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Les Magic Day avec Simon Lepuissant

lundi 24 juillet 2023

À l’occasion de l’exposition Art is Magic, le graphiste Simon Lepuissant mène plusieurs ateliers de création d’affiches autour de l’installation Warning Graphic Content de Jeremy Deller exposée à La Criée. Ces « Magic Day  » se déroulent à l’édulab Pasteur avec :

  • La Marmite à projets de l’association PRISME
  • La prépa avenir jeunes de l’association PRISME
  • Le foyer de la Thébaudais
  • L’accueil de loisirs Loisirs Pluriel
  • Des familles et visiteur·euses
  • L’ADAPT Ouest

Le Magic Day commence par une visite à La Criée. Après déambulation dans l’exposition, les participants et participantes sont invité·es à créer des slogans à partir de certaines affiches de Jeremy Deller qui sont complétés selon l’ inspiration du moment : »More poetry is needed » devient « More equality is needed » ou « I Miss The world of Twist » se transforme en « I miss les vacances ».

La réflexion autour des slogans touche à des thèmes qui résonnent avec les sujets traités par l’artiste :

  • L’écologie
  • Les animaux
  • La politique
  • Les liens sociaux
  • L’actualité

La deuxième partie du Magic Day se déroule à l’édulab Pasteur, avec l’accompagnement du graphiste Simon Lepuissant. Les participant·es créent une image dont on fait un « master »,  qui permet un nombre important de reproductions. Chaque passage des feuilles à imprimer dans la machine permet l’application d’une couleur. Les couleurs sont plus intenses que lors d’une impression classique, rendant la risographie particulièrement adaptée à la création d’affiches.

Répartis en groupe et à raison d’une couleur par personne, les participant·es coopèrent afin de s’accorder sur les choix de création de leur future affiche. Avec des feutres, craies grasses, encre de chine, papiers découpés, les groupes s’exercent et s’appliquent afin que les éléments de couleurs différentes se superposent au mieux. Pour celleux pour qui la création est une première découverte, Simon Lepuissant a construit une mallette contenant des images imprimées, dont les participant·es se saisissent après avoir lancé un dé.

Les affiches sont imprimées mais les ateliers ne sont pas encore achevés, il faut emballer les différents travaux. Pour ce faire, Simon Lepuissant a également monté un petit atelier de sérigraphie qui permet d’initier les participant·es à une autre technique d’impression. Chacun prends un rôle dans le processus, qui nécessite concentration et rapidité. Enfin, chacun repart avec un exemplaire de chaque affiche.

What a Magic Day !

 

Les Magic Walk

lundi 24 juillet 2023

À l’occasion de l’exposition Art is Magic, l’édulab Pasteur s’associe à La Criée afin de proposer des Magic Walk, ateliers de broderie numérique autour de l’installation Warning Graphic Content de Jeremy Deller exposée à La Criée. Les ateliers se déroulent dans les locaux de l’édulab Pasteur. 

Les groupes qui ont -ou vont- s’initier à la broderie numérique :

  • L’aide sociale à l’enfance (ASE) du département d’Ille-et-Vilaine
  • L’association Partoutartiste
  • L’accueil de loisirs de Thorigné Fouillard

Le parcours des Magic Walk commence par l’atelier de broderie numérique. La broderie numérique est un procédé qui permet de broder automatiquement, après réglages, un tissu avec le motif choisi.

Dans le cadre des Magic Walk, les participants brodent des mots sur des t-shirts. Ils choisissent ce qu’ils souhaitent broder : ceux qui n’arrivent pas à se décider peuvent trouver de l’inspiration dans des slogans proposés par l’édulab. Les participants décident également de la couleur dans laquelle ils souhaitent broder leur vêtement et du type et de la taille de la typographie. Avant que la machine ne soit prête à broder, il faut :

  • Remplir une cannette et installer correctement la bobine de fil
  • Placer une toile stabilisatrice sur l’intérieur du vêtement
  • Insérer le t-shirt dans le cadre adapté puis dans la machine

Selon la taille d’écriture et le nombre de lettres à inscrire, la machine prends plus ou moins de temps à broder. Le temps que le résultat soit visible, certains dessinent des affiches ou observent la machine travailler.

