février 2019 à La Criée centre d’art contemporain (Rennes). Il est en libre accès dans l’espace des Sources de La Criée et en téléchargement gratuit sur Mac et PC sur : la-criee.itch.io

Tes chansons

mardi 9 avril 2019

Imaginons un vélo. Un vélo qui circule dans la ville, qui s’arrête, se pose :
un point mouvant dans l’espace. Maintenant imaginons que ce vélo soit en fait une radio : une radio nomade, qui vient à la rencontre – qui déplace autant qu’elle se déplace : une métaphore. En grec ancien, métaphoron veut dire transport. Une image qui transporte, un véhicule imaginaire fait de mots et de mélodies. Imaginons une métaphore qui se promène, un vélo-radio
qui prendrait le temps de s’arrêter pour écouter, pour recueillir.
Il serait question de chansons, de ce qu’on se chantonne, des refrains
qu’on a dans la tête. Ce serait un vélo-radio pour glaner des mots,
des souvenirs, des témoignages sur les chansons qui nous habitent :
des impressions, des souvenirs, des fictions pourquoi pas. Des mots sur
ce que les chansons nous font, sur ce qu’elles activent, remuent, rappellent. Ce vélo est une radio est une chanson est une fiction. Il suffirait de laisser cette métaphore agir, infuser dans l’espace. Espace social, géographique, espace mémoriel et physique, espace interstitiel, où mots et mélodies s’entremêlent. À la rencontre de cette métaphore, qui s’arrêtera ici, ou là, au hasard des lieux et des individus. À côté de chez vous pourquoi pas ?
G. A.

Personne, pas même la pluie, n’a de si petites mains

mercredi 20 mars 2019

À l’inquiétude, à la démesure, aux replis qui nous traversent, à cet âge de la terre accéléré, précipité, la nouvelle exposition collective de La Criée centre d’art contemporain répond en proposant une pause, une suspension. Elle le fait avec la candeur oublieuse promise par le jour qui se lève.

Son titre, Personne, pas même la pluie, n’a de si petites mains, est le dernier vers d’un célèbre poème d’amour du poète et peintre américain e. e. cummings, écrit en 1931.

Rassemblant des œuvres qui se caractérisent par une attention à l’invisible, au fugace, Personne, pas même la pluie, n’a de si petites mains oppose à la fureur tapageuse de nos quotidiens la beauté fragile de ce qui pousse et bat lentement.

Comme le poète, qui floute les frontières entre l’humain et la nature en personnifiant la pluie, les œuvres de cette exposition se situent au point de jonction entre artefacts naturels et objets fabriqués, entre sensation et sentiment.

Comme le poète, qui prête des mains à la pluie et inversement, les œuvres rassemblées ici interrogent une distance – au temps, à l’espace, au présent – qui, se mesurant, se réduit ou du moins s’apprivoise.

Comme le poète, qui aime, l’exposition se veut le reflet d’une tendresse, sinon d’un éblouissement.

Et demain nous retournerons au feu.

La forme d’une vague à l’intérieur d’une vague

lundi 14 janvier 2019

Pour sa première exposition personnelle dans un centre d’art en France, l’artiste californien David Horvitz propose une variation et un échange autour de nos perceptions du temps et de l’espace.
Son travail prend forme dans des médias variés, que ceux-ci soient matériels (photographies, livres, performances, sculptures) ou immatériels (interventions sur le web, récits, rumeurs). Héritier des romantiques autant que des conceptuels, il pratique un art du jeu, de la surprise, du rhizome et de la circulation.

À La Criée, David Horvitz choisit un élément de la culture immatérielle bretonne comme matière première de l’œuvre centrale de l’exposition : Berceuse pour un paysage est une installation de quarante cloches tubulaires en laiton, suspendus à la charpente du bâtiment, qui composent les quarante notes de la mélodie traditionnelle Luskellerez Vor (Berceuse de la Mer). Les cloches sont activés à deux occasions par des musiciens professionnels, lors de performances. Le reste du temps, c’est à chaque visiteur de les mettre en musique et d’en proposer une interprétation, à son rythme autant qu’à sa mesure.

