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Music is Magic

jeudi 8 juin 2023

Jeremy Deller, Keep your ’lectric eyes on me babe, 2014 Sérigraphie sur acétate, 84 x 59,5 cm
© Jeremy Deller – Courtesy de l’artiste, The Modern Institute/Toby Webster Ltd, Glasgow and Art : Concept, Paris

Pour Jeremy Deller la musique est « une fenêtre ouverte sur le monde permettant d’appréhender celui-ci dans toute sa complexité ».

  • Parmi la centaine d’affiches exposées dans l’installation Warning graphic content à La Criée, nombreuses entretiennent des relations étroites avec la « pop music ». Quelques exemples d’affiches :

pour toutes les affiches : © Jeremy Deller – Courtesy de l’artiste, The Modern Institute/Toby Webster Ltd, Glasgow and Art : Concept, Paris

  • Ce lien à la musique existe aussi au cÅ“ur des performances de l’artiste, avec par exemple la création de l’Acid Brass : une fanfare jouant en 1997 un répertoire d’Acid House, ou encore en faisant poser nu Iggy Pop, le chanteur star des Stooges, en 2015 au Brooklin Museum dans une performance intitulée Iggy Pop life class
  • La musique est également présente sous forme de documentaire dans l’œuvre de Deller, avec Everybody in the place (2019) : des premières heures de l’acid house jusqu’aux raves parties, nous suivons les liens qui unissent musique et luttes sociales, ici soumis au regard d’une jeunesse contemporaine.

Écoutez sous ce lien la bande sonore de l’exposition Art is Magic :

Découvrez une sélection de morceaux en lien avec les affiches de Warning graphic Content à La Criée :

Pop Art

jeudi 8 juin 2023

© Jeremy Deller. Courtesy the artist ; The Modern Institute/Toby Webster Ltd, Glasgow ; Art : Concept, Paris

Le travail de Jeremy Deller, très coloré et empreint de références à la pop culture, n’est pas sans rappeler les Å“uvres créées par les artistes du Pop Art. En 1986, à tout juste 20 ans Deller passera quelques jours dans la Factory, atelier d’artistes fondé par Andy Warhol.

 

Le Pop Art

Le mouvement du Pop Art apparait dans les années 1950 en Grande Bretagne et dans les années 1960 aux États-Unis. Il se met en place en réaction à l’expressionnisme abstrait et aux avant-gardistes de l’École de New York (Jackson Pollock ou Mark Rothko).

Le Pop Art pour « Popular Art » se caractérise par une utilisation des images issues de la culture populaire produites en masse : publicité, BD et télévision. Ce mouvement se veut critique du matérialisme et du consumérisme. Les sujets sont traités de façon impersonnelle et ironique faisant la part belle au kitsch. Le Pop Art signe également le passage de l’Å“uvre unique aux multiples par l’utilisation de techniques issues du monde industriel que ce soit par les matériaux (peinture acrylique, couleurs vives) ou par les techniques (sérigraphie, collage).

 

Le Pop Art anglais

L’Independant Group est considéré comme le précurseur du Pop Art anglais. Le groupe voit le jour en 1952 au sein de l’Institut d’art contemporain de Londres. Il est composé des peintres Eduardo Paolozzi et Richard Hamilton, du photographe Nigel Henderson, des architectes Alison et Peter Smithson, du critique d’art Lawrence Alloway et de plusieurs autres artistes.

Ensemble, ils réfléchissent à la place de l’art dans la société et aux rapports entre art et technologie. Les références à la science-fiction que l’on retrouve dans leurs Å“uvres témoignent de cet intérêt pour le progrès technique.

En 1956, l’Independant Group participe à l’exposition This Is Tomorrow (Whitechapell Gallery, Londres) sur le thème de la modernité. L’affiche de l’exposition créée par Richard Hamilton, intitulée Just what Is it That Makes Today’s Homes so Different, so Appealing ? (Qu’est-ce qui rend les intérieurs aujourd’hui si différents, si attirants ?), est considérée comme la première Å“uvre du Pop Art britannique. Paolozzi est le premier à faire référence au mot pop, le faisant figurer dans la fumée d’un revolver dans son Å“uvre collage I was a Rich Man’s Plaything de 1947. Mais c’est Lawrence Alloway qui, quelques années plus tard, en 1955, emploiera le terme Pop Art de façon officielle.