Une fois le t-shirt brodé, les participants défilent vêtus de leurs productions jusqu’à La Criée pour visiter, accompagnés de médiatrices culturelles, l’installation Warning Graphic Content de Jeremy Deller. Les inscriptions sur les vêtements des visiteurs font écho aux slogans des affiches de Jeremy Deller et créent un lien avec les Å“uvres.

Les affiches des MAGIC DAY !

lundi 24 juillet 2023

Retrouvez ici les affiches imprimées en risographie à l’édulab Pasteur lors des Magic Days avec le graphiste Simon Lepuissant ! Elles ont été réalisé en binôme à l’aide d’un jeu pensé par Simon Lepuissant. Ces ateliers font échos à l’exposition Art is Magic de Jeremy Deller présentée à La Criée centre d’art contemporain jusqu’au 17 septembre 2023.

Les visites de l’installation Warning Graphic Content

mercredi 19 juillet 2023

Des outils sont mis à disposition des publics pour découvrir l’exposition Art is Magic de Jeremy Deller :

Le jeu de cartes « Warning Gaming Content »

Pour télécharger le jeu, cliquer sur ce lien : Warning Gaming Content autour de l’exposition de JeremyDeller

Régulièrement, après avoir effectué un tour en autonomie dans l’exposition, les visiteurs reçoivent des cartes à jouer, sur lesquelles figurent des questions à propos de l’exposition au recto, et les réponses au verso. Elles permettent d’entrer dans l’exposition de manière ludique, le visiteur devant chercher dans l’espace les Å“uvres dont il est question. Ce jeu de cartes est également disponible en dehors des temps de visites de groupes, il suffit d’en faire la demande auprès des agentes d’accueil. Les cartes destinées aux enfants sont signalées par un smiley jaune, mais il en existe aussi d’autres, plus complexes, à destination des adultes.

Les « Starter » de slogans

Une fois familiarisés avec différentes Å“uvres de l’exposition, les visiteurs sont parfois amenés à créer des slogans. Des affiches reprenant des slogans de Jeremy Deller sous la forme de phrases à trous sont à disposition des visiteurs afin qu’ils les complètent avec leurs propres idées. Ainsi, « Do not eat octopus » devient « Do not eat animals » ou, de manière plus étonnante en ce qui concerne les publics scolaires, « Do not eat candies » !

Le « who’s who » des affiches

Le « who’s who » demande aux jeunes publics de trouver des éléments spécifiques dans les affiches présentées.

En anglais ou en français, les visiteurs cherchent :

  • « un élément préhistorique »
  • « des paroles de chansons »
  • « a print with a quote »

Un jeu de piste qui permet une visite active.

parcours ART IS MAGIC !

mercredi 19 juillet 2023

Art is Magic est l’exposition rétrospective de l’artiste britannique Jeremy Deller, présentée à La Criée, au musée des beaux arts et au FRAC durant l’été 2023. Le temps d’une journée, les personnes de l’association ANVOL, accompagnées d’un traducteur en LSF, des médiatrices du FRAC et de La Criée ont réalisé un parcours et ont expérimenté la création d’affiche en risographie avec l’artiste Line Simon à l’édulab Pasteur.

Le matin visite à La Criée, découverte de Warning Graphic Content !

Échanges animés autour des affiches de Jeremy Deller, autour du Brexit, de Stonehenge et de son équivalent breton Carnac, échange autour de l’importance du vote, questionnement autour de la présence des animaux dans les affiches de l’artiste, les rapaces, les chauves souris, les poulpes, le pangolin, écriture de slogan « I miss the Queen! »

Atelier de création d’affiche à l’édulab Pasteur avec Line Simon 

Création graphique, découverte du duplicopieur, superposition des couleurs, collages libres

Visite du FRAC Bretagne

Découverte du film English Magic faisant échos aux thématiques soulevées le matin à La Criée, découvertes des objets insolites de la collection Folk Archives comme les œufs peints et mise en abyme du concours de grimaces présenté dans la grande galerie !

 

Échos d’expo avec Line Simon

mercredi 19 juillet 2023

À l’occasion de l’exposition Art is Magic, et dans le cadre d’Échos d’expo, projet de découverte des expositions et création d’objets de médiation par les élèves pour les élèves, l’artiste Line Simon mène plusieurs ateliers de création d’affiches autour de l’installation Warning Graphic Content de Jeremy Deller. Ces ateliers se déroulent à l’édulab Pasteur.