La place du·de la visiteur·se est centrale pour David Horvitz, qui se plaît à créer un rapport d’échange avec lui·elle et à l’inclure dans le processus de son œuvre. Ainsi, pour toi, nuage, pluie, rivière, source, mer, océan, lac, neige, rosée, glace, buée, onde, le·la spectateur·rice est invité·e à utiliser librement les tampons encreurs posés sur une table, à proximité d’un tas de feuilles, puis à repartir avec sa composition. De même avec Nostalgia (15 000 photographies numériques, supprimées à La Criée à Rennes, France, entre le 18 janvier et le 10 mars 2019), un diaporama de quinze-mille images issues des archives photographiques de l’artiste. Un programme informatique diffuse chacune d’elle puis la supprime définitivement : nous sommes les seuls à la voir à cet instant et les seuls à la voir disparaître.

Issu d’une pratique nomade, simple et quotidienne, l’art de David Horvitz est également un art du déplacement. Carte de Bretagne un mercredi est un bouquet composé des mêmes fleurs, provenant de différents lieux – électifs – de Bretagne, mais collectées le même jour. Les affiches de Propositions pour horloges sont dispersées dans la ville, s’offrant subrepticement au regard des passants. Temps et espace s’entrecroisent ainsi pour créer une géopoétique, où la subjectivité de l’artiste se mêle à nos imaginaires.

Il y a chez David Horvitz une joie et une simplicité à vivre et à œuvrer, à modeler des idées autant que des formes, à flouter les limites entre art et vie, temps et espace, qui relèvent de l’évidence. De l’échappée aussi.

Le Graal en Doom-like

jeudi 6 décembre 2018

Dans le prolongement de la résidence d’Éric Giraudet de Boudemange à l’ESPE de Rennes, La Criée a invité l’artiste à développer ses recherches sous la forme d’une création numérique, en collaboration avec le game designer Tomavatars. Ensemble ils ont imaginé le premier volet d’un jeu vidéo inspiré de l’univers de l’artiste. Intitulé Yvain !, ce jeu d’aventure est une libre interprétation du roman courtois Yvain, le chevalier au lion de Chrétien de Troyes. On y découvre des références à la littérature médiévale, la figure de l’homme sauvage et de l’amoureux désabusé, mêlées à différents langages de la culture populaire (graffitis, films, séries TV).

Après cette première étape de recherche et d’expérimentation, Éric Giraudet et Tomavatars poursuivent leur collaboration lors d’une résidence de création et de transmission au collège de la Binquenais à Rennes en décembre 2018 et février 2019. Les élèves sont associés à la production d’un second volet du jeu, prenant appui sur le roman inachevé Le Conte du Graal ou le Roman de Perceval écrit au XII ème siècle par Chrétien de Troyes. Les collégiens sont invités à puiser dans leurs références, langages et ressources pour créer le scénario, les décors et les personnages de ce nouveau chapitre.

Le Graal en Doom-like est un projet à la croisée des disciplines (littérature, histoire, technologie, mathématiques, arts plastiques, etc), des cultures (savante/ populaire), des mondes (réel/ virtuel) et des générations (amours courtois / 2.0).

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Les jeux vidéos Yvain! et Le Graal en Doom-like sont disponibles en téléchargement gratuit, sur PC et Mac, depuis : la-criee.itch.io

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Ce projet reçoit le soutien du Ministère de la Culture / Drac Bretagne, du département d’Ille-et-Vilaine et de Réseau Canopé.

