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Journée du 6 Mai, mini-forêt

mardi 4 juin 2024

La journée du 6 mai 2024 se déroule à la forêt de la Chalouzais avec Léa Muller et la classe de CM1 de l’école du Chat Perché à Janzé. Elle marque une nouvelle étape dans la résidence de Léa Muller. Elle invite les élèves à façonner leur mini-forêt pour ensuite la transplanter dans la cours de leur école. Tout au long de la journée, chacun a pu glaner, façonner, mettre en pot, transmettre et faire preuve de délicatesse.

Glanage

Le temps de mai contraint à faire certaines activités de la journée sous un hangar à l’abri des averses. La matinée commence donc par un jeu, qui permet aux élèves de se recentrer sur la nature autour d’eux. Le but est de comprendre le fonctionnement d’un arbre à travers son organisme et les différentes saisons. Deux élèves se placent debout au centre du hangar et forment le cÅ“ur de l’arbre, quatre autres s’assoient à leurs pieds les jambes tendues, ils représentent les racines, quelques-uns se transforment en branches les bras en l’air et enfin, le tronc est mimé par une ronde d’enfants. Une fois l’arbre façonné, chacun lui donne vie par des mouvements et bruits. Ils correspondent par exemple à l’écoulement de la sève, aux racines qui se nourrissent de minéraux et de l’eau dans le sol. Les derniers élèves incarnent les aléas météorologiques comme les bourrasques de vent ou les pluies torrentielles qui viennent s’abattre sur les forêts.

Une petite éclaircie incite Léa et les élèves à aller glaner sous les bois les composants nécessaires pour la création de la mini-forêt. La classe est alors divisée en quatre groupes, chacun avec une mission différente : récolter de la terre, des pierres, de l’humus et des branches. Les seaux se remplissent rapidement et la récolte se finit juste avant que la pluie ne reprenne et contraigne tout le monde à se mettre à l’abri.

Façonnage

Avant l’arrivée des enfants, Léa a pu récolter de l’argile provenant de la terre soulevée par les racines des arbres tombés lors des tempêtes de l’hiver. Léa leur explique que cette argile va leur servir pour façonner les pots qui accueilleront les pousses d’arbres de leur mini-forêt. Les élèves sont assis autour de planches en bois, avec leurs doigts, ils malaxent les petites boules d’argile. Chacun s’applique dans la création de ses pots, pour qu’ils puissent accueillir parfaitement les plants de chêne, de sorbier et d’alisier.

Modelage

Léa propose, à ceux qui ont fini leurs pots, de modeler des petites amulettes en argile. Elles peuvent prendre différents aspects : un oiseau, une feuille, une coccinelle… Elles seront les protectrices et gardiennes de la mini-forêt. Les élèves font tous preuve d’imagination et de beaucoup délicatesse dans leur tâche.

La « chaîne de délicatesse »

Une fois le façonnage des pots et le modelage des amulettes terminé, les plants d’arbres sont prêts à être replantés dans les pots. Les pousses puis le terreau sont donnés par Léa et sont ensuite transmis de mains en mains par les élèves. Ils créent ainsi une « chaîne de délicatesse », qui montre le respect porté à ce qui leur est confié par Léa. Les plants d’arbres sont placés dans les pots avec une attention particulière pour les racines fragiles.

Assemblage de la mini-forêt

Avant de rentrer, Léa propose de faire un premier test d’assemblage de la mini-forêt. Les mains des élèves s’activent dans chacune des étapes. Et en quelques minutes le résultat de cette journée en forêt est visible par tous.

La mini-forêt est implantée définitivement quelques jours plus tard par les élèves dans le jardin de la cour de l’école.

Le temps s’ouvre (an digor amzer)

mercredi 29 mai 2024

C’est le grand jour, ce jeudi 16 mai à 16h45, l’exposition ouvre ses portes. Cette dernière vient conclure les quatre mois de la résidence Les Merveilles au sein de l’école Jean Moulin.

En amont, l’artiste Gabrielle Manglou, assistée de l’équipe de la Criée et de Pascal, le concierge de l’école, a procédé au montage de l’exposition dans la salle d’atelier.

Les enfants sont les premiers à découvrir l’exposition à laquelle leurs créations ont contribué. En effet, elle met en scène des objets qu’ils ont élaborés tout au long de la résidence, retravaillés et mis en valeur par l’artiste. Gabrielle est ravie de leur présenter le fruit de leurs réalisations communes mais avant, elle leur explique que la salle a changé de statut, passant d’atelier à salle d’exposition, et que les Å“uvres nécessitent une attention particulière. Ils franchissent le seuil de la salle et découvrent que leurs travaux sont devenus de véritables Å“uvres d’art.