 

Le Pop Art américain

Le Pop Art américain nait quant à lui plutôt d’initiatives individuelles. Ce sont notamment les travaux de Jasper Johns qui lancent le mouvement. New York devient rapidement l’épicentre du Pop Art américain avec l’ouverture en 1957 de la Galerie de Leo Castelli, grand promoteur du mouvement. En 1958, Jasper Johns et Robert Rauschenberg y présentent leurs premières expositions personnelles.

Les artistes s’intéressent à la puissance des images et s’emparent avec humour des produits de marques.

Andy Warhol est considéré comme le Pope of the pop (le Pape du pop). En 1964, il fonde The Factory, célèbre studio artistique de Manhattan. Il débute dans le milieu de la publicité où il découvre la technique de la sérigraphie. Dans ses Å“uvres il interroge l’American way of life, la société de consommation et le star système.

Installation views, Modern Art, Oxford, 6 December, 2014 – 8 March 2015. ©Jeremy Deller

Roy Lichtenstein puise son inspiration dans le monde de la bande dessinée. Ses Å“uvres se caractérisent par la présence d’un trait noir et épais qui entoure les dessins, d’une trame de petits points serrés, d’aplats de couleurs, de bulles de dialogues, de mots ou d’expressions.

Kiss V, Roy Lichtenstein, 1964, sérigraphie, 90 x 90 cm.

Jasper Johns, quant à lui, s’empare plutôt des formes géométriques pour créer ses cibles et autres drapeaux. Il utilise principalement les couleurs primaires.

Three Flags, Jasper Johns, 1958, encaustique sur toile, 99,4 x 115,6 x 12,7 cm, Whitney Museum of American Art.

 

Patrick Caulfield (1939-2005)

Jeremy Deller présente l’affiche I Love Patrick Caulfield dans son installation Warning Graphic Content. Patrick Caulfield (1939-2005) est un peintre et graveur britannique associé au mouvement Pop Art.

En 1956, Caulfield intègre la Chelsea School of Art aux côtés de David Hockney et Allen Jones, artistes qui s’opposent à l’expressionnisme abstrait américain. En 1964, il présente ses Å“uvres dans l’exposition « New Generation » à la Whitechapel Art Gallery de Londres. Lors de cette exposition de nombreux artistes du mouvement Pop Art sont représentés. Cependant, Caulfield considère que le terme « Pop Art » n’est pas approprié pour qualifier son travail. On peut néanmoins retrouver des similitudes entre ses Å“uvres et celles de Lichtenstein ou de Warhol. Il emprunte notamment des images à l’affiche ou encore à la bande dessinée. Ses Å“uvres se caractérisent par la présence d’objets cernés de noir sur des zones monochromes. Ses compositions sont très stylisées et il y incorpore parfois des éléments de photoréalisme.

Caulfield est connu pour ses peintures et gravures, mais il a également travaillé la mosaïque, la peinture murale, le vitrail et les tapisseries.

 

Pop Art et musique

Le travail de Jeremy Deller est truffé de références musicales, il contribue à nourrir ce lien entre musique et art. Les artistes du Pop Art ne sont pas en reste. Richard Hamilton pense la pochette du célèbre White Album (1968) des Beatles. Celle de l’album Peel Slowly and See (1995) du groupe The Velvet Underground est, quant à elle, créée par Andy Warhol.

 

 

 

Stonehenge

jeudi 8 juin 2023

 Stonehenge at sunset, Jeremy Deller 2013 de l’ensemble Warning Graphic Content, 1993-2023 © Jeremy Deller. Courtesy the artist ; The Modern Institute/Toby Webster Ltd, Glasgow ; Art : Concept, Paris

Stonehenge source d’inspiration de Jeremy Deller

De par son histoire et les légendes qui l’habitent, Stonehenge est un monument qui fascine Jeremy Deller. L’artiste créé de nombreuses Å“uvres faisant apparaitre le site archéologique. En 2012, à l’occasion de l’International Festival of Visual Art de Glasgow, il imagine et confectionne une reproduction du monument en château gonflable : Sacrilege. L’Å“uvre est présentée dans le monde entier.

