Archive de mars 2019

Le bouquet de fleurs dans l’histoire de l’art

vendredi 8 mars 2019

Carte de Bretagne, un mercredi est une Å“uvre éphémère de David Horvitz, qui renvoie à l’histoire de l’art, et plus particulièrement à la nature morte.

Dans son Å“uvre Carte de Bretagne un mercredi, David Horvitz nous donne à observer un bouquet de fleurs qui se fane sur la durée de l’exposition. Celui-ci est une représentation poétique du territoire breton qu’il a traversé le temps d’une journée, un mercredi. Ce bouquet est à la fois une carte subjective d’un territoire et une représentation temporelle, éphémère qui souligne l’impermanence de toutes choses.

Le thème du bouquet de fleurs est un sujet récurrent dans l’histoire de l’art, notamment présent dans l’exercice de la nature morte en peinture. Ce genre apparaît dès l’Antiquité et revient au tournant du XVIIe siècle chez les peintres hollandais. Le bouquet de fleurs est appréhendé comme vanité, une représentation allégorique du temps qui passe, chargé d’un sens à haute valeur morale. Par la suite, la nature morte s’émancipe de ce type de représentation. Pour les peintres modernes, le bouquet de fleurs est l’occasion de s’exercer à la lumière et à la couleur, tout en pratiquant la matière (comme par exemple Van Gogh ou Monet). Pour Warhol, le bouquet apparaît en tant que pur objet de consommation, imprimé en série, au même plan que les portraits de Marilyn Monroe.

 

 

D’autres artistes contemporains ont également associé la représentation du bouquet de fleurs à l’éphémère. Par exemple, la sculpture Iced Flowers de l’artiste Azuma Makoto est un bloc de glace emprisonnant des fleurs exotiques qui fond progressivement. Autre exemple, Rage, the Flower Thrower de l’artiste Banksy est une peinture réalisée au pochoir sur un mur de Jérusalem qui représente une immense silhouette prête à jeter un bouquet de fleurs, faisant ici office de message de paix.

 

 

Jan Davidz de Heem, Vase de fleurs, 1645, National Gallery of Art, Washington
Abraham Mignon, Fleurs dans une carafe de cristal, 1683-1695, Louvre, Paris
Vincent Van Gogh, Les Tournesols, 1889, Musée Van Gogh, Amsterdam
Claude Monet, Chrysanthèmes, 1878, Musée d’Orsay, Paris
Andy Warhol, Flowers, 1964, MoMA, New York
Banksy, Rage, the Flower Thrower, 2005, Jérusalem, Israël
Azuma Makoto, Iced Flowers, 2015, Saitama, Japon

Histoire de la Carte de Bretagne un mercredi

vendredi 8 mars 2019

David Horvitz, Carte de Bretagne, un mercredi, 2019

 

Carte de Bretagne, un mercredi

Carte de  Bretagne, un mercredi est un bouquet de treize roses, contenues dans un vase, portant l’inscription WED. Telle une vanité, les fleurs fraîches se fanent progressivement au fil de temps et l’eau contenue dans le vase s’évapore.

Cette Å“uvre est issue d’un processus qui a conduit l’artiste sur les routes de Bretagne. David Horvitz a en effet éprouvé le territoire, en achetant une rose auprès de treize fleuristes dans les quatre départements de Bretagne.

Voici les lieux de la tournée, le mercredi 16 janvier 2019, avec les heures d’achat :

Rennes 8h54
Plélan le grand 9h30
Josselin 10h22
Languidic 10h58
Lorient 11h22
Quimperlé 12h00
Quimper 14h30
Plougastel daoulas 15h00
Landivisiau 15h57
Morlaix 16h17
Ploumagoar 18h09
Lamballe 18h20
Broons 18h35

 

Cette Å“uvre fait partie d’une série débutée en 2014. L’artiste a en effet réalisé plusieurs « cartes » de territoire, avec différentes fleurs, comme par exemple Carte de Paris, un mercredi. Pour contenir ces fleurs, il a fait réaliser des vases en verre soufflé. Chaque vase porte la mention des jours de la semaine (WED – correpondant à Wednesday – mercredi en anglais).

La carte d’un territoire est toujours une représentation abstraite. David Horvitz choisit d’en proposer une autre forme, correspondant à une tournée réalisée le temps d’une journée. Ses vases en verre soufflé, font écho à ceux réalisés à partir de morceaux de verre collectés sur les plages, présentés à La Criée lors de l’exposition collective Alors que j’écoutais moi aussi (vol.2) en 2017. Ramenant le verre à sa forme et à sa fonction originale, Horvitz a créé des objets ordinaires qui portent la marque du processus qu’ils ont subi. Ceux-ci peuvent se briser à tout moment en raison de leur tension inhérente.