L’espace est complètement transformé. Un fin voile coloré est suspendu au-dessus de la porte, flottant à mi-hauteur et invitant les visiteurs adultes à se pencher pour entrer. De salle de classe classique, elle est devenue une véritable salle d’exposition. Les tables ont été retirées et l’espace dégagé. Des socles aux couleurs pastel sont disposés le long des murs et au centre de la pièce. Cette mise en scène permet aux différentes Å“uvres de prendre toute leur dimension artistique.

Les enfants entrent prudemment dans la salle et découvrent ce nouvel environnement. Ce qui attire leur attention en premier lieu, c’est le son. Dans la salle, l’ambiance est calme et apaisante. Le travail sonore réalisé avec les enfants par Fabrice Laureau et Gabrielle Manglou résonne dans la pièce. Des sons de bols tibétains et une voix douce récitant une comptine et les prénoms des enfants se font entendre. Les classes successives posent les mêmes questions et demandent d’où provient ce son. L’artiste leur explique qu’il s’agit des sons qu’ils ont produits lors de l’atelier son, retravaillés par le Duo Core.

Ces sons ont été édités sous la forme de disques vinyles transparents. Amandine explique aux élèves ce qu’est un disque vinyle, comment il est fabriqué et de quelle matière il est composé. Grâce à sa platine vinyle, elle leur montre comment les sillons du disque produisent des sons. Une fois le vinyle en fonctionnement, les enfants ont la surprise d’entendre leurs prénoms. Ils répètent avec enthousiasme les prénoms qu’ils reconnaissent.

L’installation est à hauteur d’enfants. Ils font le tour des différentes œuvres, cherchant à reconnaître leurs créations. Certains identifient leurs dessins, ou ceux de leurs camarades, tandis que d’autres se reconnaissent sur les photos. Les amulettes sont mises en scène, accrochées au plafond ou posées sur des socles. Les vases et dessins sur tissus trouvent également leur place dans l’exposition. Les premiers accueillent des fleurs, les seconds prennent la forme d’un totem surmonté d’un épi de maïs. Les pancartes sur lesquelles les enfants ont adressé leurs remerciements à la nature sont aussi affichées. Enfin, les photos créées lors de l’atelier périscolaire, rehaussées de subtiles dorures et aquarelles, sont exposées sur un panneau. Le long du mur, les 48 carnets des enfants, fil rouge de cette résidence, sont mis en scène, chacun ouvert à une page, formant ensemble une composition d’images.

À côté, les tapis et coussins assemblés par Gabrielle Manglou forment un coin lecture, où ont été disposés les livres de la résidence ainsi que des confettis. Les élèves s’installent dans cet espace dédié à la lecture. Naturellement, ils jouent avec les confettis qu’ils lancent, tout en consultant les livres qui leur sont proposés.

Comme si l’exposition de la salle d’atelier débordait dans le couloir, celui-ci a également été aménagé. Le prolongement de l’exposition se compose des travaux des enfants ainsi que de tirages polaroids. Leurs travaux de l’atelier Cosmos sont affichés, formant une voie lactée colorée le long des murs du couloir, tandis qu’un puzzle de « Merci » occupe le haut de l’espace. En dessous, les fiches de présentation des élèves, transmises à Gabrielle, sont aussi disposées sur le mur. Elles montrent le visage de chaque enfant accompagné de ça qu’ils aiment toucher, voir et sentir dans la nature.

Quatre tables sont alignées, formant un point documentaire où sont exposés les livrets de la restitution ainsi que « Les hasards ». Ces cinq cahiers présentent pêle-mêle les photos prises lors des ateliers tout au long de l’année, les productions des enfants ainsi que le travail de Gabrielle Manglou sous forme d’images en pleine page. Entre noir et blanc et couleurs, les images sont mises en dialogue de manière dynamique, illustrant la résidence. Loana les montre aux élèves qui sont ravis de se reconnaître et de reconnaître leurs travaux.

L’ouverture publique

À 16h30, à la sortie de l’école, l’exposition s’ouvre enfin au public. Les parents et les enfants présents sont invités à pénétrer dans l’école afin de visiter l’exposition. Les différents partenaires du projet sont également venus assister à cette restitution. La salle est comble et chaque visiteur en va de ses compliments.

La visite publique se termine par une prise de parole sous le préau. Les enfants, accompagnées de leurs enseignantes, avaient préparé de très beaux textes exprimant leur ressenti sur la résidence, ce que cela leur a apporté et ce qu’ils en retiendront. Gabrielle prend ensuite la parole pour remercier les enfants de leur participation et exprimer sa gratitude envers les différentes personnes qui l’ont soutenue dans ce projet.

Place ensuite au goûter fantastique offert par la ville de Rennes ! Des brochettes de fruits, crêpes et jus ont régalé les enfants comme les adultes et ont mené à des discussions animées entre les personnes présentes. C’est ainsi que s’est conclue la résidence à l’école Jean Moulin.