A cris ouverts – Siham & Hafida

mercredi 12 septembre 2018

Dans le cadre de la 6e édition de la biennale des Ateliers de Rennes, intitulée A cris ouverts, La Criée présente l’exposition Siham & Hafida de Meriem Bennani (du 29 septembre au 2 décembre 2018)

Depuis New York, où elle vit depuis plusieurs années, Meriem Bennani remet en scène les images et clichés véhiculés sur la culture de son pays d’origine, le Maroc, s’intéressant principalement à la place des femmes et au détournement qu’elles opèrent des coutumes musicales ou vestimentaires. Célèbres au Maroc, Siham et Hafida ne s’étaient jamais rencontrées avant que Meriem Bennani ne décide d’en faire les deux protagonistes de son film (2017). Hafida, la plus âgée, est une chickha consacrée, une chanteuse populaire s’inscrivant dans la tradition orale de l’Aïta. Ce style musical aux paroles irrévérencieuses à l’égard de la société coloniale établie au Maroc à la fin du 19e siècle accompagnait habituellement la tenue d’événements importants et constituait un appel à l’émancipation. Aujourd’hui, cette tradition perdure mais à travers de nouvelles figures, comme la jeune Siham, dont les performances sont largement informées par Internet et relayées sur les réseaux sociaux. À la manière d’un docu-fiction, Meriem Bennani filme Siham et Hafida dans leurs singularités et divergences, interrogeant à leurs côtés, la mutation des traditions locales et de leurs modes de transmission à l’aune de la mondialisation. Dans l’espace de la Criée, le film éclate en une multitude de projections au sein desquelles la narration se diffracte et s’amuse parfois de l’apparition d’effets d’animation ; ici un crabe, là un papillon qui viennent chatouiller les convictions des deux protagonistes.

Découvrez la programmation et les autres lieux de la biennale A cris ouverts des Ateliers de Rennes.

 

 

 

L’Université Flottante

lundi 9 juillet 2018

Dans le cadre de ses recherches sur les processus de création et de transmission, La Criée centre d’art contemporain s’associe au projet de L’Université Flottante, initiée par l’artiste, comédien et metteur en scène Simon Gauchet, et suit les étapes de son premier workshop.

Qu’est ce que l’Université Flottante ?

« L’Université Flottante fait école par la tentative même de construire une école. Elle est à la fois le processus, l’expérience et l’objectif. Véhicule d’exploration d’un territoire, elle fait naître des enseignements de son itinérance et de la traversée d’un paysage.
En prolongeant les rives là où la terre s’arrête, elle devient un lieu imaginaire et hétérotopique où des savoirs réels et imaginaires naissent par l’expérience. Une nouvelle université est en train de naître dans le paysage rennais, elle est le lien et le trait d’union entre tous les lieux d’apprentissage. » Simon Gauchet, l’École Parallèle Imaginaire.

Initiée par l’École Parallèle Imaginaire, dans la continuité de l’expérience du Radeau utopique et déployée dans le cadre de l’année de la Vilaine avec la coopérative CUESTA, cette université se lance en plusieurs étapes et plusieurs formes :

Un premier temps se déploie à l’été 2018, sous la forme d’un workshop interdisciplinaire de deux semaines, où l’Université Flottante se formule par l’exploration du territoire par une dizaine d’étudiants de tous bords épaulés d’une dizaine de « maîtres ignorants », référence directe à l’ouvrage philosophique de Jacques Rancière qui, tout en en ravivant la mémoire d’un personnage singulier de l’histoire de l’éducation – Joseph Jacottot –, pose la question politique fondamentale de l’égalité dans les conditions d’accès au savoir et postule que le maître doit être ignorant pour que l’élève explique lui-même.

Cette première expérience permettra de préfigurer avec la communauté étudiante le projet d’Université Flottante qui sera développé courant 2019, pour partie en partenariat avec la Criée centre d’art contemporain.

Une restitution du workshop se déroulera les 14-15 juillet 2018 le long de la Vilaine jusqu’à Laillé lors de l’évènement Traversée Embarquée, initié par la coopérative CUESTA.