Plusieurs affiches de l’installation Warning Graphic Content comportent des représentations de Stonehenge : A Time Before Shopping, 2012 ; Stonehenge at Sunset, 2013 ; English Magic circa 1990, 2014 ; Vote, 2015 ; Stonehenge, 2018 ; Stonehenge in the early morning fog, 2021 ; Une Nouvelle Aube, 2021.

Stonehenge in the early morning, Jeremy Deller, 2021 © Jeremy Deller. Courtesy the artist ; The Modern Institute/Toby Webster Ltd, Glasgow ; Art : Concept, Paris

Stonehenge monument préhistorique

Stonehenge est un ensemble mégalithique situé dans le Wiltshire au sud de l’Angleterre. Ces cercles préhistoriques ont été construit sur une longue période de l’histoire du Néolithique jusqu’à l’âge de bronze, c’est-à-dire entre 3700 et 1600 av J.C. La chronologie des phases de construction du monument est de nos jours encore très discutée par les archéologues.

De nombreux mystères entourent ce site. En effet, on ne sait pas vraiment à quoi servait ce lieu. Des indices montrent que son usage a pu varier dans le temps, passant d’un cimetière à un site cérémoniel. Certains avancent l’hypothèse qu’il s’agissait d’une sorte de calendrier antique.

Stonehenge est un merveilleux témoin de l’ingénierie de l’époque et des moyens mobilisés lors de sa construction. Les plus grosses pierres, appelées sarsens et pesant environ 20 tonnes, ont été transportées sur une trentaine de kilomètres. Encore plus étonnant, les « pierres bleues », plus petites du monument, proviendraient de carrières situées au Pays de Galles, soit à environ 225km du site.

Il existe des théories plus farfelues selon lesquelles ce monument aurait été construit par des aliens ou par des humains venus tout droit du futur.

Vote, Jeremy Deller, 2015 © Jeremy Deller. Courtesy the artist ; The Modern Institute/Toby Webster Ltd, Glasgow ; Art : Concept, Paris

 

Stonehenge dans l’histoire de l’art

Jeremy Deller n’est pas le seul à s’emparer de l’imagerie du monument pour créer ses Å“uvres. En effet, l’ensemble a fasciné de nombreux artistes au cours des siècles.

Jérémie Gindre, La voie, Stonehenge4A+, 2006, prise de grimpe. L’artiste utilise des prises de grimpe pour dessiner le plan de Stonehenge.

 

The Arch, 1963-1969, Henry Moore, sculpture en pierre, 580 × 455 × 355 cm. ©Ham

Henry Moore visite Stonehenge en 1921. Son Å“uvre The Arch est présentée à l’occasion de l’exposition Sharing Form qui revient sur l’influence de Stonehenge dans le travail de l’artiste. L’Å“uvre est sculpté dans du travertin, roche calcaire. Elle pèse 37 tonnes pour environ 6mètre de hauteur et 5m de largeur. En 1973, Henry Moore créé une série de dessin intitulé « Stonehenge ».

 

L’artiste William Morris avait pour habitude, lorsqu’il était jeune, de se promener dans le comté d’Avebury, non loin de Stonehenge. Sa carrière ainsi que ses Å“uvres sont une source d’inspiration pour Jeremy Deller. Un article sur William Morris et le mouvement Arts and Crafts est également disponible sur le blog Correspondances.

biographie de Jeremy Deller

jeudi 1 juin 2023

Jeremy Deller

Né en 1966 à Londres, Angleterre

Vit et travaille à Londres, Angleterre

site de l’artiste : Jeremy Deller

Il est représenté par la galerie Art Concept à Paris et The Modern Institute à Glasgow.