L’exposition Le temps s’ouvre (an digor amzer) reste accessible durant une semaine sur rendez-vous.

De plus, l’exposition s’étendra à la maison de quartier Villejean avec Les enfants paysages du 21 au 28 mai.

Atelier Risographie à l’édulab-Pasteur

mardi 7 mai 2024

Le 17 avril, dans le cadre des Merveilles, s’est déroulé un atelier a lieu à l’Édulab, réunissant les élèves du périscolaire pour créer des affiches utilisant la technique de la Risographie.

La première partie de l’atelier est l’occasion pour les élèves de revenir sur les thématiques abordées lors des ateliers sur le temps scolaire et pour certains de découvrir l’univers de Gabrielle Manglou. L’artiste prend ensuite le temps d’expliquer la technique d’impression en Risographie à l’aide d’exemples d’affiches montrés aux enfants. Les affiches qu’ils vont concevoir se basent sur les photographies polaroid réalisées lors des ateliers.

Découper, écrire et plier

Les enfants sont répartis en trois groupes, chacun avec une tâche spécifique : découper des formes dans des magazines, écrire des éléments de la nature et plier des copies en noir et blanc des polaroids agrandis. Les éléments ainsi créés sont disposés au centre d’une table.
Sur les photographies imprimées en grand format, une feuille de calque est placée pour assembler et coller les éléments de chaque composition. Les enfants participent activement à cette étape, guidés par Gabrielle. Chaque composition est imprimée avec une couleur différente, la première en rose et la seconde en bleu.

Les enfants-paysages

Une fois les impressions prêtes, elles sont disposées pour être observées par tous, permettant à l’encre fraîche de sécher, bien que celle de la Risographie ne sèche jamais entièrement. Les enfants reçoivent chacun un exemplaire des affiches créées. Les éléments créés lors des ateliers seront exposés à la Maison de Quartier de Villejean du 21 au 28 mai 2024, sous le titre Les enfants-paysages.

 

Atelier 10 Remerciements

vendredi 3 mai 2024

Cette séance a eu lieu les 11 et 12 avril 2024, il s’agit de la dixième et la dernière du projet Les Merveilles.

L’agitation de l’imagination

Gabrielle commence cette dernière séance d’atelier par une mise en contexte. L’objectif de la séance est de remercier la nature sous toutes ses formes. Elle explique aux élèves qu’elle a dessiné au tableau des icônes correspondant à différentes catégories de mots. Afin d’enrichir leur vocabulaire, les enfants sont invités à trouver des mots correspondant aux différentes catégories : les végétaux, la nourriture, les animaux domestiques, les animaux sauvages, les insectes, ou encore ce qui se trouve au-delà des étoiles.

Avant d’entamer l’exercice et pour stimuler leur imagination, Gabrielle leur demande de former un cercle sur le tapis. Elle leur indique ensuite de former un réceptacle avec leurs mains et de fermer les yeux. Puis, elle leur propose d’imaginer, au creux de leurs mains, un petit animal. Les enfants qui le désirent énoncent quel animal ils ont entre leurs mains : un papillon, un tigre, un serpent… Toujours les yeux fermés, ils doivent maintenant imaginer dans leurs mains tous ces animaux à la fois : un gros chat, un petit poisson, une chauve-souris… et souffler dessus pour que tous ces animaux se répandent partout dans la pièce.

Dans un second temps, l’exercice consiste à répéter le même procédé en imaginant d’abord, cette fois-ci, une couleur au creux de leurs mains : orange, violet, vert… Puis de donner à cette couleur une forme : triangle, cercle, cube… et enfin d’ajouter une texture : fourrure, en pierre ou en coton…

Enfin, elle les invite à souffler dessus pour les disperser.

Remerciements à la nature

Après cette mise en imagination, les élèves vont chercher leurs carnets dans la grande armoire au fond de la salle. De nombreux feutres sont disposés sur les tables, ils sont de différentes couleurs et de différentes épaisseurs. La consigne est la suivante : écrire dans leur carnet des remerciements aux différents éléments de la nature. Les enfants sont invités à faire appel à leur imagination pour trouver des mots originaux. Gabrielle leur donne l’exemple de l’eau dont l’idée peut être poussée plus loin en pensant à l’eau de la mer, l’eau des glaçons ou la pluie.

Les élèves se mettent alors à écrire les phrases dans leur carnet. On voit que certains s’influencent mutuellement, « Merci les lapins » se retrouve noté dans les carnets de toute la rangée. Si certains écrivent en monochrome, d’autres dessinent les choses qu’ils remercient à chaque fois, d’autres encore écrivent une lettre de chaque couleur. Quelques-uns parviennent à varier leurs remerciements en trouvant des idées particulièrement originales comme « Merci les tilleuls », plusieurs d’entre eux préfèrent citer des catégories d’animaux comme « Merci les félins ».