Les groupes qui ont -ou vont- s’initier à la création d’affiches en risographie :

  • les CM2 de l’école Jean Rostand à Rennes
  • les 6ème du collège Échange à Rennes
  • les CAP1 du lycée pro Bel Air de Tinténiac
  • les 4e à projet professionnel du lycée agricole Saint-Exupéry de Rennes
  • un groupe de personnes sourdes ou malentendantes de l’association Añvol

Le parcours Échos d’expo commence par la visite de l’installation Warning Graphic Content à La Criée. Les participants déambulent librement dans l’espace, découvrent le travail de l’artiste et expérimentent la création de slogans à partir d’une sélection d’affiches. Certaines formules de Jeremy Deller sont retravaillées : « I love Patrick Caulfield » se transformant en « I love my family », ou « Save the Hen Harrier » devenant « Save the world ». Ce moment offre un échange privilégié entre les enfants et avec les médiatrices. Y sont abordés les thèmes dont les enfants ont à cÅ“ur de parler, en résonance avec les sujets présents dans les affiches de Jeremy Deller : l’environnement, la protection des animaux, les rapports entre les hommes, la musique. Le jeu, le sport et la nourriture, sont aussi évoqués à travers leurs propres références.

Les groupes réalisent ensuite deux affiches au cours de l’atelier avec Line Simon à l’edulab, l’une constituée de quatre slogans élus lors de la visite, l’autre illustre ces slogans.

La risographie, à mi-chemin entre l’impression numérique et la sérigraphie, tire ses origines au Japon, au milieu du siècle dernier. Après édition d’un « master » en papier de riz, chaque passage des feuilles à imprimer dans la machine permet l’application d’une couleur. Celle-ci est beaucoup plus intense que les couleurs obtenues à l’aide d’une imprimante classique. Le produit fini naît d’un jeu de superposition des couleurs. Ces éléments, associés au fait que le risographe permet une grande quantité de reproductions, en font l’outil parfait pour la création d’affiches

En quatre groupes et dans une logique de coopération afin de s’accorder sur les choix graphiques, les enfants s’expriment avec plusieurs techniques : craie grasse, encre de chine, papiers découpés, avant impression finale avec le duplicopieur Riso. Ces ateliers sont l’occasion pour les enfants d’envisager le travail de Jeremy Deller par la pratique, et se concluent par une présentation du résultat du travail commun des classes sur les affiches. Chacun repart ensuite avec ses deux exemplaires !

 

Jérôme Bosch

mercredi 28 juin 2023

Jardin des délices, Jérôme Bosch, 1490-1510, Huile sur bois (chêne), triptyque, 220 x 386 cm, Musée du Prado, Madrid.

 

Jérôme Bosch (1450-1516) :

Dans une interview qu’il donne avec Cheerio*, Jemery Deller affirme que l’une des Å“uvres qu’il admire le plus est le célèbre tableau Jardin des délices (1490-1510) de Jérôme Bosch. L’Å“uvre aux dimensions extraordinaires (2.2m x 3.89m) est composée d’une multitude de personnages tout droit sortie de l’imagination de Jérôme Bosch. Il est selon Jeremy Deller celui qui « a inventé l’infographie et les images de synthèse »*.

 

Le péché comme source d’inspiration

Jérôme Bosch (1450-1516), de son vrai nom Hieronymus Van Aeken est un peintre néerlandais du XVe siècle. Il emprunte son nom d’artiste à sa ville natale ‘s-Hertogen-bosch. Il nait en 1450 au sein d’une famille d’artistes, son grand père étant le célèbre peintre Jan van Aken.

Le contexte religieux de la seconde moitié du XVe siècle en Europe du Nord est assez particulier. L’Église catholique condamne plus sévèrement le mysticisme : présumés druides et enchanteurs sont condamnés au bucher. À cette époque, la piété devient également plus personnelle, la vie du Christ est érigée comme modèle à suivre. Tout croyant est maitre de son destin et responsable de ses propres actions. Ces dernières le mèneront vers le salut ou la damnation.

Jardin des délices, détails, Jérôme Bosch, 1490-1510, Huile sur bois (chêne), triptyque, 220 x 386 cm, Musée du Prado, Madrid.