Jeremy Deller a étudié l’histoire de l’art à l’Institut Courtauld à Londres, puis à l’Université de Sussex. Depuis les années 1990, il développe une pratique qui se déploie sous diverses formes : performances, installations, vidéos ou affiches, souvent diffusées dans l’espace public. Il réalise des Å“uvres collaboratives, en produisant des rencontres, des événements avec des musiciens, graphistes ou groupes d’habitants, en faisant se croiser des horizons différents : ouvrières ou ouvriers, praticiennes et patriciens amateurs, inventrices et inventeurs extravagants, enfants, fans de rock n’roll ou de pop music. Toujours avec humour, son travail porte une attention particulière à l’histoire sociale et politique du Royaume-Uni, à l’actualité, à la culture populaire ou aux contre-cultures issues des années 1960. Grand passionné de musique, Jeremy Deller s’amuse à détourner certains stéréotypes sociétaux ou discours politiques pour les mêler à des références musicales ou artistiques inspirantes. Il décloisonne ainsi les genres et initie un dialogue entre les cultures, les personnes et les temporalités, à l’image du site archéologique de Stonehenge, qu’il transforme en jeu gonflable dans son installation Sacrilège (2012).

Son travail est présent dans les collections publiques telles que le Centre Pompidou, Paris ; Centre national d’arts plastiques, Paris ; FRAC Nord-Pas-De-Calais ; FRAC Pays de la Loire ; FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, Musée des Arts Contemporains, Grand-Hornu, Tate Modern, Londres, Victoria & Albert Museum, Londres. Il a reçu le prix « Turner Prize » en 2004.

De nombreuses expositions personnelles lui ont été consacrées dont : Warning Graphic Content, MAMCO, Genève/CH (2022) ; Wir haben die Schnauze voll, Bonner Kunstverein, Bonn/DE (2020) ; Everybody In The Place, The Modern Institute, Glasgow/UK (2019) ; English Magic, British Pavillon, 55th Venice Biennale/IT (2013); Sacrilege, Esplanade des Invalides, Projet Hors les Murs, FIAC/FR (2012); Joy In People, Hayward Gallery, London/UK (2012); It Is What It Is: Conversations About Iraq voyage, The New Museum, New York, Hammer Museum, Los Angeles et Contemporary Art Museum, Chicago (2009) ; D’une révolution à l’autre, Carte Blanche à Jeremy Deller, Palais de Tokyo, Paris (2008).

En 2023, Rennes accueille sa première exposition rétrospective en France : Art Is Magic, à La Criée centre d’art contemporain, au Musée des beaux-arts et au Frac Bretagne. Celle-ci rassemble une  quinzaine de projets et Å“uvres majeurs qui ont ponctué son parcours, des années 1990 à nos jours. Elle est, par ailleurs, l’occasion de publier le premier ouvrage rétrospectif du travail de l’artiste en langue française.

 

 

Échos d’Expo #2 Impression des fanzines

mardi 23 mai 2023
Échos d’Expo est un projet de découverte des expositions et d’expérimentation d’objets de médiation sonore ou graphique par les élèves pour les élèves, accompagné par trois artistes invité.es autour de la programmation de La Criée centre d’art contemporain tout au long de l’année 2022-2023.

Fanny Martel est la deuxième artiste invitée pour accompagner les 12 élèves de 3e Prépa Métiers du lycée Alphonse Pellé à Dol-de-Bretagne dans la création d’un fanzine autour de l’exposition GRAND AIR de Judith Kakon.

Liens des deux premiers articles sur le début du projet :
https://correspondances.la-criee.org/les-correspondants/echos-dexpo-2/?section=40
https://correspondances.la-criee.org/les-correspondants/echos-dexpo-2-creation-graphique-pour-le-fanzine/?section=40

Le cinquième rendez-vous a pris place à l’édulab pour la création des fanzines.
La première partie de la journée a été l’occasion pour les élèves de découvrir le fonctionnement de l’impression en risographie. D’abord grâce aux explications de l’artiste Fanny Martel puis par la pratique. Nous avons imprimé le côté texte du petit livret (le fanzine se compose de deux livrets l’un dans l’autre). Pour ce faire, il a fallu trois passages à l’impression risographique : d’abord à l’encre orange, puis dorée, et noire pour terminer. Malheureusement la machine nous a causé quelques problèmes mais l’entrain des élèves nous a permis de ne pas prendre trop de retard.