Une fois leurs pages bien remplies, il est temps de passer à une nouvelle phase de l’atelier : l’écriture des pancartes. Avant l’atelier, Gabrielle a pris soin de préparer une douzaine de pancartes qu’elle a peintes couleur lavande. Les enfants ont pour rôle d’écrire sur ces pancartes les remerciements qu’ils adressent aux différents éléments de la nature. Elle leur explique qu’il s’agit d’un travail collectif et que plusieurs élèves écrieront sur chaque pancarte. Avec beaucoup d’applications, les enfants écrivent leurs phrases.

L’histoire de livres

Pour les enfants qui ont terminé rapidement l’activité, Gabrielle propose à ceux qui le souhaitent de leur lire une histoire. Installés allongés sur le tapis, elle lit à voix haute deux livres. Ces livres sont particuliers, car c’est Gabrielle qui les a illustrés.

Excuses-excuses et La chose bizarre

Une matinée à l’Edulab

vendredi 19 avril 2024

Cet atelier a eu lieu dans la matinée du mardi 12 mars. Il s’inscrit dans le cadre du parcours suivi par les élèves de la classe de CM2 de l’école Moulin du Comte. Après avoir visité les précédentes expositions présentées par La Criée, la classe se voit aujourd’hui proposer un atelier à l’Edulab, le laboratoire de pédagogie numérique de la ville de Rennes situé au sein de l’Hôtel Pasteur.

Les 27 élèves de la classe sont passés, tour à tour, par 5 ateliers différents pendant 2 heures. Chacun de ces ateliers était animé par un adulte, membre de l’équipe de l’Edulab, de La Criée ou encore un parent volontaire ayant précédemment été formé aux outils utilisés lors de l’atelier.

Ce temps de rencontre est le fruit d’un croisement entre la programmation de La Criée : l’exposition d’Anne Charlotte Finel Respiro et le festival de projection analogique Visiophare. Ces deux événements se croisent en ce qu’ils questionnent le rapport à la représentation, ils interrogent le rapport entretenu avec les images de grandes tailles et leur medium de projection.
L’objectif de cette matinée est de procéder à des créations autour du monde animal en utilisant le système de projections analogiques Visiophare. Ces derniers sont des rétroprojecteurs recyclés dans les écoles et augmentés d’une ampoule LED puissante. Comme les rétroprojecteurs classiques, il faut apposer sur la surface une feuille transparente, appelée rhodoïd, afin que le motif soit projeté en grand sur le mur. Grâce à ces rhodoïds et des feutres de couleurs, il est possible de projeter n’importe quel dessin en très grand. De plus, il est possible de superposer ceux-ci à des feuilles non transparentes découpées de certaines formes afin de dessiner les silhouettes voulues sur l’image.

1- Dessin d’animaux et mapping vidéo

Dans la première grande salle, les enfants ont pu expérimenter le mapping vidéo. En effet, après avoir dessiné et découpé les contours de leur animal, chaque élève a placé sa création devant le vidéoprojecteur. Grâce à la superposition de couleurs projetées, les animaux se parent de couleurs vibrantes.

2 – Imagination et création des chimères

Cette phase de l’atelier a commencé par une présentation de plusieurs livres sur les thèmes des animaux et des chimères. Ces exemples ont permis aux élèves de nourrir leur imagination et de les préparer à l’étape suivante : la création de leurs propres chimères. Une fois celles-ci dessinées sur du papier noir, ils ont découpé leur créature.

3 – Dessin du fond et découpe du cadre

Les élèves passaient ensuite dans la troisième et dernière salle. Il était question de dessiner l’environnement de leur créature. En utilisant deux feutres sur des rodoïds, ils ont pu dessiner le paysage qui correspondait à leur envie. Enfin, ils ont pu découper dans du papier la forme qu’ils souhaitaient donner aux contours de leur cadre.

À la fin des ateliers, les élèves ont pu présenter le fruit de leurs créations assemblées à l’ensemble de la classe en les projetant en grand grâce au visiophare.

 

Atelier 9 Mise en forme

vendredi 19 avril 2024

Ces ateliers se déroulent les jeudis 4 et vendredi 5 avril, dans le but de préparer la restitution qui aura lieu à l’école le jeudi 16 mai et se poursuivra à la Maison de Quartier de Villejean la semaine du 21 mai. Les séances 9 et 10 sont spécifiquement dédiées à la préparation de l’événement.

Chaque classe de CP-CE1 à l’occasion d’expérimenter un protocole différent lors de la seconde partie de la séance.

Les vrais insectes

Installés sur le tapis, les enfants débutent l’atelier par un exercice proposé par Gabrielle. Celui-ci vise à les recentrer grâce aux sensations ressenties les pieds ancrés dans le sol, tout en évoquant ce qui a des racines, leurs formes, etc.