Jérôme Bosch, « le faiseur de diables »

Jérôme Bosch comme beaucoup de ses contemporains est un artiste chrétien. En 1486, il devient membre attitré de la confrérie Notre-Dame qui est vouée au culte de Marie. Dans ses toiles il évoque les Hommes qui commettent des péchés. Pour ces derniers il n’existe qu’une seule fin : l’Enfer. Les démons qu’il peint apparaissent sous formes de figures diverses plus ou moins monstrueuses. Êtres humains, animaux, végétaux et éléments mécaniques se mélangent pour former des créatures hybrides. On trouve dans ses Å“uvres de nombreuses références à l’alchimie et à la sorcellerie (carte de taro). Ses compositions fourmillent de créatures fantastiques subissant les châtiments de l’Enfer. Celui qui tantôt imagina ces petites créatures effrayantes, sera surnommé « le faiseur de diables ».

Jardin des délices, détails, Jérôme Bosch, 1490-1510, Huile sur bois (chêne), triptyque, 220 x 386 cm, Musée du Prado, Madrid.

 

Le Jardin des délices (1490-1510)

Le Jardin des délices est surement l’Å“uvre la plus remarquable de Jérôme Bosch. Le tableau est une commande du compte Henri de Nassau-Breda. Il s’agit d’un triptyque avec, sur le panneau de gauche une représentation du jardin d’Éden, au centre, entourés par la végétation, des personnages aux activités réprimées par la morale et à droite les âmes des damnés subissant les supplices de l’Enfer. Le niveau de détail des personnages fait de cette Å“uvre une Å“uvre remarquable.

Jardin des délices,  Jérôme Bosch, 1490-1510, Huile sur bois (chêne), triptyque, 220 x 386 cm, Musée du Prado, Madrid.

Jérôme Bosch grande influence des peintres surréalistes

Pendant plus de quatre siècles, les Å“uvres de Jérôme Bosch seront plus ou moins oubliées. À leur redécouverte au XXe siècle, elles deviennent une source d’inspiration pour les peintres surréalistes à l’instar de Max Ernst ou encore de Salvador Dali.

 

Anecdote musicale : La pochette de l’album Deep Purple (1969) du groupe éponyme représente une partie du panneau de droite du triptyque Jardin des délices.

 

 

Sources :

*entretien avec Cheerio, in Art is magic Éd. Frac Bretagne, La Criée centre d’art contemporain, Musée des beaux-arts, Rennes, p.220 et l’autre p.221

Vous pouvez explorer plus en détail le tableau Jardin des délices sur le site : Jheronimus Bosch – The Garden of Earthly Delights (ntr.nl)

William Morris

mercredi 28 juin 2023

Jeremy Deller, Profile of William Morris detected on a standing stone at Avebury, Wiltshire, 2013, © Jeremy Deller – Courtesy de l’artiste ; The Modern Institute / Toby Webster LTD, Glasgow ; Art : Concept, Paris

William Morris est un artiste très admiré par Jeremy Deller. En 2013, il lui consacre un des murs du pavillon britannique lors de la Biennale de Venise avec la fresque We Sit Starving Amidst Our Gold, peinte par Stuart Sam Hughes.

William Morris (1834-1896) est un dessinateur, architecte, imprimeur, écrivain, conférencier et designer textile britannique. Il est passionné de littérature médiévale et d’architecture gothique. Il est fortement engagé contre l’Empire britannique, le capitalisme et l’industrialisation.

William Morris photographié à l’âge de 53 ans.

Le mouvement Arts and Crafts

William Morris est le représentant du mouvement Arts and Crafts, que l’on peut traduire par arts et artisanats. Le terme Arts and Crafts apparait en 1887 lors de l’inauguration de la Arts and Crafts Exhibition Society à Londres. Cependant, le mouvement nait quelques années plus tôt d’un constat simple : les pièces décoratives présentées lors de la grande exposition de 1851 à Londres sont de piètre qualité. La production de masse, qui se développe depuis la révolution industrielle, en est la coupable toute désignée. William Morris, fortement influencé par les écrits du philosophe John Ruskin, fonde en 1861 Morris & Co, une entreprise de production de mobilier, textile, verrerie et papiers peints. Il est par la suite rejoint par Edward Burne-Jones, Dante Gabriel Rossetti, et d’autres artistes préraphaélites. Se développent dans les années qui suivent des guildes Arts and Crafts qui fixent des normes de qualité et de prix.