L’après-midi, les élèves ont composé et imprimé le poster qui prend place au dos du petit fanzine lorsqu’on le déplie. Ils avaient à leur disposition, imprimés sur des feuilles plastiques transparentes, leurs dessins réalisés lors du dernier rendez-vous. Il ont d’abord rassemblé les dessins en fonction de la couleur avec laquelle ils voulaient les imprimer. Puis ils les ont dispatché sur une table lumineuse afin de pouvoir composer le poster à leur manière. Une fois la vision globale de celui-ci créé, nous avons répartis les éléments sur trois feuilles pour pouvoir les photocopier en trois passages de couleurs différentes. Nous avons ensuite lancé les impressions. Pendant que certains aidaient au bon déroulement de celles-ci, d’autres ont pu découvrir l’hôtel Pasteur en allant visiter ses salles et couloirs.

Voici l’évolution du poster à chaque passage de la risographie :

Une fois les deux côtés du petits fanzines imprimés, place à l’atelier pliage et découpage !
Nous nous sommes tous attelés à la tâche pour donner forme aux fanzines.

L’impression et le façonnage des grands livrets s’est faite sur un autre temps par Fanny Martel.
Les fanzines sont donc prêts et mis à votre disposition à La Criée et à l’édulab.

Il n’y a qu’environ 200 exemplaires, dépêchez-vous de venir les chercher avant qu’il n’en manque !

Visites scolaires

lundi 17 avril 2023

Au cours des dernières semaines, plusieurs classes de scolaires ont été accueillis à La Criée pour une visite de l’exposition Grand Air de Judith Kakon. L’occasion pour les élèves de découvrir l’exposition tout en profitant d’un atelier tampon et d’un jeu de point de vue.

 

Atelier tampons

Les petites sections de l’école Volga, les grandes sections de l’école Guillevic et les CP de l’école Notre-Dame des Miracles ont pu s’essayer à un atelier tampons au sein de l’exposition. Les tampons, crées par l’artiste Line Simon, reprennent les formes des décorations de Noël présentes à La Criée. L’objectif de cet atelier est de porter le regard sur la manière dont l’artiste expose ou « range » les lumières. Certaines sont alignées, mises les unes à côté des autres, d’autres sont superposées, formant des sculptures et d’autres encore sont exposées de biais, laissant apparaitre des jeux d’ombre sur les murs. Cet atelier a également permis aux enfants de se familiariser avec un nouveau vocabulaire : superposition, alignement.

 

Visite pêle-mêle

Lors des visites pêle-mêle, un jeu de recherche de point de vue est activé. Il favorise la déambulation dans l’exposition et la rencontre avec les Å“uvres. Sur les cartes du jeu se trouvent des photographies prises dans la salle d’exposition. Les élèves doivent retrouver d’où les clichés ont été pris. L’intérêt de ce jeu est de permettre aux élèves de découvrir l’exposition plus en détail tout en assimilant les notions de cadrage et de point de vue.

 

Échos d’Expo #2, création graphique pour le fanzine

lundi 17 avril 2023
Échos d’Expo est un projet de découverte des expositions et d’expérimentation d’objets de médiation sonore ou graphique par les élèves pour les élèves, accompagné par trois artistes invité.es autour de la programmation de La Criée centre d’art contemporain tout au long de l’année 2022-2023.

Fanny Martel est la deuxième artiste invitée pour accompagner les 12 élèves de 3e Prépa Métiers du lycée Alphonse Pellé à Dol-de-Bretagne dans la création d’un fanzine autour de l’exposition GRAND AIR de Judith Kakon.