Elle leur présente des tableaux d’entomologie apportés par une enseignante, exhibant différentes typologies d’insectes : des papillons, des sauterelles, des scarabées, etc. Les enfants, n’ayant jamais vu de tels objets, demandent tous :

« Est-ce que c’est des vrais ? »

Pour répondre à leurs questionnements sur ces « petites merveilles de la nature », Gabrielle partage un ouvrage illustré d’animaux marins et terrestres, permettant de découvrir et redécouvrir leurs caractéristiques physiques, leurs façons de se déplacer (nager, ramper, sauter), leurs environnements, etc.

S’enrouler comme un coquillage

Ensuite, Gabrielle invite les élèves à participer à un petit jeu pour se concentrer sur leurs sensations et leurs émotions. D’un bout à l’autre de la pièce, les enfants se tiennent les mains et s’enroulent en spirale tous ensemble. En tournant sur elle-même, Gabrielle évoque des mots et des phrases liés à l’environnement afin de « sentir la folie et la diversité de la nature ».

Une fois l’exercice terminé, les élèves prennent place sur les tables de l’atelier pendant que l’artiste allume une petite enceinte qui diffuse une musique calme et apaisante. L’artiste incite les enfants à se laisser aller à l’expression de leurs émotions.

Classe d’Audrey Crusson, dessins sur tissus

Pour cette première classe, Gabrielle écrit au tableau les différentes étapes de l’atelier, rappelant les diverses activités précédentes : découpe, collage, dessin, création sonore avec Fabrice, écriture de poèmes, peinture, collecte de matériaux et offrandes à la nature.

Chaque élève est invité à piocher au hasard une catégorie pour trouver un mot s’y rapportant. Pour étayer le vocabulaire, elle présente différents ouvrages illustrés avec des mots se rapportant au ciel, aux étoiles, à ce que l’on peut trouver sous la terre, dans les mers, etc. Les élèves écrivent ensuite chacun leur tour des mots de leur choix à la craie au tableau. Puis ils illustrent leurs mots en couleur avec des crayons sur des petits morceaux de tissus. Ces pièces seront ensuite cousues sur des coussins et exposées pour la restitution. Parmi les mots illustrés figurent : les coraux, un dauphin, des insectes, un arc-en-ciel, un champignon, etc.

Classe de Camille Robieu, formes du ciel

Cette fois-ci, les élèves peignent sur des supports en bois préalablement préparés par Gabrielle. Ils sont découpés en forme d’éléments appartenant au ciel : planètes et arc en ciel. Chaque enfant se voit confier la réalisation d’une pièce, qu’il est libre de peindre comme il le souhaite. Ces supports seront utilisés dans le cadre de l’exposition du 16 mai prochain.

Classe de Camille Guilmin, peintures sur carnets

Pour ce groupe-ci, Gabrielle invite les élèves à peindre dans leurs carnets en pensant à toutes les choses complexes de la nature, aux petites bêtes, aux formes, aux couleurs, etc. Les enfants prennent naturellement des voies très différentes et chacun créé une Å“uvre à l’image de sa personnalité.

Classe de Marine Mathel, vases en bois

Pour ce dernier atelier, les élèves ont pour objectif de peindre sur des planches en bois en forme de vases, tout en pensant à toutes les choses que produit la nature. Cet exercice les amène à colorer les silhouettes de vase de manière originale. Les pièces seront utilisées comme support à des bouquets de fleurs lors de la restitution du 16 mai.

Atelier 8 Beauregard

mercredi 10 avril 2024

Les 28 et 29 mars, les classes support de la résidence Les Merveilles se rendent au parc de Beauregard pour un atelier en plein air, suivi d’un pique-nique.

L’objectif est de poursuivre le développement des protocoles déjà établis, notamment en ce qui concerne la fabrication d’objets, le dessin d’observation et la création d’images avec des polaroids.

Composer avec le temps

Le choix du Parc de Beauregard comme lieu d’expérimentation s’impose naturellement en raison de ses vastes espaces naturels, de son environnement paisible et de sa proximité avec l’école. Lorsque les classes se dirigent vers le parc, la météo est changeante, avec des averses intermittentes tout au long de l’après-midi.
Le premier groupe, celui du jeudi, doit faire face à une forte averse au moment de la sortie, nous contraignant à pique-niquer à l’intérieur. En revanche, le groupe du vendredi bénéficie d’un soleil éclatant pour le déjeuner. C’est l’occasion pour les enfants d’en profiter pour découvrir l’Å“uvre d’art située à proximité du FRAC : L’alignement du XXIe siècle de l’artiste Aurélie Nemours.