L’Adoration des Mages, Edward Burne-Jones, William Morris, John Henry Dearle, 1904, tapisserie haute lisse, laine et soie sur trame en coton, 258,0 x 377,5 cm.

Pour pallier la baisse de qualité, il faut remettre l’artisanat sur le devant de la scène en confectionnant des objets usuels tels que la vaisselle, les meubles, les tapis ou les luminaires. Ces artéfacts sont produits en petite séries et fabriqués avec des matériaux nobles tels que le bois massif, le verre, l’acier, l’émail ou encore le fer forgé. Il s’agit aussi de démocratiser le beau en concevant des pièces esthétiques et accessibles.

Les trois grands principes du mouvement Arts and Crafts sont érigés :

  1. Un artisan ne s’épanouit que s’il s’implique dans chaque étape de la réalisation de son produit.
  2. Être heureux au travail est indispensable pour créer une belle pièce.
  3. L’art doit être partout, surtout dans les objets du quotidien.

Les artistes du mouvement s’inspirent de la nature et notamment de la botanique. Ils sont aussi influencés par les Å“uvres d’art médiévales et gothiques. Le mouvement Arts and Crafts est en quelque sorte les prémisses de l’Art Nouveau français qui se développe dans les années 1880.

Peacock and Dragon, William Morris, 1878, tenture : tissage de laine, armure sergé (chaîne en laine retors, vert ; trames en laine, bleu foncé et bleu clair, et trames lattées, ocre, orange, vert, brun et bleu) ; motif reproduit 4 fois dans la largeur, alternativement inversé, 290,0 x 168,0 cm, Musée des Arts Décoratifs de Paris.

 

La Red House

En 1959, l’architecte Philipp Webb, construit la Red House, fameuse maison du couple Morris. Il fait appel à ses amis du mouvement préraphaéliques ainsi qu’à d’autres artisans pour en décorer l’intérieur (peintures, broderies, menuiseries, vitraux, carrelages).

La Red House, célèbre maison du couple Morris située à Bexleyheath, au sud-est de Londres.

 

Les autres artistes

Charles Robert Ashbee (1863-1942) : Charles Robert Ashbee (1863–1942) fonde la Guild of Handicraft en 1888. Il se spécialise plus particulièrement dans les arts du métal, confectionnant de nombreux bijoux et objets de décoration.

Small pan with spoon,  Charles Robert Ashbee, Guild of Handicraft Ltd., London, c. 1902, argent, Bröhan Museum, Berlin.

Gustav Stickley (1858-1942) est un concepteur et fabricant de meubles américains. Il découvre très tôt le monde de l’artisanat, ses parents étant eux-mêmes fabricants et vendeurs de mobilier. Il découvre le mouvement Arts and Crafts à la fin des années 1890 et fait le choix d’abandonner la production en série. Il imagine et créé un mobilier typiquement américain qui reste accessible au plus grand nombre.

Leather-top hexagonal library table, Gustave Stickley, chêne, laiton, cuire, 75,6 × 121,9 × 139,7 cm, 1903.

Charles Rennie Mackintosh (1868-1928) est un architecte, décorateur, designer et aquarelliste écossais. Avec sa femme, Margaret Macdonald Mackintosh, ils vont imaginer et concevoir des objets très raffiné, s’inspirant de la botanique et des motifs végétaux.

Spurge, Withyham, Charles & Margaret Mackintosh. June 1909.

 

William Morris et Andy Warhol

En 2014, Jeremy Deller présente Love Is Enough au Modern Art Oxford, une exposition dans laquelle il fait des rapprochements entre le travail de William Morris et celui d’Andy Warhol. Tous deux sont connus pour leurs techniques d’impression en série, leur production d’estampes et de gravures. Ils travaillent également régulièrement en collaboration avec d’autres artistes. Ce sont deux artistes engagés. Dans ses écrits, Morris critique l’industrialisation des productions artistiques du XIXe siècle. Warhol, quant à lui, parodie la société de consommation du XXe siècle dans ses images. En 1884, William Morris rédige un pamphlet intitulé « A Factory as It Might Be ». Son titre n’est pas sans rappeler la fameuse Factory (studio artistique) de Warhol à Manhattan.

Vue de l’installation Love is Enough: William Morris & Andy Warhol, Modern Art Oxford Image : Andy Keate © 2022 The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / Licensed by DACS, London.