Depuis la dernière rencontre aux espaces de stockage de la Direction de la voirie, les élèves, guidés par leurs professeures Mme Guitton et Mme Jeuland , ont réalisés les textes qui constitueront le fanzine final.
(Lien vers le premier article relatant le début du projet : https://correspondances.la-criee.org/les-correspondants/echos-dexpo-2/)

Ce projet s’est poursuivi avec un quatrième rendez-vous.
Nous avons retrouvé les élèves dans leur lycée à Dol-de-Bretagne, accompagnés de leur professeure documentaliste Rachel Guitton et de l’artiste Fanny Martel. Cette après-midi a été l’occasion de créer des images pour accompagner les textes.

Dans un premier temps, Fanny Martel a montré à la classe de troisièmes quelle forme prendrait leur fanzine. Elle leur a présenté la façon de plier un papier au format A3 pour qu’il devienne un livret au format A6.

 

Elle a ensuite invité les élèves à participer à deux jeux créatifs afin de récolter une première série d’images. Tout d’abord un jeu mêlant dessin, rapidité, et mémoire. Le but était de dessiner au rythme des mots dictés par Fanny, une forme ou un objet toutes les trois secondes, dans quinze cases différentes. Les dessins devaient être suffisamment reconnaissables pour qu’à la fin du jeu nous puissions retrouver à quel mot correspondait chacun d’entre eux. Tout le monde s’est pris au jeu !

 

Pour le deuxième jeu, les élèves devaient piocher dans un petit sac un papier avec un mot ou une phrase, et une consigne sur la manière de l’écrire. Ils ont ensuite écrit ce qui leur avait été attribué en suivant la consigne, et nous nous sommes tous rassemblés à la fin pour observer les créations des uns et des autres.

 

Dans un troisième temps la classe s’est répartie sur quatre tables auxquelles été associé un médium (pastel, découpage, crayon, feutre). Il fallait ici aussi piocher un mot ou une phrase mais qui était cette fois en lien avec l’exposition à La Criée ou leurs travaux d’écriture. Les élèves avait alors carte blanche pour réaliser une image à partir du mot pioché via les différents médiums à leur disposition.

D’ici au prochain rendez-vous avec la classe de troisièmes, Fanny Martel pourra préparer du contenu graphique pour le fanzine à partir des images récoltées lors de l’atelier.
Le prochaine fois nous nous retrouverons à l’édulab pour l’étape finale du projet : la création du fanzine en risographie à partir des contenus écris et imagés, créés par les élèves.

Échos d’Expo #2, rencontre avec Fanny Martel à l’edulab Pasteur

lundi 20 mars 2023
Échos d’expo est un projet de découverte des expositions et d’expérimentation d’objets de médiation sonore ou graphique par les élèves pour les élèves, accompagné par trois artistes invité.es autour de la programmation de La Criée centre d’art contemporain tout au long de l’année 2022-2023.

Fanny Martel est la deuxième artiste invitée pour accompagner les 12 élèves de 3e Prépa Métiers du lycée Alphonse Pellé à Dol-de-Bretagne dans la création d’un fanzine autour de l’exposition GRAND AIR de Judith Kakon.

Le projet a débuté en février en classe par une présentation du centre d’art et de ses activités à l’aide du jeu LiZellba. Les élèves ont pu appréhender le métier de commissaire d’exposition en créant la leur au format réduit. Ce fut aussi pour eux l’occasion de voir des photos d’expositions passées et d’observer les transformations qui s’opèrent à l’intérieur de La Criée à chacune d’elles.

Dans un deuxième temps, les élèves sont venus sur Rennes pour une journée. Le matin, accompagnés de l’artiste Fanny Martel, ils ont visité l’exposition GRAND AIR de Judith Kakon au centre d’art. Ils ont d’abord pu déambuler librement dans l’espace, équipés de carnets réalisés par Fanny Martel. Ils avaient pour consignes de noter des mots, des émotions que l’exposition leur inspirait, puis de dessiner chacun un détail d’une Å“uvre. Ensuite, les élèves ont échangé sur la tradition des illuminations de Noël, les questions d’économie d’énergie, de réemploi des objets, des formes, des images.  Ils ont aussi participé à un jeu « Pêle-mêle » : le but était de retrouver à partir de photos imprimées certains détails des Å“uvres exposées.