Avant d’explorer le parc, les enfants sont encouragés à observer leur environnement en prêtant attention aux différentes sensations : le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles dans le vent, le son des gouttes de pluie tombant autour d’eux et les bourgeons sur le point d’éclore.

Conception des offrandes

Nous nous dirigeons ensuite vers les sous-bois bordant le parc, les élèves sont immergés dans une ambiance de petite forêt dense. Certains enfants ramassent rapidement des bâtons et partent à l’aventure, tandis que d’autres sont plus hésitants, craignant de salir leurs chaussures ou de rencontrer des insectes. Sous l’impulsion du groupe, tous les enfants explorent finalement la petite forêt et prennent plaisir à découvrir les différentes plantes et animaux qui y vivent.

Gabrielle les rassemble pour leur expliquer les consignes : prolonger l’atelier précédent en fabriquant des offrandes pour la nature. Ils se répartissent en petits groupes selon leurs affinités, choisissant un arbre autour duquel construire leur petite sculpture. Avec les matériaux trouvés sur le sol de la forêt – morceaux de bois, feuilles, herbe, ficelle – et l’aide des adultes présents, ils donnent vie à une dizaine de constructions variées. Certains créent des tipis avec des morceaux de bois, d’autres ajoutent des éléments aériens avec des pâquerettes et des pissenlits, tandis que certains utilisent des feuilles pour embellir leurs créations.

Dessin d’observation

Une fois les offrandes terminées, Gabrielle propose aux enfants de réaliser des dessins d’observation dans leurs carnets, à la manière des ateliers précédents dans les squares de l’école. Munis d’un crayon de papier et de pigments naturels trouvés en forêt, ils reproduisent avec concentration les offrandes créées, capturant chaque détail avec soin.

Pendant ces quelques heures passées en forêt, Gabrielle immortalise les scènes avec son appareil photo polaroid, créant ainsi de nouvelles images en compagnie des enfants.

Atelier 7 Amulettes

mercredi 10 avril 2024

Les 21 et 22 mars ont lieu le 7ème séance des ateliers Les Merveilles avec les quatre classes de CP-CE1 et Gabrielle Manglou.

La nature comme partie de nous

Pour ce début de séance, Gabrielle invite les élèves à s’installer en cercle et à se tenir la main afin de permettre à l’énergie de circuler entre eux tous. L’artiste fait appel à leur mémoire pour évoquer un souvenir de la semaine dernière lorsqu’un petit jeu s’était mis en place entre elle et certains élèves. Gabrielle était devenue les élèves et les élèves sont devenus Gabrielle.

Ce matin, certains n’avaient pas oublié le jeu :
« Bonjour Tidjane », lança Tidjane dans le couloir.
« Bonjour Gabrielle », lui répondit-elle.

Elle leur explique que ce jeu apparemment anodin permet de comprendre la notion essentielle d’empathie. Comprendre l’autre est crucial, car nous faisons, d’une certaine manière, tous partis les uns des autres. Nous nous ressemblons tous et il est important de pouvoir ressentir ce que l’autre peut ressentir et de se mettre à sa place. Gabrielle rappelle que cela ne s’applique pas seulement aux humains, mais aussi à toutes les autres espèces vivantes. Comme nous, les animaux sont sensibles et peuvent ressentir des émotions.

Gabrielle leur explique qu’aujourd’hui, il s’agira de fabriquer des gris-gris, des sortes d’amulettes pour remercier la nature. Ces amulettes sont en quelque sorte des poèmes visuels.

 

 

Le protocole et la fabrication

Beaucoup de matériel est mis à la disposition des élèves, il s’étend sur toute la longueur des tables de la classe. Ils ont à leur disposition les trésors qu’ils ont ramassés la semaine dernière dans le parc : des morceaux de bois, des fleurs séchées, des pierres ou encore des coquillages. Pour agrémenter ces derniers, ils disposent de petits morceaux de tissu colorés, mais aussi des feutres et des crayons de couleur ainsi que des morceaux de papier rond et des images tirées de magazine.

Pour pouvoir procéder à la fabrication, les élèves peuvent utiliser les outils présents dans la classe comme des ciseaux ou une poinçonneuse. Il y a aussi des outils que seuls les adultes sont habilités à utiliser comme la scie ou le sécateur. Ils peuvent s’en servir pour réduire la taille d’une branche, ou couper des morceaux de tissus à la taille souhaitée.

Enfin, ils ont à leur disposition de quoi assembler grâce à plusieurs types de liens se trouvent à leur disposition : de la colle, mais aussi de la ficelle de lin, des tire-flex aux couleurs primaires et plusieurs rouleaux de scotch d’électricien multicolore.