Sur cette tapisserie confectionnée par Morris on retrouve la célèbre Marylin de Warhol, à sa droite on peut voir une photo dédicacée de Shirley Temple (actrice, chanteuse, danseuse et diplomate américaine).

 

 

William Blake

mercredi 28 juin 2023

La Maison des Morts, William Blake, 1795-1805, impression sur papier encre et aquarelle, 48,5 × 61,0 cm, Tate Collection.

William Blake (1757-1827) :

En 1993, Jeremy Deller réalise son film Jerusalem, titre qu’il emprunte au fameux poème de William Blake paru en 1804. Les deux artistes, bien que nés à des époques différentes, partagent cette même idée selon laquelle l’art serait un moyen de lutter contre les injustices sociales.

 

Les livres enluminés

William Blake (1757-1827) est un peintre, graveur et poète préromantique anglais. En 1789, il met au point une technique d’eau-forte en relief qui lui permet d’illustrer ses poèmes. De son vivant, William Blake n’est pas un artiste très connu, il gagne sa vie en étant graveur d’interprétation. À partir de 1789, il entame l’écriture de longs poèmes « enluminés » : Les Chants d’Innocence, destinés aux enfants, puis Les Chants d’Expérience en 1793. Il va au cours de sa carrière se créer un répertoire personnel rassemblant des personnages qui lui apparaissent lors de visions. Ses productions sont très modernes bien qu’il puise son inspiration dans des Å“uvres de l’époque médiévale (manuscrits, sculptures gothiques).

William Blake est un artiste engagé qui soutient la Révolution française et condamne la tyrannie sociale et politique qui règne dans l’Angleterre préindustrielle. Ce sont des thématiques qu’il aborde dans son travail.

Songs of Innocence, William Blake, 1789, copie F de la gravure 2.   © Yale Center for British Art, Paul Mellon Collection. Songs of Experience, William Blake, 1794, copie F de la gravure 33. © Yale Center for British Art, Paul Mellon Collection.

Les livres prophétiques

À partir de 1789, William Blake entreprend la rédaction de recueils « prophétiques ». Parmi eux : Le Livre de Thel (1789), Le Mariage du Ciel et de l’Enfer (1790), Les Visions des Filles d’Albion (1793). Il s’inspire de la religion chrétienne pour montrer que la révolution et la poésie ont, de tous temps, été les meilleures armes contre le despotisme.

The Marriage of Heaven and Hell, William Blake, 1790-1793, copie D, collection Library of Congress, Washington.

Les grandes estampes

Des Å“uvres qu’il a produites, sa série des douze grandes estampes est surement l’une des plus connues. En 1795, il décide de repenser la fresque traditionnelle en inventant la « fresque portative ». Cette technique permet d’obtenir jusqu’à trois impressions de la même peinture.

Parmi ces douze estampes en couleurs, on peut retrouver : Pity (1795), Newton (1795), The House of Death (1795).

Newton, William Blake, 1795-1805, impression sur papier encre et aquarelle, 46,0 × 60,0 cm, Tate Collection. Pity, William Blake, 1795, impression sur papier encre et aquarelle, 42,5 × 53,9 cm, Tate Collection.

Anecdote musicale : Le nom du groupe des Doors est inspiré du livre d’Aldous Huxley The Doors of Perception (1954), titre lui-même inspiré d’un vers du recueil de poèmes Le Mariage du Ciel et de l’Enfer (1790) de William Blake : “If the doors of perception were cleansed every thing would appear to man as it is, Infinite. ». Comprenez : « Si les portes de la perception étaient purifiées, toute chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est : infinie. »

Abécédaire

mercredi 14 juin 2023

 

A cid House Music : Genre musical dérivé de la house, ayant émergé aux alentours des années 1980 à Chicago, aux États-Unis. Ce courant avant-gardiste et électronique se caractérise par des sonorités aiguës et stridentes. L’Acid House se développe particulièrement en Grande Bretagne.

A ffiche : feuille imprimée qui contient des informations et/ou des images pour les publics et qui peut être visible dans des espaces dédiés et dans la rue (ex. : affiche publicitaire). Elle est aussi beaucoup utilisée par les artistes aujourd’hui pour créer des Å“uvres. L’installation Warning Graphic Content réunit plus d’une centaine de pièces créées par l’artiste entre 1993 et 2023 dont la majorité sont des affiches.