 

 

 

David Horvitz, A map of Paris from a Wedsnesday, 2018. Hand blown glass, roses; 30 cm x 16.5 cm.

David Horvitz, A map of Paris from a Thursday, 2018. Hand blown glass, roses; 20.8 cm x 14 cm.

Les formes de l’eau par les enfants de l’accueil de loisirs Louise Michel

vendredi 8 mars 2019

Autour des formes de l’eau en lien avec l’exposition de David Horvitz, les enfants de l’accueil de loisirs du groupe scolaire Louise Michel, accompagnés de leurs animatrices et animateurs, ont mené toute une série d’expérimentations plastiques :

La forme des vagues, l’épaisseur de l’océan, la forme des fond marins en dessin, tampons et installation :

La forme d’un nuage et celle de la pluie :

Fabriquer une vague à l’intérieur d’une bouteille, fabriquer une glace ou une plage :

Ils ont également donné formes aux sons de la pluie, à ceux des vagues et de la mer en fabricant des bâtons de pluie et en travaillant sur les bruits du papier froissé, sur le bruit du souffle ou des chuchotis…

 

Bravo à toutes et tous pour cet océan d’idées !

 

La poésie de l’horloge

vendredi 8 mars 2019
En résonance avec les poèmes visuels Propositions pour horloges de David Horvitz, nous vous invitons à découvrir et redécouvrir le poème L’horloge de Charles Baudelaire, extrait des Fleurs du mal. Ce poème de 6 quatrains, totalise 24 vers, allusion aux 24 heures de la journée.

L’horloge

Charles Baudelaire (1821 – 1867)

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit :  Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !  »

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

Les formes des vagues de l’artiste japonnais Mori YuÌ„zan, (…-1917)

mercredi 6 mars 2019

Le travail pictural de l’artiste japonnais Mori Yuzan, ayant vécu au début du 20e siècle, fait écho au titre de l’exposition La Forme d’une vague à l’intérieur d’une vague de David Horvitz. Cet auteur d’estampes et de dessins a réalisé de nombreuses Å“uvres d’inspiration « Nihonga » (qui signifie peinture japonaise) un courant datant de l’ère Meiji. Ces Å“uvres monochromes sont ici réalisées à l’encre noire avec des pinceaux sur du papier washi.

Dans l’art japonais, la représentation de l’eau peut aller de la rivière tranquille aux vagues déchaînées. Les estampes restituent les multiples facettes de l’eau, source d’inspiration infinie pour la création de motifs décoratifs. Les Å“uvres de Mori Yuzan sont de celles-ci : tourbillons, vagues, ondulations prennent dans ses carnets des formes destinées à orner des armes, des céramiques, des ouvrages imprimés ou des objets de culte.

L’ouvrage Hamonshu  présente en trois volumes les dessins et peintures de vagues de Mori Yuzan. Ces recueils sont consultables et téléchargeables gratuitement sur le site Internet Archive qui propose régulièrement de découvrir le patrimoine artistique en mettant à disposition des carnets, notes ou Å“uvres anciennes.

Hamonshu, volume 1

Hamonshu, volume 2

Hamonshu, volume 3

 

 

 

 

 

dossier pédagogique « A pieds d’œuvres » #1 : de La Criée au musée

mardi 5 mars 2019
Georges Lacombe (1868-1916) Marine bleue, effet de vagues, vers 1893, peinture à l’Å“uf sur toile, 49,5 x 65,5 cm, Rennes, musée des beaux-arts

À PIEDS D’Å’UVRES #1 (téléchargeable sous ce lien) est un dossier pédagogique conçu autour d’une exposition à La Criée centre d’art contemporain en lien avec les Å“uvres de la collection permanente du musée des beaux-arts de Rennes. Ce dossier vous invite à prolonger votre visite, de La Criée au musée.

Pour ce premier volet, le choix s’est porté sur l’exposition La forme d’une vague à l’intérieur d’une vague de David Horvitz et cinq Å“uvres au musée. L’entrée proposée est celle du déplacement.

Autour de la vague, du paysage breton, du patrimoine immatériel breton ou encore du choix des matériaux se tissent des rebonds, des regards, des correspondances d’une Å“uvre et d’une époque à une autre.

Ce dossier pédagogique a été rédigé conjointement par Fabrice Anzemberg, professeur d’arts plastiques et Yannick Louis, professeur d’histoire, conseillers relais de la DAAC pour le musée des beaux-arts et La Criée centre d’art contemporain.

 

 

 

 

 

 

 

 

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