 

 

La diversité des amulettes

Les enfants coupent, plient, assemblent. Ils essaient de comprendre la façon dont les différentes matières interagissent entre elles. Ils se dirigent tout naturellement vers la colle ; il faut leur expliquer comment ils peuvent trouver d’autres manières d’assembler les objets. Si certains rencontrent quelques difficultés à trouver l’inspiration, d’autres savent directement vers quel matériau se diriger. Des petits objets, tous différents, apparaissent dans les mains des enfants. Certains sont très aériens et tiennent gracieusement en équilibre, d’autres sont plus bruts et directement inspirés de la nature. D’autres encore prennent la forme de pancartes revendiquant leur amour de la nature ou en y dessinant le cosmos pour ensuite les apposer sur un morceau de bois percé transformé en socle.
Entre leurs mains, des instruments de musique prennent forme ; les sonnailles et les lithophones sont le souvenir des ateliers précédents sur le son. Après avoir créé une Å“uvre tout en longueur, une des enfants se met à danser et à tournoyer avec. Des formes familières de bateaux, de flûtes et de lance-pierres apparaissent aussi, mais sous des formes colorées et poétiques. La variété des couleurs et des manières d’utiliser les matériaux est impressionnante !

 

Sombres réalités

mercredi 3 avril 2024

Sombres réalités, exposition du 18 mars au 18 avril 2024
au CDI du Lycée Professionnel Alphonse Pellé à Dol-de-Bretagne

Sombres réalités est une exposition de 3 Å“uvres vidéo emblématiques du travail d’Anne-Charlotte Finel présentée au LP Alphonse Pellé, en partenariat avec La Criée centre d’art contemporain. Elle s’inscrit dans le cadre d’un projet pédagogique mené par les élèves de 2nde Bac Pro Coiffure et fait écho à Respiro, l’exposition de l’artiste à La Criée. Le titre Sombres réalités a été choisi par les élèves après un échange autour de leur réception de ces trois Å“uvres. Les élèves ont ensuite rédigé une « feuille de salle de l’exposition » présentant chaque vidéo avec l’accompagnement de leurs professeures documentaliste et de français.

Filmées sans artifice, au crépuscule, à l’aube où la nuit, les trois vidéos présentées troublent nos perceptions et interrogent nos représentations des espaces (sauvages, urbanisés ou industriels) et du vivant (animal, végétal ou humain). Nos réalités se placent alors à la lisière de la fiction et de l’artificiel.

 

Entre Chien et Loup, 2015, vidéo HD couleur, musique de Voiski, 5’44’’

Cette vidéo a été réalisée en 2015, elle dure 5 minutes 44. Son titre fait référence à l’expression « Entre chien et loup » qui signifie « à la tombée du jour » et qui définit ce moment de la journée, aux dernières du jour quand la lumière est incertaine. La vidéo a été filmée avec une caméra longue vue, équipée d’un système infra-rouge, généralement utilisée par les chasseurs. C’est l’utilisation de cette caméra et les jeux de réglages de l’objectif qui rendent l’image granuleuse. On parle alors de « bruit » sur l’image. Nous pouvons observer au premier plan de l’image des chevreuils dans un espace de nature et de végétation, à la lisère d’une ville. Cette ville, malgré ses lumières jaunes et bleutées, semble abandonnée et camouflée dans la brume. À un moment, les chevreuils fixent l’artiste ce qui donne la sensation aux spectateurs d’être eux-mêmes observés par les animaux. Cette scène fait naître en nous un sentiment de prédation. Sommes-nous les prédateurs ou les proies ? L’image granuleuse et floue ainsi que la musique nous plonge dans une sorte de rêve un peu angoissant. Elle nous fait quitter la réalité. Anne-Charlotte Finel nous place à proximité des animaux, nous sommes au cœur de leur intimité. Nous ressentons même leur peur et leur fragilité. C’est l’apparition du jogger dans la partie finale de la vidéo qui nous fait revenir au réel et à notre condition humaine.

 

Gerridae, 2020, vidéo HD couleur, musique de Voiski, 4’11’’

Cette vidéo s’intitule Gerridae, elle date de 2020 et dure 4 minutes 11. Pour son tournage, Anne-Charlotte Finel a vraisemblablement utilisé une caméra avec un zoom très puissant. Dans cette vidéo, nous observons des gerridaes se déplacer à la surface d’une étendue d’eau. Les gerridaes sont des insectes prédateurs plus communément appelés « araignées d’eau ». Leurs pattes sont hydrophobes, elles leur permettent de se déplacer rapidement et de communiquer entre elles à travers les ondes produites à la surface de l’eau. Dans cette vidéo, lorsque les araignées d’eau s’entrechoquent, des étincelles apparaissent. Associées aux sons de la musique, ces étincelles créent une ambiance vibrante presque électrique. Les insectes semblent alors agités, nerveux. L’image est lumineuse et étincelante. Anne-Charlotte Finel nous plonge dans un univers digne de la science-fiction. L’imagination du spectateur est stimulée et les interprétations deviennent fantasques. Les gerridaes deviennent alors des soldats combattants avec des sabres lasers ou se lançant des étincelles du bout de leur pattes, ou encore des vaisseaux spatiaux s’affrontant dans l’espace.