L’après-midi, le rendez-vous était à l’edulab pour une présentation par Fanny Martel de son métier et du projet. L’artiste a aussi pu expliquer ce qu’est un fanzine et les élèves ont pu en manipuler plusieurs de tailles, formes et contenus différents.

Le troisième rendez-vous s’est déroulé dans les espaces de stockage de la Direction de la voirie de la ville de Rennes et de la métropole. C’est ici que l’artiste Judith Kakon est venue choisir les illuminations qu’elle réemploie dans ses Å“uvres exposées à La Criée. La classe de 3e a reçu un accueil chaleureux et une visite commentée des entrepôts par M. Patrick Le Texier, directeur de la voirie et M. Michel Fixot, responsable du service Illumination énergie. Cette visite a été l’occasion de découvrir les coulisses de l’exposition GRAND AIR, mais aussi les métiers de l’électricité.

Biographie de Judith Kakon

jeudi 2 février 2023

Judith Kakon
née en 1988 à Bâle, Suisse
vit et travaille à Bâle, Suisse
site de l’artiste

 

Judith Kakon est une artiste suisse qui est diplômée de l’Académie d’Art et de Design Bezalel à Jérusalem (2013) et de l’école d’arts Bard MFA à New-York (2016). Elle a exposé à l’international, notamment en Suisse (Kunsthalle, Bâle, 2020), en Israël (Ventilator, Tel Aviv, 2019), en Allemagne (Kunsthaus L6, Freiburg, 2017) et en Italie (Studioli, Rome, 2016). Elle a obtenu plusieurs prix artistiques, dont le prix de Bâle (2016), le prix Kiefer Hablitzel (2017) et le prix d’art du Manoir de Schaffhausen (2021).

Son exposition Grand Air à La Criée est sa première exposition personnelle en France.

Judith Kakon travaille la sculpture, l’installation, la vidéo, le texte, l’affiche, le design et la photographie.

Judith Kakon s’inspire des objets du quotidien, de la société de consommation, du commerce et de la mondialisation. Elle s’intéresse de près à la circulation, au devenir et au réemploi des objets manufacturés et des images afin de développer des Å“uvres d’art uniques à partir d’objets produits en série. Dans ses Å“uvres, elle questionne les déplacements entre l’espace public et l’espace d’exposition. Dans l’installation présentée à La Criée, elle réemploie les lumières de noël de la ville de Rennes initialement visibles dans l’espace urbain pendant la période des fêtes. Ces objets se retrouvent décontextualisés en étant présentés dans un espace d’exposition. Leur mise en espace propose un renouvellement du regard sur les formes et les usages de ces illuminations, qui adoptent ici de nouvelles significations.

Judith Kakon s’intéresse aussi au langage, à sa circulation et à sa traduction. En avril 2021, Stolen Language, son catalogue, est publié. Il réunit un ensemble d’images de toutes ses Å“uvres ainsi que quelques textes présentant certains de ses travaux et sa démarche artistique.

Les inspirations de Judith Kakon (photographie)

jeudi 2 février 2023

Judith Kakon a commencé ses premières séries photographiques pendant ses études d’art à Tel Aviv, en Israël. Elle s’attarde sur les objets « ordinaires » du quotidien et en fait les sujets principaux de ses photographies. Au fil de ses promenades urbaines, elle capture des objets et des lieux liés à la société de consommation (objets manufacturés, flyers de publicité et boutiques de vêtements par exemple). Elle travaille sur des cadrages qui amènent les spectatrices et spectateurs à adopter différents points de vue sur les éléments photographiés. Elle utilise tant le noir et blanc que la couleur dans son travail. Elle peut se rapprocher de plusieurs photographes dans son approche artistique.

 

Ugo Mulas (1928-1973) :

 

Ugo Mulas est un photographe italien, proche des artistes de l’arte povera dans les années 1950. Il commence la photographie en étant autodidacte.