B rass band : Un Brass band est un orchestre composé d’instruments de la famille des cuivres et de percussions. C’est plus ou moins le cousin anglais de la fanfare. Les brass band se développent en Angleterre au début du XIXe siècle. La révolution industrielle et les progrès techniques ont permis aux travailleurs de se dégager du temps libre. Certains ont commencé à se politiser et à questionner leurs conditions de travail. La stratégie des patrons, notamment ceux des mines de charbon pour pallier cette politisation a été de financer les Brass band, loisir qui n’ébranle pas leur position. Aujourd’hui encore les Brass band sont très populaires en Angleterre.

B rexit : « British exit » ou « sortie du Royaume-Uni », le Brexit est le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne suite à un vote qui a eu lieu le 31 janvier 2020.

C ollage : Technique qui consiste à créer une Å“uvre d’art par combinaison d’éléments différents de toutes natures : extraits de journaux, papiers peints, documents, objets divers.

D ocumentaire : Film informatif, qui vise à faire connaitre un pays, un peuple, un artiste, une technique en présentant des documents authentiques.

E space public : Ensemble des lieux, publics (rue, place) ou privés (cinéma, café) ouverts au passage ou à la fréquentation de tous, par opposition à un domicile privé. Jeremy Deller investit l’espace public avec ses affiches mais également avec des performances et autres projets.

G raphisme : Discipline qui consiste à créer, choisir des éléments graphiques (formes, typographiques, photos, couleurs…) en les agençant sur un support de communication, de manière à faire passer un message. L’artiste s’associe régulièrement au graphiste Fraser Muggeridge pour créer des Å“uvres comme Thank God for Immigrants (2020), Bless This Acid House (2005) ou encore Yacht Identification Guide (2013).

I nstallation : agencement, placement de différents objets et Å“uvres d’art en trois dimensions dans un espace d’exposition qui participe à donner un sens aux Å“uvres. Jeremy Deller présente l’installation Warning Graphic Content qui rassemble plus de 120 affiches et imprimés de l’artiste produits ces trente dernières années.

M anifestation : Rassemblement, défilé de personnes, organisée, en un lieu donné, sur la voie publique, ayant un caractère revendicatif ou symbolique et qui veulent faire connaitre leur opinion.

P erformance : Mode d’expression artistique contemporain qui se présente sous la forme d’une action accomplie par une ou plusieurs personnes et dont le déroulement temporel constitue l’Å“uvre. La performance diffère de la danse ou du théâtre. Dans le diaporama commenté Beyond The White Walls, Jeremy Deller revient notamment sur sa performance Risk Assessment, 2008.

P hotomontage : Assemblage d’éléments photographiques réalisé par collage dans le but de créer une nouvelle image. Dans l’exposition vous pouvez retrouver un photomontage fait par Jeremy Deller : Profile of William Morris detected on a standing stone at Avebury, Wiltshire (2013)

P op culture : Dans son essai Folklore to Populor, Ray Browne explique que « La culture populaire comprend les aspects des attitudes, des comportements, des croyances, des coutumes et des goûts qui définissent les personnes de toute société. La culture populaire est, dans l’utilisation historique du terme, la culture du peuple. » Jeremy Deller s’inspire de la culture populaire britannique pour créer ses Å“uvres.

R ave : La rave ou rave-party est un rassemblement festif dansant plus ou moins secret, organisé par des amateurs de house ou de techno, généralement dans un bâtiment désaffecté ou en plein air.

S logan : Formule concise et expressive, facile à retenir, utilisée dans les campagnes de publicité, de propagande pour lancer un produit, une marque ou pour gagner l’opinion à certaines idées politiques ou sociales. Jeremy Deller aime jouer avec les mots et créer des slogans pour ces affiches : Strong And Stable My Arse (2017), Do Not Eat Octopus (2017), Thank God for Immigrants (2020),…

S tonehenge : Grand monument mégalithique (ensemble de pierre) circulaire, construit entre 3700 et 1600 av J.C, du Néolithique (âge de la pierre) à l’âge du bronze. Le site se situe en Angleterre, dans le comté de Wiltshire. C’est un monument que l’on retrouve beaucoup dans les affiches de Jeremy Deller.