 

Hors-sol, 2020, vidéo HD couleur, musique de Voiski, 10’23’’

Cette vidéo a été réalisée en 2020. Elle dure 10 minutes 23 et a été tournée de nuit et au lever du jour. Anne-Charlotte Finel donne à voir les serres gigantesques de l’industrie agricole dans lesquelles sont cultivées de façon intensive des tomates. Le titre de la vidéo fait d’ailleurs référence à ce mode de culture dit « hors-sol » car les tomates y poussent la tête en bas et racines en l’air, sans contact avec le sol.
Les lumières roses et jaunes proviennent des lampes à sodium présentes dans les serres et utilisées pour accélérer la croissance des végétaux. Ces couleurs contrastent fortement avec le noir de la nuit. Anne-Charlotte Finel filme les environs immédiats des serres : les animaux, la végétation et les habitations. Les oiseaux volent dans cette nuit colorée comme en plein jour. L’artiste joue avec les réglages de sa caméra. Certaines séquences sont tournées au ralenti. Pour d’autres, elle utilise son zoom. Les changements de vitesse, le grain de l’image, les jeux de lumière et la musique mystérieuse nous plongent dans un univers de science-fiction lent et vaporeux. Notre réalité n’est plus naturelle, elle est devenue fantastique. La crainte gagne peu à peu le spectateur. Anne-Charlotte Finel témoigne ainsi de la déconnexion de l’Homme vis-à-vis de la nature. L’artiste nous pousse à nous interroger sur ce qui aujourd’hui constitue notre réalité, notre sombre réalité.

Les inspirations d’Anne-Charlotte Finel

jeudi 28 mars 2024

En préparation de la carte-blanche proposée à Anne-Charlotte Finel pour une programmation de vidéos, le 18 avril à La Criée, l’artiste de Respiro nous partage ses inspirations.

Jacques Perconte, né en 1974 à Grenoble, est un artiste plasticien et un réalisateur des films expérimentaux. Les Å“uvres, visibles sur son site, sont empreintes d’une atmosphère inquiétante, de couleurs vives comme sur une palette, avec une pixellisation progressive. C’est la matérialité de l’image, les compressions du sujet chez Perconte, qui ont inspiré Anne-Charlotte Finel. Le film Après le feu, avec ses énergies picturales et le son alarmant, a fait le tour du monde des festivals. Comme le note Nicole Brenez, professeur de cinéma à l’université Paris 3, Jacques Perconte « inverse les vapeurs de l’histoire technologique » en utilisant le principe d’imprécision de l’image. Il est possible de trouver les films de cet artiste sur YouTube, par exemple, les Corps & Paysages :

Une autre influence est Tania Mouraud, – photographe, vidéaste, performatrice sonore, dont le travail artistique est connu depuis les années 1960. Sa première exposition des Peintures médicales a lieu en 1966, mais 2 ans après, l’artiste brûle toutes ses toiles et commence à travailler sur des installations. Les séries photographiques de Tania Mouraud apparaissent à partir des années 1980, tandis que ses premières vidéos datent de 1990. L’artiste radicalise ses films par le son qu’elle travaille elle-même, et qui est, selon Anne-Charlotte Finel, un élément « important pour des performances audiovisuelles ». En faisant des recherches sur le mot et le signe comme manifestations plastiques, Tania Mouraud se concentre également sur les thèmes de l’anxiété et de la responsabilité. Sur son site personnel, on trouve des nombreuses Å“uvres qui impliquent une pensée sur la nature et notre relation à elle, par exemple, Façade (2006) et Ad Infinitum (2007-2009). Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’artiste, vous pouvez écouter une interview donnée pour l’exposition Peinture à la galerie Claire Gastaud en 2020 :

Le dernier artiste apprécié d’Anne-Charlotte Finel est Daniel Steegmann Mangrané, né à Barcelone en 1977. Son travail est présenté dans des collections internationales et dans plusieurs biennales de Lyon à São Paulo. Il s’intéresse à la nature, à la crise écologique, et soulève des questions philosophiques dans ses Å“uvres. Dans ses installations, on trouve un mélange des différents techniques et matériaux, qui jouent avec notre perception. Anne-Charlotte a choisi les Å“uvres de Steegman Mangrane, pour leurs liens avec l’architecture et la scénographie de l’exposition Respiro. Comme exemple, on trouve sur le site de l’artiste un commentaire sur son film Phasmides : « La vidéo des Phasmides rend compte de la réflexion écologique de l’artiste à travers la figure du phasme ».