Il est le photographe officiel de la Biennale de Venise de 1954 à 1972. En 1964, il y rencontre plusieurs artistes américains issus du Pop Art et part pour les États-Unis dans le but de photographier ces artistes et les rues de New-York.

En 1970, il entame une série de quatorze photographies accompagnées de textes, Le Verifiche (Les Vérifications), qu’il continuera jusqu’à sa mort en 1973. Ces Å“uvres conceptuelles ont pour thème le médium photographique en lui-même, ses aspects techniques et symboliques pour le photographe. Elles mettent an avant la dimension construite et artificielle de l’image ainsi que son rapport au temps et à l’espace. Ugo Mulas va ainsi interroger dans cette série des aspects tels que l’exposition du film, le réglage du diaphragme et de la vitesse, le temps de pose, l’agrandissement, etc.

Par exemple dans l’agrandissement (De ma fenêtre, en mémoire de la fenêtre Gras. Verifiche n°6), il photographie une boutique vendant du matériel photo depuis sa fenêtre. La photographie a été recadrée et agrandie jusqu’à saturation pour ne laisser apparaître que l’enseigne du commerçant.

 

Luigi Ghirri (1943-1992) :

 

Luigi Ghirri est un photographe italien. Géomètre de profession, il commence la photographie dans les années 1970 en capturant des images des villes et des campagnes de Reggio d’Émilie, sa province natale en Italie. Il décide de travailler ses photographies exclusivement en couleurs. Il interroge l’omniprésence des images et leur circulation au sein de la ville. Il s’intéresse notamment aux images de publicité kitsch et aux reproductions, affiches, maquettes et cartes dans ses déambulations urbaines. À l’image de la réflexion d’Ugo Mulas, Luigi Ghirri développe une démarche conceptuelle et questionne le médium photographique en lui-même en souhaitant que son travail soit une invitation à « penser par images ».

Par exemple, sa série Kodachrome rassemble des photographies d’affiches, de panneaux publicitaires, de cartes postales et d’autres images récoltées lors de ses promenades urbaines.

Luigi Ghirri, Infinito, 1974, salle de la bibliothèque municipale A. Panizzi, Palais de San Giorgio, Gênes.

 

Zoé Léonard (1961-) :

 

Zoé Léonard est une photographe autodidacte et une militante américaine. Depuis les années 1980, elle allie dans son travail démarche documentaire et conceptuelle. Elle privilégie le noir et blanc dans ses photographies, prises à l’aide d’un vieil appareil argentique. Tout comme Luigi Ghirri et Judith Kakon, elle s’attache à l’idée de la collection d’images. Ses séries se composent d’éléments qu’elle croise au fil de ses déambulations quotidiennes, de ses voyages et de ses activités militantes. Celles-ci sont présentées dans de nombreux musées à l’internationale sous la forme d’installations. Elle s’intéresse au médium photographique en tant que tel. Dans ses images, elle capture différents points de vue de son sujet et elle effectue des interventions de recadrage et d’agencement, amenant ainsi les spectatrices et spectateurs à changer de perspective sur ce qu’elles ou ils regardent dans l’espace d’exposition.

Par exemple, dans son installation Analogue composée de 400 photographies prises entre 1998 et 2006, elle capture des images des vitrines traditionnelles des boutiques de East Village à New-York. Elle suit alors la circulation de certains de leurs produits manufacturés (vêtements usés, publicités jetées, anciens appareils photo Kodak) sur les marchés commerciaux en Afrique, en Europe de l’Est, à Cuba, au Mexique ou encore au Moyen-Orient. À l’image du travail de Judith Kakon, l’artiste met en évidence la circulation des marchandises au sein de la mondialisation et les chaînes de production commerciales mondiales.

Zoé Léonard, You see I am here after all, 2008, Whitney Museum of American Art, New-York.

 

Sources :

Zoé Léonard.

Luigi Ghirri.

Exposition Renverser ses yeux : Autour de l’arte povera 1960-1975, Photographie, film, vidéo, BAL et Jeu de Paume, Paris, 11/10/2022 au 29/01/2023.